d'Ourartou aux  Galates   

Le nom Ashkenaz apparaît après le Déluge: (Gen X, 3): "fils de Gomer: Ashkenaz, Riphat et Togarma" josèphe précise  (AJ I,6,18) :"Gomor, qui  établit la colonie de Gomores que les Grecs nomment  maintenant Galates... Iavan donna le nom à l'Ionie & à toute la race des Grecs... Gomor, l'aisné des fils de Iaphet eut trois fils: Aschenexes qui donna son nom aux Aschanaxiens (Ashkénazim) que les Grecs nomment Rhéginiens.." Rhéginiens ? Rien à voir avec Rhegium (Reggio de Calabre). L'actuel Rayyi, voisin de Téhéran, étape des routes de la Soie, gardant l'étroit défilé des Portes Caspiennes, passage obligé entre Arménie et Hyrcanie. Ce fut une frontière d'Ourartou, où naquirent les premières forges, à Metzamor.  (fléaux, 96) : "Dès le début du paléolithique, l'obsidienne, travaillée avec la finesse du verre, fait sa fortune. Un millénaire avant l'Occident, les pays du Caucase maîtrisent domestication des animaux, agriculture et métallurgie....  A l'âge du Bronze, ... de pures merveilles, armes et vaisselle de cuivre, de bronze, d'or et d'argent" Les installations métallurgiques de Metzamor font l'admiration des archéologues. C'est là qu'on trouve les premiers chars tirés par des chevaux, avec élevage hippique important, impliquant l'emploi du cuir[1].. Selon (millotte 395) le fer y apparaît dans le courant du 3e millénaire: "Dans le développement de cette nouvelle métallurgie, le rôle des Hittites vers 1500 BC " ..."après la chute de leur empire, courant XIIe s. BC, reprise de ce monopole par les Philistins en Palestine méridionale et à Gaza". Ainsi, les guerriers de Kaphtor, (Crète ?) comme dit la Bible, avaient emmené les forgerons hittites (sans doute aussi les palefreniers) pour leur plus grand profit et puissance.

 (keller passim)  rappelle: La Bible avait promis (Dt 8,9) "Un pays excellent... dont les pierres sont du fer et dont tu pourras tirer l'airain des montagnes", mais avec les Philistins, pas question. (1 Sam. 13, 19):"Or, il ne se trouvait pas de forgeron dans tout le pays d'Israël ..." "Que les Hébreux ne puissent pas fabriquer des épées et des lances"..."et tout Israël devait descendre chez les Philistins pour aiguiser son soc, sa cognée ou sa faucille" pas gratis du tout. Goliath (1 Sam, 17-5,6,7) porte cuirasse à écailles d'airain et lance de fer. David n'a que sa fronde. Après guerres contre Philistins ou Amalécites, il peut (2Sam, 22, 35) vanter ses chars et ses arcs de bronze: "Il exerce mes bras à bander l'arc d'airain"  Merveille technique ? Explication de ses victoires ? Le bronze élastique est rare, même aujourd'hui. J'en ai vu, des fibules villanoviennes (pré-étrusques) (genre épingles à nourrice, mais en bronze) qui expliquent peut-être bonne part de leur suprématie future. Note:  La Bible ne fut rédigée, lit-on, qu’au retour de la captivité de Babylone, vers ~515, qui correspond, en Grèce, à la fin de l’époque archaïque. Or, mes citations décrivent la fin de l’âge du Bronze, le début de l’âge du fer. Les scribes racontaient donc un  passé de plus de 5 siècles. Si David et Salomon sont des mythes, les “détails réalistes ” (et souvent peu flatteurs) sont parfois plus conformes à ce que nos archéologues connaissent que leurs presque contemporains  "homériques"..

Que veut dire "Homère", en grec ? En hébreu, "omer" signifie: information. Je n'en déduis rien. Mais, qui sait ?

