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- SAINTONGE
BRETONNE ?
Arces arz ours
l'Aubardrie bardell (barrière) bard = brancard
Barabe bara pain
Bardécille bardell bard occitan, barda : boue
La Bardonnière bardell bard
Barzan barz barde, poète Bardowiek fut port saxon
les Brétons (près Cozes) inutile
Brézillas Breizh Bretagne
le
Caillaud
kae
quai
gaulois: caio
Cozes koz vieux
Cravans kravaz civière, brancard, brouette
Le Désir dêz marche d'escalier ce ruisseau est un mini-torrent
le
Fa
faou
hêtre
latin: fagus
les Gorces gorz ridelle
chez Gouineau gwin vin
le
Griffarin
grif
herse
latin venu du grec: gryphus
Liboulas liboud boue détrempée
les Marchaussies marchosi écuries prononcés de même
Méchers mesaer berger
Médis medi moissonner
le
Moque-Souris
moger; sourral
mur; bruire
ruisseau voisin du Désir
Mocquepouille (près Mortagne) pouiou territoires
Morgard (près Saujon) mor; garid mer; guérite
Mortagne mor; tagn mer; avare
Paban
pabell
tente, pavillon
latin: papilio
Pisani piz pois
Plassac (forêt) plasell (pr: plassel) clairière
Le Rambaud rampa glisser ruisseau près du port de Novioregum
Salardaine saladenn salage, salade
Saujon saozon Saxon
les Sauzeaux saozon Saxon ou occitan sauze, sauge
Talmont talm fronde
Thénac tennad étape
Thézac tez toise
Toulon toull trou, cachette
Bien
sûr, ces rapprochements ne sont pas des étymologies, peut-être
pures coïncidences.
N'empêche,
la plupart se situent sur les trajets possibles de Saintes à Talmont, ex-Novoregum,
(cf annexe 5) sur les cartes IGN au
1/25000. Ça fait bien des noms sonnant breton !
Ça
n'a presqu'aucun lien avec mon étude, mais il y eut des trafics antiques entre
Saintes et Bordeaux* Or, si des négociants bordelais, Juifs ou non, voulaient
livrer du "claret" aux garnisons (anglaises ou non) de Saintonge, ils
avaient besoin d'experts, et les Bretons, marins, pécheurs, caboteurs, ont
peut-être tiré profit de quelques livraisons. On ne peut aisément charger un
chariot avec d'énormes muids.
Dès
le Moyen-âge, les Bordelais préféraient des traîneaux pour embarquer leurs
tonneaux.
Notons qu'au moins trois des cours d'eau
ci-dessus évoquent (en breton) le traînage[1].
Certes, mes ressemblances feront ricaner
les spécialistes, mais au moins 4l dans ce si petit territoire, à quelques
jours de voile de la Bretagne ?
J'aimerais connaître les étymologies
"cachères" de ces lieux-dits, villages et cours d'eau. Sans oublier
qu'on y parla occitan jusqu'à la guerre de 100 ans.
Quoiqu'il en soit, "bard, civière, écurie, étape, garde, glisser, port, quai,
ridelles" ont un rapport avec le transport.
Notons aussi les nombreux suffixes en
"ac", communs à occitan et breton.
Je crois breton et
gaulois plus plausibles que latin ou vieux-français dans l'origine de
pas mal de ces noms de lieux ou de ruisseaux..
On ne peut penser qu'à des Celtes.
Indigènes ? Immigrés de Grande-Bretagne
dès le 4e s. ? Armoricains de la thalassocratie du haut-Moyen-Age ?
Pêcheurs sédentarisés ? Plutôt résiduels, car il n'en reste guère trace.
A la bibliothèque municipale de Royan,
je n'ai rien trouvé sur ces toponymes.
Bien sûr, on note sur les cartes d'abondantes traces occitanes ou
poitevines, c'est logique. Pourtant, ces villes, villages et cours d'eau
d'allure armoricaine m'intriguent !
