Cavaliers des steppes: Goths, Huns, Bulgares, Celtes... et Slaves ?

 

Goths: Les Goths de Scanie s'installent vers +100 aux environs de la Bohême, où ils entraînent des tribus celtisées ou celto-germaniques. Ils s'emparent de la région NO de la mer Noire, future Ukraine, vers 200, chassant les Sarmates semi-nomades qu'Ovide nommait "Scythes". Sitôt installés sur le Pont-Euxin (mer Noire), ils arment des bateaux et font des razzias en Mœsie, Ionie, Bithynie, Pont. Leur civilisation agraire et guerrière très typée a "germanisé" des éléments thraces, scythes, celtes, hellénistiques de façon originale. Ils portent cottes de maille. Problème. Selon grousset, invention sarmate. (ricolfils 47) selon varron (~116 ~27) les dit gauloises. Au Louvre, le superbe autel de Domitius Ahenobarbus, daté de ~118, représente un suovetaurilia (sacrifice d'un porc, un mouton et un bœuf) Or, les soldats portent fines cottes de maille. (1Mac 6,35) en attribue en ~162 aux séleucides. Le signaler montre qu'il s'agit d'une nouveauté. (feugère 118): sans doute invention gauloise... Celtes des  ~3e et  ~2e s. Il peut s'agir de mercenaires galates des Séleucides. Même incertitude pour les chariots goths à timon orientable, invention étrusque ou gauloise, dont on a trouvé des exemplaires dans les tombes de princes celtes, qui put se répandre dans les peuples cavaliers. Sur les plus récents, la partie fixe tournait sur le plateau mobile grâce à des rouleaux de bois dur: l'ancêtre du roulement à aiguilles ! Il me semble qu'au Bas-Empire des Romains auraient pu connaître les timons orientables. Hypothèse: les réfugiés gaulois dont parle (werner 203) n'ont pas "celtisé" que des Marcomans: Les Goths, alors leurs voisins en Haute-Saxe, ont pu leur emprunter charrue à roues, cottes de maille, timons orientables, style des poteries, peut-être émail cloisonné, plus bonne part de leur vocabulaire, comme j'ai pu le vérifier. (Michel kazanski), grand spécialiste de ce peuple, me l'a (en partie) confirmé. Occupant la côte NO du Pont Euxin, ils comptaient peut-être profiter d'une route clandestine de la soie sarmato-palmyrénienne, (une telle route arrivant au Caucase par le nord expliquerait non seulement l'intérêt de Palmyre ou Rome pour l'Arménie et des Grecs pour l'embouchure du Don, mais surtout les trouvailles variées d'objets grecs, persans, chinois ou d'ambre balte dans les kourganes entre Caspienne et Danube comme en Suède, et peut-être le séjour d'Ovide à Tomis)

Hélas, ils arrivent quand la dynastie chinoise des Han s'effondre et les Sassanides s'emparent de l'Arménie. En interdisant sans doute l'accès aux commerçants non-agréés, ce qui dut perturber le trafic en mer Noire. Les Hsiung-Nu, nomades guerriers (Huns ?) installés entre lac Balkach et mer d'Aral, ne pouvaient plus "taxer" les caravanes palmyréniennes quittant l'Arménie. Dès 220, fin des Han, invasion de la Chine du nord par ces Hsiung-nu. A l'ouest, franchissant la Volga, les Huns incitent les Goths à  s'adresser à  leurs voisins occidentaux, les Romains. D'abord en suppliants, puis en envahisseurs. On sait la suite: passage du Danube, conquête des Balkans, effondrement de l'empire d'Occident.