 

étapes sidérurgiques

David ne fut pas toujours ennemi des Philistins (1Sam, 17,7) Il se réfugia un an et 4 mois chez son ami Achis le Philistin. Y apprit-il la sidérurgie ? (keller * 162/164) : Salomon construit à Etsion-Gheber (Elath) un grand port sur la mer Rouge, L'archéologue Glück y découvrit un ensemble sidérurgique ayant produit d'immenses quantités de cuivre et de fer grâce aux fortes températures nécessaires aux aciers de très haute qualité. "..un four de fonderie aux parois percées d'ouvertures ... le systéme Bessemer ... ses tirages (tuyères coniques) sont orientés nord-sud de façon à  faire jouer le rôle de soufflerie aux vents et tempêtes venant du ouadi el Araba.. Ezeon-Geber (Aqaba-Elath) était le Pittsburgh de la Palestine sans cesser d'être un port important" D'où venait le combustible de cette Ruhr du désert ? Selon (*braudel, 109) le bitume de Judée,"combustible de choix", fut très utilisé, jusqu'à Carthage....  La "mer d'airain" fut le plus grand récipient de bronze massif de l'époque. La flotte de Salomon exportait chevaux, bronze, acier. Source de sa puissance ? Son ami Hiram, roi de Tyr, fournissait navires et marins. On a la preuve qu'au moins un marin juif[2] y participa. Israël combattit Amalek, Madian, Edom, Moab, la Syrie, etc... Jamais ses voisins Phéniciens, si je ne m'abuse. Pourtant idolâtres endurcis. Cette sidérurgie passa aux Celtes et aux Etrusques. Comment ? Au large de Porto Ferraio, mon frère André a vu les venturis des fours étrusques qui, deux siècles après Salomon, fournirent fer et bronze aux Grecs. (Le tube de Venturi (1746-1822) à cônes divergents accélère la vitesse du fluide qui le traverse) Qui leur apprit ces systèmes qui les firent à leur tour riches et puissants ? Leurs partenaires Carthaginois qui, comme les Grecs, ne pouvaient accéder aux gisements de fer qu'à leur gré ? Ou furent-ils les professeurs ?

L'histoire grecque classique [3] débutait à peine. (gras 103): "Les vestiges du travail des métaux,... encore rares dans les  établissements phéniciens. ... à Toscanos, sur le Cerro del Peñon (Andalousie) (Notez ce Toscanos, le nom même des Etrusques) scories de cuivre et de fer, fragment de tuyère dont on a un exemplaire similaire à Mogador au début de l'installation des Phéniciens, soit la seconde moitié du VIIIe siécle". On retrouve simultanément, la même technique en Europe centrale, Afrique centrale et un peu plus tard, en Inde et à Ceylan. Déduction: techniciens itinérants[4] (d'Ourartou, Tyr, Etsion-Gueber ?) 

*  (wheeler 111)  date de ~540 les premiers objets en fer en Inde nord-ouest,  à Taxila et Bhir Mound, sur des sites caravaniers, après la conquête perse. Or, à l'époque Achéménide, les caravaniers étaient peut-être Persans, mais il y a de fortes chances que les marchands fussent Phéniciens ou Juifs.  

* (Science & Vie N° 945, p.5): (à Merv, (Mary) ex-Alexandrie de Margiane, Turkménistan, entre Bactres et Rhagès) "L'archéologue britannique Georgina Herrmann a pu démontrer... que l'acier au creuset, ou acier damassé y était déja produit, selon un procédé complexe, des siècles plus tôt qu'on n'y pensait". Merv était une importante  étape des routes de la Soie.   

* (Le Monde) 13/1/96: (dufour): "Un archéologue ... a reconstruit les haut-fourneaux utilisés 1500 ans à partir du  ~3e s. près de Samanalaweva au sud du Sri-Lanka. Ces installations ingénieuses où la combustion  était attisée par les vents de la mousson pouvaient produire directement à partir du minerai de fer le fameux acier des épées de Damas ... La lame, pratiquement indestructible, était suffisamment élastique pour être recourbée sur elle-même sans inconvénients. Ce n'est qu'au 19e s. que les Européens parvinrent à percer les secrets de fabrication. ... Les Chinois savaient le faire un peu avant le début de notre ére... Bruno Martinelli estime que d'autres centres d'Inde du Sud participaient à cette production, notamment dans la région d'Hyderabad" Rappelons que Ceylan fut fréquentée peut-être par les flottes de Salomon. L'Ophir biblique (I Rois 9,29 & 10,11) produisait or, santal, et pierres précieuses. Peu précis, mais le santal est asiatique, donc Ophir était peut-être Ceylan. Mais il y a mieux: (will, passim) souligne que les Palmyréniens commerçaient régulièrement avec Ceylan. Or, les Palmyréniens ont sauvé  l'empire romain en battant les Sassanides, au +3e s. Peut-être l'acier damassé de Ceylan y contribua-t'il, car à ces époques, c'était un net avantage ?  On est en pleine hypothèse, mais si plausible. En relisant "acier damassé de Ceylan", je réalise soudain que Damas est proche de Palmyre. Les forgerons syriens sont peut-être allés à cette lointaine école, bien avant l'Islam.   