Autre explication
possible: Les fouilles de Mez-Notariou, selon l'article de Gaëlle Dupont (Le
Monde du 01/08/2002) ont découvert dans l'île d'Ouessant un village "du
premier âge du fer" (Hallstatt) "avec fragments de poteries étrusques
ou grecques, morceaux d'ambre de la Baltique" ... "il s'agit d'un
monde pris dans les relations internationales" (Alors qu'hier encore on
niait l'existence de cités ou de bourgades en ces temps reculés)
Or, ces relations passaient sans doute par Niort et
Saintes vers la Méditerranée, dont Novioregion était une incontournable
escale. Alors, si des Celtes, originaires d'ailleurs ou indigènes, ont laissé
ces traces, comment s'étonner de toponymes d'allure celte en Norvège, Islande,
Pologne, Russie, Ukraine ou Roumanie ?
Il est prouvé qu'Etrusques et Gaulois connaissaient
les Scythes, que tout ce monde naviguait et commerçait fort loin d'Etrurie et
de Gaule, et qu'avec ou sans l'aide des armes, il propagea jusqu'en Chine et aux
Indes des styles et des techniques. Oui, mais les preuves manquent ou sont négligées.
Conclusion: Si vous
pointez ces noms d'allure bretonne sur la carte, ils se trouvent pour la plupart
sur ces trajets de Saintes à Novioregion, (où les archéologues ont trouvé
des traces de Halstatt), la fameuse route de l'Etain de l'âge du Bronze, qui
devait toujours fonctionner au premier âge du Fer.
J'ajoute, sans méchanceté, que seuls
deux ou trois se trouvent aux environs du tracé "cachère" de la
route "directe" de Saintes à Talmont par Thaims, dont aucun archéologue
n'a, semble-t'il, trouvé la moindre trace.. Presque tous les autres toponymes
ont l'insolence de se situer sur un trajet par la petite rivière Bénigousse,
permettant d'éviter de trop longs portages.
Broutilles que tout cela, direz-vous.
Regardez une carte en relief de l'Europe.
La mer Méditerranée, mère de tant de civilisations, est ceinturée de hautes
montagnes qui expliquent son climat, car elles l'isolent du reste de l'Europe.
Pratiquement, seuls, deux couloirs font exception: celui du Rhône et les vallées
de l'Aude et de la Garonne.
Mais grâce au Rhône, à la Saône et à
la Moselle, un Romain pouvait naviguer presque sans portages du Tibre au Rhin et
à la Grande-Bretagne !
Alors que de longs portages et des
fleuves torrentueux handicapaient l'Aquitaine.
* A
Saintes, nulle rue judaïque. (les Saintongeais furent félicités pour leur zèle
anti-juif après la grande expulsion de 1394).
Mais à Bordeaux, la rue Judaïque et le mont Judaïque attestent d'une
ancienne implantation.
ADDENDA sans
rapport avec ce qui précède
l/
Chaudron voyageur: Arte du 23/02/02 sur les Cimbres m'apprend que
le fameux chaudron de Gundestrup aurait sans doute été fabriqué par des
Thraces pour sceller une alliance avec une tribu celte, sans doute Scordisques
(grosso modo, aux environs de la frontière serbo-bulgare. Il aurait été
emporté comme butin de guerre par les Cimbres, qui, vers ~110, alliés aux
Teutons, firent trembler les Romains. Sur un casque cimbre on déchiffre le plus
ancien écrit germanique, le premier mot étant Har, l'armée (Heer), le second
et dernier Gast (étranger). Tout un programme.
