SCOOP : les secrets  Vikings  révélés

 Les Vikings... toute une mythologie, maëlstroms d'idées fausses. Dès l'âge du bronze, on voit de véritables flottes sur des gravures rupestres. Mais on ne sait s'il y avait voiles ou rames. La pêche en mer leur était nécessité vitale. Bien des mots norois vinrent du gaulois, puis du latin: ces marins avaient grand besoin du monde extérieur. (pörtner 273) : Très tôt visités de marchands romains qui "descendaient le Rhin vers les côtes de la mer du Nord jusqu'à la Weser et l'Elbe,.. le littoral W du Jutland… le sud de Norvège, ou ils traversaient la presqu'île à la hauteur de Ripen, arrivant dans l'archipel danois, ... relations commerciales avec les Suédois. Un itinéraire allait d'Aquilée à la Baltique, un 3e suivait des pistes de la mer Noire à la Baltique. La route du Rhin ne commence à perdre son importance que vers 500, les autres un siècle auparavant" Voire ! (ibid 275): (la route du Rhin) "fut alors supplantée par l'ancienne route d'Aquilée qui s'interrompit en 505 (mort de Justinien) par suite de l'invasion avar."  Où sont les traces de ces navires romains ?.. D'où viennent ces données ? A moins que ces "Romains" n'aient  suivi Etrusques, Bretons, Gaulois, Juifs ou Saxons. L'auteur ne dit mot de la route de l'Elbe, mais explique qu'au 7e s. les Frisons s'emparent du trafic entre Irlande et Jutland (?) et qu'au siècle suivant, alors que la Méditerranée devenait un lac arabe, ils avaient réouvert la Baltique aux échanges entre nord et sud. Il omet Bretons, Saxons: des gens capables d'émigrer en masse, au 5e s. vers l'Armorique ou la Bretagne, sur une mer très agitée, sont quantité  négligeable. Les Baltes et Slaves de la Baltique ont longtemps bloqué ces pillards-commerçants. Selon (musset 115), à l'inverse, si les Vikings ne firent pas d'incursion sur le continent avant le 9e s., la civilisation de Vendel qui s'y élabore entretient des relations avec la Gaule, l'Angleterre orientale, les commerçants frisons et même l'Orient (par l'Italie de Théodoric ?) Dès 520, (ibid. 115) Grégoire de Tours mentionne une expédition en territoire franc, dont le chef Chlocilaicus (Hugleikr) "réapparaît, sous le nom de Hygelac comme l'un des personnages de l'épopée anglaise de Beowulf" (Notons la date, 520, alors que Théodoric avait un litige avec Clovis) On a découvert à Helgö (ibid. 273) "une quantité surprenante d'importations orientales ..peut-être dès le 6e s. ... des coquillages de l'océan Indien dans des tombes gotlandaises du 7e s.... certains conjecturent qu'elles passaient par Alexandrie et l'Europe rhénane" Même des bouddhas indous du 5e s. ! (pörtner 334) ignorant autant Juifs que Bretons et Saxons, cite "fermoirs sassanides, sacs tatars, masques zoomorphes mongols, harnais arabes, perles de verre égyptiennes, vases coptes, flacons de bronze persans et pendeloques khazares" J'ai rêvé sur ces coquillages de Ceylan et ce Bouddha si grec que le sort avait menés jusqu'à cette exposition des trésors de l'île suédoise de Gotland. En supposant qu'ils étaient, comme la Lakhmi indoue d'ivoire trouvée sous les cendres du Vésuve, une des rares preuves  des pérégrinations rhadanites. (A moins que les infatigables Vikings soient allés là-bas tout seuls) D'autres fouilles, à Birka et Hedeby, confirment ces rapports entre Scandinavie et Asie. Les soieries ne pouvaient venir que par les routes marines ou terrestres de la soie, juives presque par définition: Les Vikings eurent des contacts prouvés avec les Juifs alexandrins puis les Khazars, très probables avec Judéo-persans.