Il y a des preuves de commerce entre Rome, ou plutôt Palmyre, et l'Asie du Sud-est, de ~50 à +272, comme l'attestent la statuette de Lakhmi trouvée à Herculanum, dans les cendres du Vésuve, les pièces romaines dans le delta du Mékong, la céramique rouge d'Arezzo trouvée à Pondichéry, jadis Pudu-Cherri (Ville-neuve) la Pondouke de Ptolémée, selon  (wheeler 131)  Il serait intéressant de comparer ces tuyères de Mogador, Andalousie, Halstatt, Merv, Ceylan, Porto-Ferraio, Tanzanie, Etsion-Gueber. Si ça se trouve, ce fut l'œuvre d'une seule confrérie. Je n'ose penser à l'âge du fer du lac Victoria qui date, lui, du ~7e siècle ! Des marchands-prospecteurs-mineurs-forgerons se sont-ils succédés depuis Ourartou, propageant ces techniques vers l'Afrique centrale et la Chine ? Hittites, Tyriens, Phéniciens, Carthaginois, Etrusques, Celtes ou Palmyréniens... Avaient-ils ou non des associés juifs ? C'est presque certain pour Tyriens et Palmyréniens.  (Ifrah 294)  montre la ressemblance des alphabets araméens: phénicien, hébreu, nabatéen, palmyrénien. La synagogue de Doura-Europos est une preuve suffisante.

La Bible ne parle jamais de marchands (soykhim) jusqu'à  Osée et Amos, à la veille de la Captivité de Babylone, et pour en dire du mal, ai-je lu jadis. (faux: 1Rois,10,15: "sans compter ce qu'il (Salomon) recevait des marchands ambulants..; 1Rois,10,28: les marchands du roi"). Maurice sartre m'a contesté ces marchands juifs d'avant Alexandre.

 Or Tobie, Israélite en exil, mais resté fidèle à Yaweh, est déporté à Ninive. (Tb1,13): "Le Très-Haut me donna grâce devant Salmanasar, j'achetais pour lui.... je vins en Médie et j'y fis des achats jusqu'à sa mort" Moi, j'appelle ça une forme archaïque de commerce, la seule sans doute à  cette  époque.

josèphe, dans “ contre Apion ” I,12,60 selon  (baron *T1,342) écrit "Notre pays n'est pas un pays maritime, ni le commerce, ni les relations que celui-ci entraîne avec l'extérieur n'ont de charmes pour nous". Il se contredit, car  (AJ XX,2, 752)  montre qu'un marchand juif, Ananias, convertit Izate, fils de la reine Hélène d'Adiabène. Objection: Grecs et Phéniciens étaient ingénieurs renommés, mais les Juifs ?

On a une preuve: le canal souterrain de la piscine de Silo, à Jérusalem, percé des deux côtés à  la fois, autour de ~710, avec une jonction parfaite malgré un parcours sinueux et incliné (johnson 84) : "le jour où les galeries se rejoignirent, les ouvriers frappèrent, chacun dans la direction de son compagnon, pic contre pic. Et l'eau commença à couler de la source jusqu'au bassin, 1200 coudées (environ 600 m)". Vingt ans après, l'Assyrie prend Samarie (~721) et déporte les Israélites en maints endroits, dont Rhagæ-Rhagès-Raayi. (2 Rois,17,3):"..et il emmena Israël captif en Assyrie. Il les établit à  Hala, et sur le Habor, fleuve de Gosan et dans les villes de Médie."