2/
Forgerons voyageurs: Un ouvrage sur les Scythes (Errance) montre
une peinture étrusque représentant des cavaliers Scythes, ce qui renforce ma
supposition que si les Etrusques, ou plutôt les Villanoviens, ont connu le fer,
c'est peut-être par des contacts entre les métallos d'Ourartou et l'Europe grâce
à Scythes, Illyriens et Celtes. Puisqu'il est démontré que les produits étrusques
ont voyagé jusqu'en Gaule, Germanie et Scanie, je serais heureux d'apprendre si
on en a trouvé trace sur cette voie "idéale" d'Italie au Danube: les
vallées de la Save et de la Drave. On sait que les Etrusques étaient bons
navigateurs: La mer entre Italie, Sicile et Sardaigne porte leur souvenir: mer
Tyrrhénienne. Leur port d'Adria, aux bouches du Pô, a donné son nom à
l'Adriatique. Or, d'Adria, une courte traversée mène à Trieste, et de là, au
prix d'un dur mais court portage, on peut aller à Klagenfurt ou Ljubliana-
Lioubliana, puis voguer vers la mer Noire. Trajet qui explique l'origine de
Zagreb ou Singidunum (Belgrade). Et comme on a trouvé (AH 16) des kourganes
scythes non loin de Hallstatt et des sources de la Drave, ainsi qu'autour du
bas-Danube, datés de ~500 environ, il y a là une explication plausible de ces
figurines de "Parthes" (sans doute plutôt Scythes) sur les vases étrusques.
Supposons des prospecteurs ourartéens ou hittites
faisant ces trajets en sens inverse, vers l'ouest, à la recherche de gisements,
ils remontent le Danube et découvrent Hallstatt, au sud-est de Salzbourg. C'est
peut-être idiot, mais des troupes de forgerons armés de fer pouvaient
parcourir l'Europe sans trop craindre d'adversaires. Avec un très tranchant
argument diplomatique. Or, les Villanoviens gîtaient grosso modo non loin de là,
aux sources de la Drave et de la Save, comme nous l'avons vu, et c'est aussi
chez eux, vers les mêmes dates qu'à Halstatt (~1000) débute l'âge du fer
nord-italien. On arrive à une chronologie très simple: ~ 1500: Ourartou
~1400: Hattusa ~1200: Peuples de la Mer, destruction de Hatti
~1100: Philistins ~1000: Etsion Gueber ~ 900: Hallstatt, Villanova, ~700:
Etrurie, Andalousie, Afrique centrale, ~540 &+ Taxila, Indes, Asie centrale,
Ceylan, Chine. Ça n'a rien d'hérétique,
puisque ces forgerons étaient presqu'invulnérables.
3/ prénoms
gaulois:
Il n'y a aucun prénom
français d'origine gauloise ai-je lu, sauf Brigit venu de Suède. (Brigid était
une déesse gauloise) Soit, mais en voici d'origine gauloise presque certaine:
- Dietrich (lambert 58, 25):
de Toutos rix, (roi du peuple)
d'où Théodoric et Thierry
- Karl
(lambert
30): Carletisu (petit chéri?) d'où Charles
- Siegfried, Sigmund
(lambert 32, 33, 34): Segomaros,
(puissant victorieux)
- Walther
(lambert 34): caleti
(vaillants) d'où Gauthier
- Vladimir
(lambert 33): Ulattios (dominateur)
- Rémi
(lambert 34): preimi (les
premiers. )
- Eponine d'Epona, la déesse aux chevaux
Pierre-Yves lambert
le meilleur gallologue actuel est très prudent et ne travaille que sur références
certaines.
Voici d'autres
"présumés gaulois": Garnier, Geneviève, Guenièvre, Guillaume,
Gwenolé, Blandine, Morgane, Viviane.
Et pour la bonne
bouche, un célèbre poète latin est né à Vérone la gauloise. Il s'appelait
Catulle, mais nul, y compris ses admirateurs, ne donnait la signification de ce
patronyme. Ne serait-ce pas un chaton gaulois, cattulos ?
Apparemment, aucun latiniste n'en savait rien. Je n'ose parler de
Virgile, né lui aussi en Insubrie.
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[1] La
petite rivière-port du Bordeaux médiéval, la Devèze, n'a pas un nom
occitan. En breton: "journée"