Les Ostrogoths deviennent chrétiens vers 380, mais ariens, grâce à Wulfila, fils d'une Galate captive  d'un Goth, qui écrira une bible gotique, le plus ancien texte germanique, truffée de mots gaulois. Sur 256 mots, j'en trouve 128 "d'allure gauloise" juste la moitié[1]  ! Les captives ne parlaient pas à leurs enfants dans la langue de leur maître. Est-ce à cause de leur arianisme ? Comme pour Khazars et Gaulois, on dirait qu' "on" s'est appliqué à en faire disparaître tout vestige, pour des raisons évidentes: Nicht kascher (impurs) Pourtant, ils sont à l'origine du plus vieux poème germanique, (Hildebrand) de sagas islandaises et de romans juifs. L'honneur chevaleresque, idéal du monde médiéval, a de multiples sources, outre celtes. Il doit sans doute aussi à ces épopées gothes. Les Huns les vassalisent en 375 et les enrôlent dans leur horde, dont ils seront l'un des meilleurs éléments. Aux Champs Catalauniques s'affronteront Goths et Burgondes des deux camps. Pour Ammien Marcellin, pas mal de transfuges, pas seulement Goths, mais aussi "Romains pur jus" ont préféré rejoindre les Huns. (le goff 30): "en 448, un médecin gaulois réputé, compromis par ses relations avec les bagaudes se réfugie chez les Huns" D'autres le firent pour échapper aux persécutions chrétiennes.

Les Goths jouent un rôle majeur en Espagne, Occitanie et Italie, disparaissent au 8e s.  Ghiselin de Busbeck en découvre en Crimée au 17e s. et note quelques mots (une chanson) de leur langue. (kazanski passim) pense que les Tatars de Crimée sont en partie leurs descendants. Leur ancien territoire est occupé par les Huns, puis les Bulgares.

Bulgares: On les dit "finno-ougriens turkisés" d'aucuns disent "turco-mongols" et "Huns". Selon Koestler, le roi khazar Joseph les disait turks.  Ils succèdent aux Huns sur la mer Noire. Leur empire, à son apogée sous Koufrat, est disloqué en 679 par les Khazars: une part s'enfuit en Mœsie, occupe les actuelles Serbie, Macédoine, Roumanie, Bulgarie,  se slavise, puis se christianise. Une autre part s'enfuit vers la moyenne Volga et y fonde un état, capitale Bolgar, qui combattra souvent les Khazars, mais leur paiera longtemps tribut, selon ibn Fadlan, un des plus sérieux historiens arabes. La Bulgarie de l'est s'islamisera puis sera détruite par les Mongols au 13e s. Les 2 Bulgaries avaient en commun la haine de leurs cousins Khazars. Qui jouera un grand rôle.

Slaves: Nul ne nie les apports scythes, turcs, tatars ou germaniques aux langues slaves. Mais, cousinage, filiation ou hasard, certains mots slaves ressemblent à des gaulois et méritent d'être signalés (in "a modne mameloshn", j'en cite quelques-uns, d'authentiques cognats, pas des *chimères.) 

(kazanski*): l'archéologie est-européenne a retrouvé une petite tribu sauvage mentionnée par Hérodote;  pp 31 à  33, il explique qu'on croyait Antes et Vénèthes ancêtres des Slaves (civilisations de Kief). Or, ce seraient plutôt les Sclavènes de la civilisation de "Prague-Kortsak". P. 32: Il est temps de rappeler que Ptolémée mentionne séparément les Vénèdes de la côte balte (non-Slaves ?) et les mystérieux Stavanoi, où les historiens reconnaissent les Sclavènes du 6e s., c-à-d. les Slaves proprement dits. Ces derniers disparaissent donc des sources écrites entre le 2e & le 6e s. P. 33: "De prime abord, il s'agit d'une civilisation archaïque, relativement pauvre... ressemblance évidente avec la civilisation du Dniepr-Dvina... très archaïque... apparaît durant le 1er âge du Fer et existe jusqu'à l'époque romaine. Le mobilier des sites si modeste que le célèbre archéologue P. Tretiakof l'a qualifiée "la moins intéressante d'Europe orientale " ... "Selon un autre grand slavisant... correspond à la localisation du peuple des Androphages (cannibales) mentionné  par Hérodote au  ~5e s. quelque part en Scythie du nord. Il semble que cette triste civilisation des Cannibales ait désormais des chances de devenir celle des vénérables ancêtres des Slaves.