Avec quoi furent acquis les trésors de Helgö, Hedeby et Birka ? (ibid 341) : "fourrures, défenses de morse, stéatite (pour vaisselle résistant au feu) fer suédois, harengs fumés, graisse de phoque ou baleine, plumes, gerfauts vivants, fanons de baleine, mais surtout esclaves" Ajoutons poix, bois, duvet d'eider, ambre, cheveux blonds. Les esclaves ne durent être razziés en masse qu'à partir du 8e s. lorsque les tombes s'emplissent de dirhems arabes. Donc ces "sauvages rusés" ont souvent trafiqué avec Juifs et Arabes. Peut-être moins hostiles envers eux que les chrétiens. Auraient-ils pu le faire malgré Slaves et Saxons ? Très difficile, voire impossible. Qui pourrait commercer en combattant sans cesse ? Selon  (gibbon, ch 39, p.126)  au 6e s. l'Ostrogoth Théodoric instaure un intense trafic, comme nous l'avons vu plus haut. Les zibelines (saphirinas pelles) ne devaient pas être payées en verroterie. Qui étaient ces marchands partant de Ravenne à Vérone, passant le Brenner et, après avoir descendu l'Elbe jusqu'à Bardowiek, rejoignant, par Haithabu, l'île de Götland ? Sans doute Juifs d'Alexandrie, Naples, Amalfi, Rome, Vérone, Fulda…

Aussi, quand des chrétiens brûlent pieusement des synagogues, on comprend que Théodoric, qui, s'il aimait peu les Juifs, respectait la justice, ait exigé l'application de la loi contre les incendiaires (ibid. 131)

Cela se passait vers 526, bien avant l'Hégire. ditrikh fun bern pour les uns, Þiðrik pour les autres, fut regretté par Juifs et Vikings et longtemps célébré. Les troubles qui s'ensuivirent mirent fin à une des plus longues périodes de paix et de prospérité d'Italie ... et au trafic. Intervention des Byzantins au secours des pyromanes tonsurés, guerre, ravages, arrivée des Lombards, plongeon de plusieurs siècles dans la barbarie, de quoi frémir. Même à  présent, Ostrogoth = sauvage ! Puissance de la calomnie, ce fut l'inverse.

Dans les tombes de Gotland et Helgö, les produits des Indes venaient-ils d'Alexandrie, car Sassanides et Huns bloquaient la route terrestre, ou par le Danube puis l'Elbe saxon ? Ou par mer ? Bien avant l'Hégire, les marchands alexandrins, Grecs ou Juifs, envoyaient des navires en mer Noire et en mer Rouge. Trafic important vers Ceylan, Indochine et Chine puisque les marchands arabes furent surpris, arrivant en Chine de rencontrer de nombreux Juifs dans tous les ports. Il semble qu'à partir de 396, où les Wei mirent fin aux troubles en Chine, le trafic se soit rétabli par trois routes: une maritime, une autre par l'Iran sassanide et une 3ème par Sogdiane et Caspienne. Ces routes terrestres devaient être en péril tant que les Huns, puis les Bulgares en contrôlaient une partie. Revenons aux Suédois. Après 555, ils durent regretter le bon vieux temps de Þiðrik (pour les sagas islandaises) car ils devinrent tributaires de Frisons et Saxons pour leur commerce fort diminué. Ils durent se réjouir de les voir vaincus, les uns par les Mérovingiens, les autres par Charlemagne. Mais l'Elbe leur restait toujours interdit par les Slaves Obodrites, riverains. On a peine à croire que la fin des Ostrogoths ait brisé tout contact avec les Goths. Hildebrand, le plus ancien poème allemand, du IXe siècle, trouvé à  Fulda, (à mi-chemin de la route Brenner / Baltique) montre que parfois des Goths retournaient en Scandzia, comme les sagas d'Islande le suggèrent. Ces sagas donnent des détails qui semblent souvenirs de témoins oculaires, Varègues ou Rous. (boyer passim)  est persuadé de ces allées et venues entre Islande et future Ukraine. Déduction logique: les Svear furent embauchés, vassalisés par les Khazars comme escortes, mariniers, convoyeurs.

Premiers progrès: Les Norois, ingénieux et observateurs, s'inspirant pour les coques des bordages à clins saxons, y adaptèrent une quille, qui permit une solide mâture, donc de grandes voiles et fit de leurs langskips les maîtres de la mer. Mais qui leur en donna l'idée ? Je suppose qu'un navire à rames parvenu en Méditerranée,  y captura un voilier arabe ou byzantin qui put les inspirer. Grâce à ce pas décisif, débarrassés des Saxons, massacrés par Charlemagne, ils purent devenir en masse pillards méthodiques et sanguinaires et marchands d'esclaves en gros. Supplantant (ou vengeant ?) les Saxons, païens comme eux, peut-être jadis leurs partenaires ? (en tous cas leurs professeurs pour les bordages à clins) Ça expliquerait cette mutation.