(ghirshmann 91): "L'avènement de Sargon II marqué  par la prise de Samarie débute par la dispersion de près de 30 000 Israélites, dont une partie est amenée dans les villes mèdes, y compris la future Ispahan... élément qui fera souche et se conservera jusqu'à nos jours." (huart 191) : "En 722, Sargon s'empare de Samarie... les Israélites sont distribués entre Kalhou en Assyrie, les rives du Khabour et enfin les cités des Mèdes".   (franck 59) : "For their part, the Assyrians often drove deep onto the plateau and attempted to hold temporary gains along the Silk Road by settling Jewish colonies as far east as Rhagae (near modern Teheran) (Quant aux Assyriens, ils pénétrèrent  profondément le plateau et tentèrent de conserver ces avancées précaires en installant des colonies juives (sic) aussi loin à l'est que Rhagès, près de la moderne Téhéran). Ces Hébreux-Rhéginiens-Arméniens venant non de Juda, mais d'Ephraïm (Israël) faisaient donc partie des légendaires "10 tribus perdues". Légendaires ou non, beaucoup ont disparu, mais d'autres ont maintenu leur judaïsme, affirme Ghirshmann. Tobie (et des noms sur des tablettes cunéiformes) montrent un refus de l'assyrianisation. (josèphe AJ X,5)  cite de nombreux Israélites évadés vers Jérusalem. (baron*, T1,143) :"Dans la liste établie par Esdras de ceux qui participèrent au retour sous Zérubabbel, on trouve ..maints descendants d'exilés originaires de localités qui appartenaient au royaume du Nord". En contrepartie de l’exil d’Israël, les vainqueurs déportent à Samarie les habitants de Suse et d'Ourartou (2 Rois 17,24):"fit venir des gens de Babylone, de Cutha, d'Avah, d'Hamath et Sepharvaïm"

D'où venait la force de l'Assyrie ? Les "marchands assyriens" ont prospecté dès  ~2000, en Anatolie comme au Caucase, notamment, étain, obsidienne, or et cuivre. (Raci temizer  51)  "Si la métallurgie n'avait pas connu cet essor en Asie centrale et du Sud-est, il est difficile d'expliquer la présence des colonies commerçantes assyriennes". Mais l'empire d’Assournazirpal II doit ses conquêtes depuis ~883, à une "arme nouvelle": la cavalerie  (AH 27) L'aurait-il achetée aux descendants de Salomon, dont les triomphes commerciaux préparaient ainsi la ruine des Hébreux ?

Revenons aux déportés. Les Israélites placés par les Assyriens en des étapes de leurs routes commerciales sont devenus, peut-on supposer, artisans, aubergistes, maîtres de relais, marchands ou guides de ces trajets. Lorsque les Judéens seront à leur tour déportés le long du Tigre et de l'Euphrate, certains ont pu renouer contact avec ces "ex-Assyriens", ancêtres probables des Judéo-persans, piliers de la Route de la Soie. L'Assyrie disparue, des Israélites, redevenus Juifs, reprirent peut-être la route à leur compte. On trouve leur trace en Asie Centrale. Comment se constitua l'immense trésor du Temple ? Par des dons. Mais qui étaient les donateurs ? Sans doute des gens pieux. La piété ne nourrit guère.  Sauf si on est quelque chose d'autre, par exemple commerçant.

 

épisodes celtes

Judas Machabée combat les Galates d'Antiochus (2Mac 8,20). Deux siècles plus tard, St-Paul reproche aux Galates (Gal 4,21) de suivre la Tora (mais ne les dit jamais juifs). Rappelons qu'appelés  par le Grec Nicomède, (qui sera roi de Bithynie) partis de Toulouse (ou  de Bavière ?) au  ~3e s., ils franchissent le Bosphore à Galata ou Gallipoli en ~279 et s'installent à Ancyre d’où ils rançonnent Ionie et alentours. Mercenaires des Grecs, loin de Galatie[5] ils découvrent à Pessinonte la déesse-mère Kubaba, Cybèle-Artémis-Diane des Grecs, s'en font les prêtres (les galles) Le culte de Cybèle se répandit dans l'Europe celte indépendante. Des émissaires, mercenaires ou marchands, le propagèrent: Arbres de Mai, carnaval, feux de la St-Jean, comme les statuettes de blé tressées encore au 19e s. par les paysans anglais (Visibles au musée de Bethnal Green) en sont la survivance. Souvent oubliée, bizarrement, dans les livres sur la religion des Celtes.

Détail ? Alors très mineur, puisque le culte de la Vierge Marie semble inventé pour contrebalancer son influence et lui a emprunté pas mal d’attributs, jusqu’à l’invocation : “ Dei mater alma ”: St Paul fut hué à  Ephèse: "Elle est grande, l'Artémis des Ephésiens" (Actes, 19,28) Et, à Ephèse, on montre la maison où vécut Marie avant son assomption. Les anges qui l'enlevèrent au ciel prirent bien soin de le faire le jour où les Gaulois célébraient le culte de notre Kubaba-Cybèle-maz despoina. (notre-Dame) Alma mater (nourrice), au-dessus d'un croissant de lune, entourée de 12 étoiles, fêtée le 15 Août (Elenbiu) par les Gaulois.

