Jud[Gh1]æis
prodentibus (par la trahison des juifs)
Imaginons un camp huszar, un peu à l'ouest de
Vindobona, future Vienne, où existe à présent un Judenau. Arrive un cavalier du futur
Judenburg, dunon celte, escortant une longue file de moines, car on
a trouvé, outre de jeunes Juifs qu'on a délivrés, maintes traces
d'abominations en leur couvent. Ils seront
conduits en Crimée et embarqués vers le Califat. Pour abreuver son cheval, il
contourne le chariot des bsules, les pucelles, raflées à Mende, Lyon, Pavie,
Brème ou Cologne. Certaines pleurent, d'autres rient car elles ont échappé à une
vie de prisonnières et voyagé en chariot. Elles font les corvées,
portant cruches, seaux, fagots, paniers. Marchandise de valeur, elles ne sont
pas frappées, mais souvent rudoyées. Leur tristesse n'empêche pas les plus
instruites de se dire plus chanceuses que les esclaves romains de jadis. D'autres sont
mieux ici qu'avec leurs anciens maîtres ! Certaines espèrent retrouver des
parents, Juifs comme elles. Le duc Arpad est bon organisateur: Les Comans à
peau claire et yeux bleus sont éclaireurs. Les Bavarois les craignent tant qu'ils ont
brûlé un moine irlandais, Coloman, le prenant pour un espion. Il sera saint et
bien des Juifs porteront son nom (Pas pour çà; pour le roi Coloman qui les
protégea des cruels Croisés). Goths
et Radhanites qui connaissent la langue des Francs, sont interprètes,
fourriers. Les Kabars aux souples broignes chargent au sabre, ce sont les Huszars
(Khazars), tandis que les
Magyars, de leurs arcs rapides, les couvrent et enveloppent l'ennemi. Sur la
voie romaine embroussaillée roulent en grinçant les chariots aux roues
jantées de fer, bien plus commodes depuis qu'on attelle les chevaux en ligne.
Les bennes et camions (eh oui) de butin suivent les chariots chargés de flèches,
de canots démontables et de sangles, conduits par forgerons et bourreliers.
Certains viennent de Sogdiane et
d'au-delà. Il entend un air familier: Des Bretonnes chantant en yez-koz,
la vieille langue (yezik
serbo-croate, yazik russe) qu'il comprend un peu: sa grand'mère galate
lui chantait ces chansons en gaulois et il est un peu ému de se trouver dans
cette Norique ex-gauloise, future
Autriche. Il interroge l'une d'elles, elle s'appelle Jentil (noble, mais aussi
"goy", non-juive). Coïncidence, voici une Gentille romane, une Gentle
angle, une Gentile vénitienne que
bouscule une Gentilis latine, toutes razziées dans le même couvent sans se
douter des Yentl qui leur succéderont..
Une Bavaroise rousse explique en un sabir mêlé d'ostique, gaulois et latin
qu'elles ont le choix: rester chrétiennes et devenir shabes goyes, les
servantes qui peuvent œuvrer le jour du
Sabbat, ou se convertir, devenir tsnues (femmes pieuses) priant en loshn
koydesh (langue sacrée) épouses
d'un khokhem (savant), d'un soykher (marchand), voire d'un frumer
held (héros pieux). Sinon, elles
iront demain aux harems de Bagdad, sauf si les galokhim, les tonsurés,
les rachètent pour deux besants d'or.
D'une chaumine sortent des gosses coiffés de
toques en renard. C'est le kheyder, la petite école. Ils
ôtent leur shtreyml et le hussard voit de petits crânes tonsurés: eux
aussi viennent du couvent. Leur bavardage mêle
hébreu, latin, khazar, coman et magyar. Leurs mères adoptives sont horrifiées
de cet horrible langage où se fondent ostique, francique, roman, saxon, aux
tournures simplifiées. Quand elles leur demandent de "parler comme il
faut" et ne pas dire haynt au lieu de heute, meydl pour Madchen, ils répondent "C'est pour embêter Oinosrix de Moguntio (Mayence),
il fait rien que nous tanner avec son patois rhénan à l'accent
sud-palestinien". Rassemblés autour du guerrier, ils le prient de conter
ses exploits, montrer son sabre effilé. Eux aussi rêvent de revoir ces villes
où ils vécurent heureux, y retrouver leurs vrais parents. Le soir, dans leur chariot,
leurs mamen conteront les exploits de Teutorix (chef du peuple) de Verona,
d'Artus le Breton, de Carletisu (Charlemagne) et ses preux, de David,
Samson et Salomon surtout. Je poétise. La réalité était sûrement bien plus
cruelle.
vieilles
calomnies
Bien des "experts" évitent les
questions épineuses. Comme ces "Histoires" où l'Arménie devient chrétienne
par la seule vertu, sans doute, du Saint-Esprit. Omettre, c'est mentir discrètement.
Dans une collection prestigieuse, une histoire de l'Antiquité: Sur 2000 pages,
les Celtes n'avaient droit qu'à 1/2 page de contre-vérités et lieux communs, les
Juifs, 2 !
(isaac
322) dans sa Genèse de l'antisémitisme découvre, dans "l'horrible
Xe siècle" un judaïsme actif, mais nulle trace de persécution et
s'exclame: Sur le sort des Juifs au Xe s. plus grande encore est l'obscurité
qu'au 9e (seconde moitié du 9e) Sans me comparer à
lui, j'eus la même impression: Pillages, incendies, famines, sans aucune imprécation
contre ces boucs émissaires. Toutes les histoires du judaïsme glissent
pudiquement sur une période aussi aberrante.