Nul ne sait comme ils se guidaient sans boussole. En Islande, aux Shetlands comme aux Féroé, ils avaient été précédés par des moines irlandais venus sur leurs curraghs de cuir. On dit qu'ils lâchaient un corbeau et observaient son vol pour se diriger, semblant avoir copié  Noé (Gen 8,7) qui lui aussi lâche un corbeau pour savoir s'il y a terre ferme, mais que vaut cette méthode dans le brouillard ?

Les Vikings ont dû bonne part de leurs succès à leurs navires aux vastes voiles, c'est évident. Et des armes meilleures que les adverses. Une remarque de Régis boyer sur la grande ressemblance entre armes magyares et vikings me fait supposer que Magyars et Svears, les uns gardant les routes, les autres gréant les navires, eurent sans doute les mêmes professeurs et suzerains: les Khazars, eux-mêmes élèves de Grecs, Goths et Byzantins.. Or, la route khazare a débuté vers 650. Les Scandinaves, coupés d'Alexandrie depuis 553 par les Grecs bigots, ont dû y participer très tôt (escorteurs ou mariniers ?) Peut-être y ont-ils connu la boussole, plus tôt qu'on le croit. (jacomy 103): Les propriétés du magnétisme connues en Chine du ~3e s. Ils purent donc avoir des pré-boussoles par ces routes khazares. Secret jalousement gardé. Je défie un voilier d'aller des Orcades aux Féroé, à l'Islande et au Groenland, et surtout d'en revenir, sous un ciel toujours nuageux, sans autre aide que les astres et les corbeaux. Les Khazars les ont donc certainement chargés d'écouler leurs produits vers la Baltique et l'Empire franc. Mais comment les Francs pouvaient-ils les payer ?

Ils découvrent vite avec quoi: Arabes et Byzantins sont grands usagers et revendeurs d'esclaves[1]. 

(halphen 315) :     - 834, incendie du port de Dorestad, aujourd'hui Wijk bij Duurstede

                               - 836, incendie d'Anvers

                               - 837, Walcheren dévastée.

                               - 838, Horic 1er de Danemark demande à l'empereur l'abandon du pays des Frisons et celui des Abodrites (Slaves de la rive est de l'Elbe)

                               - 842, destruction de Quentovic, grand port voisin d'Etaples

                               - 843, ils ravagent Nantes et vont jusqu'à Séville

Ainsi, ils détruisent méthodiquement l'infrastructure qui permit la renaissance carolingienne. Comme les Musulmans en font autant en Méditerranée, le continent replonge dans la barbarie et la misère. Certains historiens atténuent ce jugement, car les chroniqueurs, moines, les plus visés, furent d'autant plus partiaux que leurs prêches n'avaient pas souvent été bien reçus. D'aucuns disent que les traces de ces ravages sont rarissimes et que la noblesse franque avait plutôt tendance à fuir qu'à combattre l'envahisseur. Enfin, ce qui excuse tout (?) c'est qu'à l'instar des Assyriens, partout où ils s'installèrent ils firent régner la terreur au début, pour éteindre toute indocilité. Mais ensuite, l'ordre et la prospérité (Irlande, Neustrie, Yorkshire, Sicile, Novgorod, Angleterre), en ranimant les circuits monétaires grâce aux trésors volés dans les monastères.  Enrichissant organisation et droit (peut-être appris en Khazarie) des pays conquis, ils ont joué un rôle paradoxal (et mal connu)  dans la montée en puissance de cet Occident qu'ils venaient de ravager.