Celtes: (grenier 78)  parle de vases gaulois trouvés vers Metz: des éléments dont l'origine est la Sibérie et la Chine. Certains poignards en fer de la Tène ressemblent étrangement aux poignards de bronze de Sibérie ...influences scythiques.. L'émail vient du voisinage de la mer Noire ..Le style du Kouban ...aboutit aux pays rhénans vers le début du ~Ve s. ... renouvelant la civilisation hallstattienne qui avait pénétré jusqu'en extrême-Orient. (needham) montre des épées "type Halstatt", fabriquées en Chine (en bronze au lieu de fer). (grenier 112) voit des Gaulois loin à l'est: "de la Russie méridionale arrivent jusque chez les Scythes où ils donnent naissance au peuple mixte des Celtoscythes". (kazanski * 27) les mentionne aussi et confirme mes hypothèses de marchands d'ambre gaulois dont quelques (rares) mots lituaniens portent le souvenir (cf "a modne mameloshn") Cela prouve, comme la tombe de Hochdorf, des contacts pacifiques qui expliquent bien des parentés "indo-européennes" sans recourir à guerres, invasions, colonisations et autres concepts chers à l'âme héroïque des cinéastes.  Des années, ikh hob gehot moyre fun khoyzek zayn tsu shraybn aza min guzmes (j'ai eu peur d'être moqué à écrire de telles sornettes) comme on dit dans notre vaste pays sans frontières, ni population, le Yiddishland. (Les deux mots en gras, faux hébraïsmes, ont pour moi un parfum breton: c'hoarzuz, risible, gaou, exagérations (prononcés  "khôrzuz" et "gou" en Trégor) Broutilles que tout cela, nous aurons bientôt (nous avons déjà !) des "Histoires" d'Amérique sans Sioux ni Incas, d'Italie sans Etrusques, de l'Eglise sans Inquisition, de France sans Occitans et de Russie sans pogromes.

 

linguistique sauvage sur langues inconnues

 Je vous  épargne mes réflexions d'ignorant sur de rares mots bulgares: bagatur, tarkan, kavkan, Volga, boilades, cités par (musset, passim) que je trouve assez voisins du russe "bogatyr" (héros), du latin "taurus" (taureau), du hongrois "kovacs" (forgeron, proche du "gobos" gaulois), du gaulois "bolga", (poche, enflure) et enfin du russe "boyard" peut-être issu du "boio" celte (combat): on peut dire n'importe quoi, encore faudrait-il connaître le sens exact de ces mots !

Ressemblances tout de même amusantes. Il semble que ce soient eux qui aient baptisé la Volga. Les Bulgares, si vite slavisés, ont côtoyé Scythes, Alains, Bastarnes ou Goths, peut-être Celtes et pu leur emprunter des mots..

On ne le saura sans doute jamais. Mais le gaulois ? Langue de commerçants et de mercenaires, le gaulois fut très répandu. César dit qu'Arioviste, chef germain, le parlait. Bien des tribus germaniques: Nèmètes, Burgondes, Lombards, Bayouvares, Teutons... ont  un nom dérivé du gaulois. Il est mal vu de le dire, mieux vaut Illyriens, Touraniens ou N'importe-quoiïens pour être agréé par l'establishment[2]. Lorsqu'une pomme se dit "elma" en turc, "alma" en hongrois, les linguistes y voient une preuve de contacts entre Magyars et Turks (ou avec les Khazars turcophones ?). Mais ce qui est de règle pour de nobles ouralo-altaïques est streng verboten aux humbles celtophobes descendants des Gaulois.

Le plus militariste ou marxiste des historiens ne saurait expliquer par guerres ou lutte des classes, la propagation de vocables ou des cultes de Dionysos, d'Isis, de Jésus, Mithra.. Hélas, on en sait plus sur les combats que sur les ânes et chameaux qui transportèrent mots, cuivre, bronze,  fer ou philosophies.