Ça ne rappelle pas seulement l'hypocrite symbole de l’Europe communautaire ou des visites d'églises ou musées, mais surtout que ce culte de Cybèle était diablement enraciné et difficile à faire oublier, sauf en le plagiant massivement. Les Romains, en guerre contre la Tanit carthaginoise, allèrent, selon Tite-Live, 29,14, Ovide, Fasti IV, 291 à  327, demander le bétyle de Cybèle aux Galates. Ils l'installèrent intra muros, non sans "civiliser" ce culte de flagellants auto-castrateurs. Qui se répandit dans tout l'empire...

Ces nombreuses ressemblances au culte marial ont été notées de longue date, comme la discrétion des “ Actes des Apôtres ” où Marie est moins mentionnée que les frères de Jésus. Ce culte général, de Bactres à  l'Irlande, a laissé des traces dans le soufisme: Les derviches tourneurs de Konya (l'Iconium galate) suivent le soufisme de Mevlana (notre-Seigneur) Djalal-al-Din-Roumi (Gloire-de-la-foi-Grec) (1207/1273) né à Balkh (Bactres) auteur de Rubbay'at (quatrains) qui invoquent plus la Lune qu'Allah (jamais mentionné dans un recueil de contes soufis).

(B. lewis): "    Dans le temple des idoles, si je possède une image de mon aimée  

                         C'est une erreur d'aller à la Mecque pour le pélerinage.

                          Si la Kaa'ba n'a pas son parfum, c'est une synagogue.    

                          Et la synagogue qui garde son odeur, c'est notre Kaa'ba"

Salman Rushdie aurait été "fatouasé" pour bien moins que  ça ! A Lyon, Blandine et Pothin furent martyrisés pour crime de droit commun : ils avaient tabassé les marins, peut-être Galates, qui les avaient transportés depuis l'Ionie et célébraient gaiement la résurrection d'Attis... un Vendredi-Saint ! Trois jours trop tôt ! (on a trouvé de nombreuses Cybèles gallo-romaines et rousses à Lyon et alentours) (ça prouve qu'on naviguait même en mars, avril)

Par Ancyre passait un portage obligé entre le Halys (Kizil Irmak, fleuve Jaune, dont la source est assez proche de l'Euphrate), et le Sangarios (Sakaria) qui longe la mer de Marmara à Nicée et dont l'embouchure est proche du Bosphore. Ce fut longtemps une étape obligée de la route antique de la soie. (et la clé de l’Anatolie, dont la prise, en 1071, fit le désespoir de Constantinople, qui déclancha (pour son malheur) les Croisades pour la reprendre)

Les Galates ne furent pas que mercenaires, tapissiers et charcutiers. (Herwig wolfram, passim): au 3e s. à Byzance, on disait des sveltes Goths nouveaux venus qu'ils fuiraient "devant des marchands d'esclaves galates".  (rastofstief)  cite un Galate, marchand à Rhodes. D'autres, marins, à Ostie ou soldats en Egypte et à Byzance. Selon (Léon Homo passim), leurs tapis furent une des seules "industries" de l'empire romain. Leur monnaie (copiée en Gaule) imitait les drachmes de Macédoine et les splendides pièces bactriennes, preuve de contacts (et peut-être explication de la Koh-i-Galatia" afghane). Si nos lointains cousins se sont révoltés contre Rome, (à Ankara, on vénère encore aujourd'hui une stèle latino-grecque célébrant leur défaite par Auguste) c'est peut-être parce que les guerres parthiques les coupaient de leurs partenaires bactriens. Et s'ils sont devenus Prosélytes, avant Adiabéniens et Khazars, c'est peut-être par des contacts sur la route de la Soie. Il y eut des influences réciproques, car l'exposition "Fouilles françaises en Turquie" mentionnait une tombe juive, vers Samsun "à notre petite despoina", terme d'après PRE in "despoina"  "réservé" à Cybèle. J'ai lu par ailleurs que le judaïsme d'alors fut influencé par le mazdéisme (le monothéisme, le paradis, le Sauveur) le bouddhisme (Hillel), les cultes de Shams (néo-platonisme) et Cybèle (résurrection)   

Sans parler des ressemblances du christianisme, indéniables. (La Charité, même envers les non-croyants, est une obligation des Juifs comme des fervents de Cybèle et le reste pour les Soufistes actuels, à la colère des islamistes intolérants de toutes les autres sectes: chiites, sunnites, salafistes, etc...) Un ouvrage sur le soufisme m'apprend qu'il est haï des “ vrais ” musulmans, car il prêche tolérance et libre-examen, denrées très raréfiées dans l'Islam actuel.