Publicitaires nés, ils surent se faire redouter pour faciliter leurs raids, et des tonnes d'ouvrages leur sont consacrées, négligeant leurs collègues (et souvent partenaires) Arabes, Sarrasins, Hongrois, Khazars, Byzantins, passionnants, mais moins médiatiques. On oublie sadisme et mauvaise foi, thème récurrent des sagas, qui les décrivent braves, intelligents, rusés et courageux, mais totalement dénués, même entre eux, d'honneur et de sens moral. La pitié leur est inconnue (L'aigle de sang: poumons sortis par le dos, puis étalés). Les "vikingolâtres", s'ils avaient lu ces sagas, sauraient qu'aux Orcades, Féroé comme en Islande, les Scandinaves trouvèrent des Européens, des Celtes, souvent moines installés depuis longtemps, réduits en esclavage ou occis. Toponymes et sagas le confirment. Les incursions danoises, hongroises et sarrasines sont contemporaines[2]. Je n'ose penser à un "pacte anti-chrétiens" quoique nul ne parle de heurts entre ces envahisseurs. Bien plus tard, les Juifs seront accusés (sans preuves) d'avoir guidé les uns ou les autres. On verra plus loin que Vikings et Magyars eurent peut-être des contacts qui intriguent fort les savants, car on a tant l'habitude de voir l'Histoire saucissonnée pays par pays qu'on néglige les contacts "non cachères". De tels contacts pourraient expliquer la diffusion de: selle rigide, brancards, collier d'épaules, charrue lourde, gouvernail d'étambot et boussoles: Gaulois ou Chinois → Grecs, Romains, Palmyréniens → Goths, Arabes → Khazars → Magyars, Normands → Europe de l'ouest…..

Les Danois, ne pouvant remonter l'Elbe slave, se lancent vers l'ouest. Quant aux Suédois, ils eurent peut-être au 8e s. des contacts avec les Arabes par l'entremise des Bulgares de la Volga, comme des Khazars. Ce qui dut les inciter à se rendre maîtres de la côte balte, s'emparer des embouchures du Niemen, de la Vistule et surtout du Volkhof, qui, remontés, menaient aux sources du Dniepr et de là aux dirhems arabes. La fondation de Novgorod correspond au besoin d'une escale entre Baltique et mer Noire, car en remontant la Lovat jusqu'à Veliki-Luki, ils étaient à 60 km de la Dvina, qui les menait à Vitebsk, à 60 km du Dniepr. Les historiens russes qui se gargarisent des faits d'armes des Variaghi (Varègues) omettent les Slaves vendus ou massacrés à l'aide d'autres Slaves. Et que la Pologne s'est constituée pour leur résister,

(Ou trafiquer avec eux) au point qu'un de leurs premiers rois, Boleslaf Chobry, occupa Kief en 1024, massacrant quelques Juifs à l'occasion.

On l'a vu, la Chine des Tang ne cessa de s'affaiblir depuis la Talas (751) En 858, les Rous arrivent à l'embouchure du Don, coupant la Khazarie en deux. Les Byzantins, croyant prendre à revers les Bulgares, les ont-ils incités à conquérir Kief ? Mais les Bulgares deviennent chrétiens orthodoxes en 865. Byzance lança-t'elle les Rous païens contre les Khazars devenus Juifs, mais appauvris par les spoliations des T'ang ?

Une guerre de 170 ans ! Les rusés Byzantins durent appeler aussi les sauvages Turks Petchénègues à la curée contre leurs anciens sauveurs et alliés. Ils y parvinrent parfaitement, sans prévoir ce que cette perfidie leur coûterait, comme à leurs complices Rous. Kœstler a fort bien expliqué que les Khazars, ces Turcs, connaissaient la tactique d'Arabes et Turcs et savaient les combattre, ou sans doute, mieux encore, les acheter et se les associer, tandis que les Rous étaient impuissants devant les agiles cavaliers de la steppe, les Turks Ghuzz, puis Seldjoukides, qui avaient sans doute pris leur part des trafics de la route de la Soie, quand l'empire Tang n'était pas encore bloqué par les Arabes. Plus de Khazars, plus de caravanes. Nobles et prêtres durent déplorer la soudaine âpreté des commerçants. Restait la route de l'Inde, mais elle passait entièrement par des terres d'Islam, dirigée vers Bagdad et Damas, évitant les Turks païens.

Byzance privée d'un fructueux commerce,  Khazars et Turcs aussi, les Seldjoukides, branche des Oghuz convertie  à l'Islam, se lancent: En 1071, moins de 50 ans après la chute des Khazars, Alp Arslan (le lion) bat à Mantzikert l'empereur Romain Diogène qui venait de prendre l'Arménie, et pénètre en Anatolie.