 

le cavalier Mystère:   

Parlons plutôt du célèbre cavalier de Nagyszentmiklos, au musée d'histoire de l'art de Vienne, reproduit au ch. R15.  koestler et  zuckerman le croient Khazar,  Dienes, Hongrois. (molnar 9) : ce trésor découvert en 1799 comporte 23 objets "dont 12 portent des inscriptions runiques, grecques et turques" Il semble avoir été enfoui vers 796, à l'arrivée conjuguée des Bulgares du prince Kroum et des Francs de Charlemagne. Même un amateur peut remarquer les braies gauloises du cavalier et du captif, la gauloise cotte de mailles en haubert, la tête coupée, pendue à une bride, vieille coutume gauloise décrite par César. Ni selle, connue des Huns et des Khazars, ni tapis, ni étriers, connus d'Avars et Magyars, ni même  éperons, connus à Rome au ~4e s. Ni Bulgare, ni Franc, ni Avar, ni Romain, ni Hun, ni Hongrois, ni Grec, ni Khazar. Seul, le couvre-chef pose problème.

Les entrelacs qui ornent le plat se voient au British museum, section celte et p.48 de "Dossiers d'archéologie" N° 220 du 2/1997, sur les traces celtes du moyen-Danube. Le casque, en cône aplati, chapeau chinois miniature, n'est guère courant. Seraient-ce des guerriers Germains ? Pourtant deux  éléments: la crinière du cheval est tressée "à mèches croisées" (promiscae comae) comme les coiffures gauloises. C'était presque un trait caractéristique chez eux. Autre indice: Nul n'ignore Romains glabres, Grecs barbus, Egyptiens tondus, Germains à longues barbes, Assyriens à barbes frisées. Nos pères les Gaulois étaient célèbres pour deux coutumes presqu'exclusives: les mèches croisées et la moustache (qu'on voit aussi chez les Scythes du kourgane de Pazyrik, et chez  les Perses). Deux variantes ornent les lèvres du cavalier et du captif. Deux Gaulois, du temps où la Hongrie était la gauloise Pannonie ? 

Je penche pour la Tène, travail exécuté par un artisan grec ou étrusque. .

Concluons. L'Histoire, antique ou non, n'est pas qu'une succession de guerres et d'invasions. Troc, dons, tributs, alliances, mariages: Les Romains avouaient devoir beaucoup aux ingénieurs grecs, aux forgerons gaulois, aux métallurgistes étrusques, aux agronomes carthaginois. Cette réceptivité  fut une des raisons de leurs succès, et fait du latin de Plaute ou d'Ennius une langue différente de celui d'Ausone ou de Rutilius Namantianus, pour ne pas parler du latin d'église. Le Passé a laissé des traces fragiles et rares. L'une des meilleures, c'est justement le langage. Lorsque "femme" se dit qino en ostique, on pense tout de suite au γυνε (gyné) hellénique. Il est invraisemblable que les Goths l'aient appris des Grecs, ou vice-versa. La seule explication plausible en ce cas, c'est l'indo-européen. Alors que si vous trouvez deux mots voisins en deux langues voisines, comme "pied" français et "pie" espagnol, inutile de remonter à  l'indo-européen,  (indispensable pour le "pe" kurde) quand le latin suffit à l'expliquer. Je n'en demande pas plus. C'est ça qui me fout en rogne contre les diafoirus qui se permettent de dire n'importe quoi sur les origines d'un mot.

Leurs divagations masquent parfois des données importantes, des contacts dont ne reste plus le moindre vestige matériel. Que le vin se dise Yayïn (ןיי)  en hébreu, Oïnos en gaulois et en grec, c'est plus qu'une coïncidence.