Les Galates, tenant le portage entre Halys et Sangarios, passage obligé de la route antique, devinrent, probablement, partenaires des marchands, ce qui explique la diffusion chez eux de Cybèle, puis du Néo-platonisme et du judaïsme, et les invectives de Paul contre leur amour de la Tora. L'Empire byzantin ne semble guère les avoir appréciés, ils y furent accusés d'être disciples des Esséniens. Ils disparaissent de la liste des “ nomes ” puis des “ thèmes ” créés par Héraclius. (la Galatie devint "Thème des Bucellaires (vassaux)" Sans la moindre preuve, je suppose que, devenus karaïtes, ils s’enfuirent chez les Khazars de Crimée pour échapper aux persécutions byzantines. Je n'en ai qu'un mince indice. J'ignore s'il existe une chaire de "Galatisme" à Toulouse, mais il  semble qu'elle a du pain sur la planche et l'occasion de faire du tourisme, du Danube aux confins de l'Inde et du Soudan. Sans compter la recherche d’un lien éventuel entre ces Toulousains et la survie du peuple juif d’Ashkénaz.

Pour conclure, ce chapitre compliqué survole siècles et continents à la recherche des commerçants-prospecteurs qui répandirent non seulement le bronze, le tannage, le fer et la charrerie, mais aussi les croyances. Hélas, on ne peut que les supposer.

La seule certitude, c'est le rôle majeur de cette zône Syro-anatolienne.

 



[1] En effet, "Lorsqu'avec ses enfants vêtus de peaux de bête" Caïn s'enfuyait, on devait le suivre à la trace: Une peau brute se dessèche et casse ou pourrit et pue. L'idée d'utiliser alun, écorce de chêne ou de bouleau, noix de galle, jaune d'œuf, graisse ou cervelles d'animaux n'a rien d'évident. C'est grâce aux pièces de harnais que l'on suppose l'emploi du cuir

[2] cf "Le monde de la Bible" (Gallimard, folio, 1998)  page 337.   

[3] Qui copia qui ? Tous affirment qu'à Pithécusses, au contact des Chalcidiens d'Eubée, les Grecs s'enthousiasmèrent pour l'alphabet. Bien avant, les Etrusques étaient partenaires des Carthaginois, dont l'alphabet est bien plus ancien. Or, les premiers textes  étrusques relevés, coïncidence, à  Pithécusses, à  la porte de l'Etrurie, sont un peu plus vieux, de 20 à 30 ans (selon un article d'Archéologia, que je ne pus, hélas, retrouver), que les plus anciens textes en grec, les eubéens, relevés aussi à Pithécusses.  Y eut-il partenariat gréco-étrusco-carthaginois ? C'est pourtant la seule explication logique, à première vue. Ex æquo !

[4]  (Temizer 122) "A cette époque, (du ~9e  au ~8e s.) Urartu devint à la mode en Occident, et les chaudrons de bronze ornés de figures humaines ou animales furent exportés dans les villes phrygiennes, en Grèce continentale, en Etrurie et dans toute l'Italie. Ajoutons (p. 120) "ils s'emparent du Nord- Syrie ainsi que de débouchés sur la Méditerranée". Ce qui explique bien des énigmes  

 

[5] (BALSAN 205) explore, à 300 km SW de Kandahar, en Afghanistan, le désert du Régistan. Son guide lui montre un gisement d'aragonite à Koh-i-Galatia (montagne de Gaule, m'a traduit un garçon de restaurant pakistanais) qu'il "rectifie": "Probablement Galisha" en se basant sur ses cartes anglaises, sans être plus intrigué par cette montagne galate qu’un journaliste sportif français par Galatasaray, (Hôtel des Gaulois) club sportif stambouliote issu de ce quartier, sur l'autre rive de la Corne d'Or..  

 

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