 

ghetto et caravansérails

Byzance ne pouvant maîtriser l'avance seldjoukide riposta en créant le premier ghetto, l'Estanor, ce qui n'empêcha guère les Turcs de conquérir l'Anatolie centrale, avec Iconium (Konya) pour capitale. Byzance parvint à se faire aider par l'Occident: Prétextant une exaction du sultan fou al-Hakim envers des pélerins (et des Juifs) à Jérusalem, elle appelle les Francs à délivrer le Saint-Sépulcre. Peut-être avec l'arrière-pensée de récupérer Antioche. N'y parvint que trop bien, et s'en mordit les doigts.

En Orient musulman où vivaient de nombreux chrétiens, les pélerins n'étaient pas tracassés. Les Croisés n'en feront qu'à leur tête, massacrant souvent Juifs ou chrétiens d'Orient. Autre résultat imprévu (runciman pp. 106 & 151): Des hérétiques: Pauliciens, Bogomiles, etc., convertirent des Croisés, les accompagnant en Occident, où ils eurent un certain succès, notamment en Italie et en Occitanie.. La Croisade contre les Cathares est donc, (cf ch. R21) conséquence lointaine des stupides menées anti-khazares de Byzance ! La route de la soie obliqua vers Konya, aboutissant à Sinope sur la mer Noire et Antalya sur l'Egée, pour le plus grand profit des Seldjoukides. On peut encore aujourd'hui admirer leurs superbes caravansérails[3], témoins de la prospérité que leur apportèrent, malgré eux, leurs adversaires: la route antique était rétablie. Vers l'Islam.. 

 

les Mongols arrivent

Quant aux Rous, Bulgares et Petchenègues leur barrèrent tout accès à la mer Noire jusqu'au 18e s.

Les Mongols ont dû, à leur tour, trouver abusif le monopole turc sur la route de la soie: Gengis Khan a commencé  par ravager Bactres, puis Bagdad et Konya: élimination - et pillage - des concurrents éventuels. La fondation de Saray, sur la basse-Volga, est comme la résurrection d'Itil, la capitale khazare détruite par les Rous 2 siècles plus tôt. De 1221 à 1225, Temudjin (Gengis Khan) détruit Boukhara, Samarkande, Merv, Bactres, Hérat, Rhagès, Téhéran. Son général Hulagü détruit Bagdad en 1258. Byzance ne tira pas profit de l'élimination des Seldjoukides. Un sursis.

Y a-t'il un rapport entre cette réouverture "au forceps" de la route par les Mongols et les Chartes de tolérance accordées aux Juifs par Pologne, Hongrie, Autriche ? En 1232, André II de Hongrie est excommunié pour avoir refusé d'expulser Juifs et musulmans, et en 1238, Frédéric II Hohenstaufen, à Vienne, accorde une charte. En 1244, Frédéric II Babenberg  l'accorde à toute l'Autriche, en 1251, c'est Bela IV en Hongrie et en 1254, Ottokar II de Pologne à  Przesmyl ! Coïncidences ? S'il y a un rapport, les princes d'Europe de l'est avaient alors grand besoin d'émissaires, ambassadeurs, banquiers, espions et négociants.

Les Mongols aussi, rouvrant une "route de la soie sans Arabes". Soulignons le contraste: persécution en Occident "civilisé", chrétien ou non. (Car en Espagne musulmane aussi, l'intolérance a sévi) et tolérance en Europe orientale "non grecque" comme en Islam.

Ainsi, l'arrivée des Scandinaves en mer Noire provoqua une chaîne de catastrophes qui ruina Byzance, mais semble avoir précipité la disparition des Vikings, devenus fervents chrétiens (Après avoir tué, déporté, ravagé leurs "clients" d'Europe et perdu leurs clients Arabes).

Seuls, leurs états de Scandinavie, Normandie, Angleterre, Sicile et Rous subsistèrent. Leur force résidait dans des techniques de gouvernement très supérieures aux autres. En avaient-ils emprunté quelques unes à leurs ex-suzerains Khazars ? On pourra faire la même remarque pour les Hongrois.

   

étambot suédois ou breton ?

Vers le 11e s. arrive de Chine le gouvernail d'étambot. (Par qui ? Arabes, Vikings, Khazars ?). Il apparaît à Bayonne vers 1225, selon  Favier. Juste quand  la route devient mongole d'un bout à  l'autre, ou presque. 