 (Greimas 274) cite "Girart de Roussillon" vers 1330: "Cil noms pres s'entr'accordent: rossignoz, rossillons;/De telx ethymologes pas ne nous mervoillons"  (Ces noms se ressemblent: rossignols, rossillons,  De tels étymologistes ne font pas notre admiration)

Greimas traduit rossillon = rossignol, mais ça ôte tout sens. En occitan, "rossol": herse, rosselhon (prononcé "rousseilloune") serait une petite herse. "Roussillon" vient sûrement de Ruscino, la ville gallo-romaine ancêtre de Perpignan. A présent, le trouvère découvrirait beaucoup mieux, en °norse, °néerl. °fque, °lat. pop. ou, plus chic encore, °touranien occidental ! Allez, puisqu'il me reste un peu d'espace, je vous conseille d'admirer dans le Petit Robert les étymologies proposées pour bribe, bric-à -brac, bricelet, bric et broc et bricole. Surtout si l'on sait que l'italien briciola, le breton bruzun, le yiddish breyzl, le sud-allemand Brösel, le vieux-français briche, l'occitan brica, le gallois briwsionyn, le serbo-croate brazda (sillon, brèche) l'hébreu perour, le gaulois brustos, signifient tous "miette, brisure, brèche", sans compter le gaélique briosgaid (biscuit), le latin brevis (petit) l'anglais break ou le grec  βραχυς (court). Et bien d'autres de ces mots avec l'idée de briser ! On se demande si le "probabl. d'un rad. expressif" n'est pas probabl. une expl. expéditive. Certains éthymologes sont de grands imaginatifs. Voilà des chantiers pour nos chômeurs: récrire l'Histoire après études sérieuses et comparatives, ou faire une étymologie moins partisane et mieux renseignée.  Serait-ce rentable ? Sûrement, à voir le mal qu'ont fait tant d'immatures qui se prirent pour des Romains, des Grecs, des Germains, des Croisés ou des Vikings, alors qu'ils n'étaient que de vaniteux crétins !

 

futurs Moscovites non anti-juifs !!!

Nous savons qu'entre la Chine et l'Occident, la route hellénistique de la Soie évitait la Sibérie. Toute l'histoire de cette vaste plaine euro-asiatique semble dominée par diverses tentatives pour détourner les trafics vers tel ou tel khan. Pourtant, les Grecs de la mer Noire coopéraient avec les Scythes. L'Arménie fut convoitée par les Romains, utilisée par les Palmyréniens, qui ont sans doute eu des contacts avec les Huns. Après la prise de l'Iran par les Sassanides, les Sogdiens permirent aux Khazars de contourner l'Iran. La désertification et les guerres rendirent les trajets par le Tarim et l'Afghanistan de plus en plus aléatoires, valorisant la route sibérienne qui fut sans doute à l'origine de profits pour les Turcs Seldjoukides, que les Mongols élimineront pour la remettre à leur service.

 Plus tard, les renseignements sont plus nombreux. J'espère, sans trop y croire, que les nouveaux états qui ont succédé à l'U.R.S.S. trouveront les moyens d'une archéologie approfondie de ces immenses espaces trop mal connus.  Le peu qu'on sait déjà prouve qu'Hérodote n'était pas si galéjeur qu'on l'a cru, et montre qu'on ne peut rien comprendre à l'histoire des religions, des idées et des techniques sans en tenir compte.

Revenons à (kazanski *) Il souligne que les émaux d'Europe de l'Est sont d'un rouge cerise que seuls les Gaulois utilisaient, le rouge des Romains tendant au rouge brique, "prouvant des contacts maritimes et terrestres avec la future Angleterre"…"Selon Tacite, les Aesti, c'est à dire les Baltes, parlaient une langue proche des Bretons (lingua Britannicae propior, Germania XLV)...On peut même imaginer des comptoirs enclavés de marchands celtes sur la côte balte". p. 30, il cite Jordanès qui dit qu'Hermanaric "attaque les "arctoi gentes", peuples sans doute finnois (et balto-slaves) de la (future) Russie forestière. Parmi eux, ces "Goltescytha thiudans" peuples de la Celto-Scythie antique. Pour ma part, je remarque que "balta", selon ricolfils veut dire "marais" en gaulois. Seraient-ce eux qui ont baptisé cette mer dont les côtes baltes sont effectivement assez boueuses ? En polonais, russe et breton bloto, boloto, blotou = boue, marais, déchet. Mais, hélas, en lituanien, baltas, c'est blanc, propre  

Détail amusant: dans "a modne mameloshn", je montre des mots slaves d'allure gauloise. En polonais, biélorusse et ukrainien, rien de particulier, (écureuil, forgeron, panier, pomme…) mais en russe, la plupart sont guerriers (blessure, cimetière, combat, cuirasse, guerre, pique, guide, pouvoir, sang... ) comme si des proto-russe avaient  été militarisés par des celtophones.

Enfin, p. 141 nous apprenons que "les Slaves de Volyntsevo, descendants de la civilisation de Prague-Kortsak étaient en alliance politique avec des Khazares".

A tel point que les Rous de Kief ne parvenaient pas à leur extorquer un "léger" tribut, alors qu'ils le fournissaient aux Khazars ! "Durant le 8e s. les Slaves issus de la zône de Volyntsevo s'installent sur le Don supérieur et sur l'Oka. Ces derniers sont connus dans les sources écrites comme les Vyatiches. C'est dans les terres des Vyatiches que le prince de Vladimir, Iouri Dolgorouky construit, au 12e s., Moscou..."

 Cet ouvrage permet enfin d'en savoir plus sur l'origine des Slaves, mais bien sûr il ne faut pas expliquer par ces ancêtres peu reluisants la barbarie de certains de leurs descendants. L'expérience prouve qu'un enseignement truqué y parvient fort bien avec quiconque. La sauvagerie est un phénomène assez général.

 Comme il me reste quelques lignes à noircir, j'en profite pour vous interroger. D'abord, même si je ne cite pas toutes mes sources, reconnaissez que je n'invente rien, que mes hypothèses les plus invraisemblables cadrent avec les dates et les données bien établies comme avec l'archéologie la plus sérieuse. Si vous disposez d'autres données, fussent-elles contradictoires, je vous remercie d'avance de me les fournir.

Vous avez sans doute aussi remarqué que je ne cherche pas à prouver une théorie. Au fur et à mesure de mon étude, j'ai perdu quelques idées préconçues et appris bien des choses fort différentes de ce que j'avais lu jadis, dans "l'Histoire Hofficielle". En revanche, il me semble que braudel et Dumézil sont  confirmés, mais je suis un peu surpris car j'ai l'impression que tous deux sont passés à côté d'une démonstration éclatante de leurs concepts. Les Juifs leur paraissaient-ils piètre gibier ? Je n'ose y croire.

Et pour terminer sur un détail qui n'a rien à voir, une émission d'Arte en novembre 04 sur les gladiateurs m'apprend incidemment que le Colisée fut édifié par Vespasien avec l'or volé au temple de Jérusalem. Y a-t'il prescription ? On serait ravi de voir ce lieu de sadisme et d'horreur transformé en musée de la cruauté et de la persécution universelles, pas seulement anti-juive.        

                              



[1] L'ouvrage qui citait ces mots les baptisait systématiquement indogermanisch (idg) sauf 2 ou 3 altirisch. Exemple "victoire" sigis, "altind. sahas-, gr. εχο" qui omet le Gaulois Segomaros, grand victorieux (lambert 32) mais cite vieil-indien et grec qui n'ont guère de rapport. (Moi qui ai toujours cru que "victoire", en grec, c'était: νικε !) Des mots parfaitement attestés sont négligés pour un indoboche souvent calqué sur le celte, alors que la filiation semble aussi nette qu'entre étiquette et ticket, sans recourir à un euro-indien assez douteux

 

[2] Un "Passage de l'Antiquité au féodalisme" ignore tout rapport entre "drujina" russe (escorte) venu de "drug" (ami, autre) et gaulois  drutos ami, amant, d'où vx-français dru, ni entre "kniaz", prince russe, et cenos, lignée gauloise, cousine de genus latin, d'ou l'anglais "knight". Il fait venir le "boyar", noble, du touranien, alors que "bout" anglais, botoier, boter vx-français, boufoni breton, boy russe (combat) font penser aux Boïens, (bagarreurs) les Bohêmiens. "Voyevod" (chef d'armée) est décrété  touranien, alors que le vx-français voyer (guider) montre que voio (guide) gaulois l'explique assez bien.

 

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