Remarquons que le mot "étambot" ne vient sans doute pas du suédois virtuel *stafnbord qu'invente mon dictionnaire, alors qu'en breton, "staon": poupe, étrave et "bod": branche, bâton, abri. Des marins judéo-saxo-friso-bretons auraient-ils importé cette invention chinoise ? Incroyable, sauf si mes invraisemblables suppositions sont exactes ! Mais le mot n'apparaît qu'en 1573, selon le "petit Robert" que j'aime bien, sauf ses étymologies mensongères (eθυμος = vrai, en grec) Revenons sur ce stafnbord scandinave et mythique dont le seul défaut est de n'avoir jamais existé que dans les rêves héroïques d'un éthymologe. Un Breton aurait pu fournir la solution, comme un Occitan pour "reluquer" (relucar) que mon dico dit venir d'un picard emprunté au wallon, sans songer un instant au probable areluco gaulois, dont dérivent peut-être le look anglais, le lucha breton et le loucher français. S'ils connaissaient leur langue maternelle, bien sûr.

On admettra que le lecteur ainsi influencé sera persuadé qu'il s'agit d'une invention nordique, ce qui prouve les tristes conséquences d'un monolinguisme imposé et l'inexistence d'une gallologie digne de ce nom au pays d'Ælianus, Correos, Florus, Sacrovir et Mariccus. Vous connaissez bien d'autres noms de héros gaulois de la lutte contre les Romains, n'est-ce pas ? Ou nos connaissances seraient-elles insuffisamment étayées par l'école ? Relisons Tacite. A croire que pour nos Vadius et Trissotins, il suffit de fabriquer ou copier dans de sehr wissenschaftliche Scheisse du *bas-latin, *francique et *norse pour résoudre les problèmes sans se fatiguer trop les circonvolutions et dans le sens qui convient. Bientôt, ils affirmeront que "Vercingétorix" vient du néerlandais bas-alpin et "celte" du latinus culinarius amicorum germanorum galimatiasorumque ! (latin de cuisine germanophile et galimatiasophile) Ignorance crasse, ou celtophobie délirante ? Ils ont dû recopier un  dictionnaire étymologique nazi, ou du moins prussien. Ou aucun, puisqu'il suffit d'inventer à sa guise ! Je ne suis pas celtomane, mais il y a de quoi le devenir !

Ce gouvernail a-t'il joué un rôle dans l'assagissement des pirates du Nord ? Plus efficace que les avirons de gouverne, manié avec aisance par un seul timonier, il évite les contre-manœuvres entre avirons babord et tribord. L'ère des langskips était finie... Pas tout à fait ! En 1584, Henri III régnant en France, alors que les Vikings étaient bien oubliés, le cosaque Yermak conquit la Sibérie. Quel rapport ? Une gravure,  (Véronique schiltz 22) , montre nos cosaques voguant en langskips munis d'avirons de gouverne (en (probable) gaulois lovio, gallois "llywio" d'où  "lof", "louvoyer") et voiles carrées. L'auteur m'a confirmé que la gravure était contemporaine de Yermak. Ainsi, alors que les Suédois barraient à qui mieux mieux, la tradition antique semble s'être conservée, au moins chez les artistes, ou la nouvelle n'être pas parvenue. Je doute que le graveur russe ait connu langskips, shnigges, skeidhs et autres knorrs. Les chantiers navals moujiks, ex-Rous, devaient depuis 7 siècles s'inspirer de modéles ancestraux totalement démodés dans le reste du monde.. Il est vrai que les Russes slaves descendent des Rous scandinaves, ça peut avoir joué un rôle.

 



[1] Est-ce pourquoi les barons Francs furent si peu enclins à les combattre ? Et comment fut payé le poivre qu'Ibn Yakub trouva en abondance à Mayence, vers 950 ?

[2] et parfois, semble-t'il, coordonnées

[3] A Kizilören, 30 km W Konya, beau caravansérail seldjoukide, mini-mosquée, mais l'immense et ogivale "écurie" ressemble à une église gothique !  (J.P.roux 39) : "véritables basiliques.. nef centrale en berceau brisé ... le souvenir de l'art bénédictin" peut-être construite par des prisonniers chrétiens ?

HEBREUX