Les moines chroniqueurs ont souvent menti. Pas
tous. Thietmar de Mersebourg conte le sauvetage en 982, en Calabre, de
l'empereur Othon II par le Juif Kalonymos qui lui donne son cheval. Les
chroniqueurs du Xe siècle commirent-ils des "péchés par omission"
par crainte de représailles ?
une voix discordante
(fejto
30) "démolit" la théorie khazare: Notons que cette théorie - Je
dirais plutôt ce mythe et dénigre koestler
qui dans son livre jongle avec quantité de sources para-scientifiques
motivé par l'idée naïve que puisqu'il y eut des Juifs non-Sémites, l'antisémitisme
perdrait son sens.
Hélas, aucune preuve après ce brillant exorde. Je les ai demandées
en vain. Ces vilains Khazars dérangent toutes les théories, anti-juives ou
non. Heureusement, l'auteur se dément
lui-même, prouvant ce qu'il niait:
Peut-on comprendre la situation privilégiée des juifs de Hongrie jusqu'en
1307, si l'on ignore que les chefs Kabars des Magyars étaient sans doute karaïtes en quittant
la Lébédie ?
32: …première information contrôlable
..date de 1050... émane de commerçants juifs de Ratisbonne qui rendaient
compte de leur visite à Esztergom.., Ils y ont trouvé une communauté assez
nombreuse, bien organisée, disposant d'une
synagogue et d'un tribunal autonome..."
- "dans la législation royale, les Juifs ne rentraient qu'en 1092,.,, les lois promulguées par le roi St Laszlo (Ladislas 1er ) qui interdisaient le mariage entre Juifs et chrétiens.
34: …du moins jusqu'au XIVe s, on ne décèle
pas en Hongrie des actes de violence systématiques à l'égard des Juifs...
35: La protection que les rois
accordaient aux juifs - qui pour le commerce n'avaient pour-concurrents que les
Ismaélites (commerçants pour la plupart d'origine bulgare) (?)-
attirait en Hongrie un certain nombre de Juifs occidentaux qui fuyaient les
massacres des croisés, [serait-ce une des sources du "second yiddish"
?] Aux 12 et 13e s. la Hongrie ignorait les pogroms et
les bûchers dans lesquels on commençait à jeter, en Occident, des
Juifs accusés de meurtres rituels... Alors que les rois d'Angleterre et de
France se ruinèrent à les expulser, ceux de Hongrie les accueillirent et leur
accordaient des privilèges. A plusieurs reprises en 1225 et 1231, les papes les
ont admonestés pour avoir employé .., des Juifs à de hautes positions dans
l'administration d'état sans les obliger à porter des vêtements idiots. Au
XIIe s. [sic, car les invasions mongoles datent de 1240], pour assurer la
contribution des Juifs au pays qui a beaucoup souffert des invasions mongoles
puis tartares Bela IV les plaçait sous la protection du pouvoir royal et
interdisait leur conversion forcée,.. Dans une lettre de privilèges calquée
sur un décret de 1244 du duc Frédéric d'Autriche, le roi déclara "serfs
de la Chambre", c'est à dire de la Trésorerie royale, tous les Juifs de
Hongrie. Ainsi, les actes de violence à leur égard et à l'égard de leurs
possessions étaient considérés .... contre la dignité et les possessions
royales..."
- l'histoire a retenu 2 trésoriers juifs
"comtes de la Chambre royale" à l'époque de Béla IV.
36: A la fin du XIVe s. le roi Sigmund
renouvela la Lettre de privilèges de Béla IV
- Cela dit, dans l'ensemble, la situation [vers
1421, après les Arpad, puis les Anjou] des Juifs hongrois était meilleure que
dans beaucoup d'autres états de l'Europe... Ce fut le cas notamment sous le règne
de Mathias de Hunyad, dit le Juste, qui, tout en les imposant très lourdement
remplaça le juge des Juifs par un "préfet des affaires
juives" qui n'était plus un chrétien mais un Juif.
- Malgré ces variations…à l'époque de
l'effondrement de l'Etat hongrois du Moyen-Age, on comptait plusieurs dizaines
de communautés relativement nombreuses notamment en Hongrie occidentale, avec
leurs synagogues, rabbins et quelques talmudistes savants. Fin XVe début XVIe,
dans la ville de Buda, sur les 10 à 15 000 habitants, on comptait environ 500
Juifs, entre 10 et 20 000 sur l'ensemble du territoire.
37: Les Juifs expulsés d'Espagne en 1492 évitèrent
la Hongrie alors en guerre contre les Turcs, et
ceux-ci déportèrent beaucoup de Juifs à Vidin, Salonique et Constantinople. Ils en réinstallèrent et au cours de la
seconde moitié du XVIe siècle, il y eut 3 synagogues: une de rite séfarade,
l'autre syrien, l'autre ashkénaze. Les Juifs des territoires occupés vivaient dans une
grande pauvreté, mais mieux que ceux sous la souveraineté des Habsbourg
- dans la Transylvanie, épargnée de
l'occupation turque ... les Juifs bénéficièrent vers la fin du XVIe s, de
plus de tolérance de la part des autorités…
Les Juifs, invités par le prince Gabor Bethlen
... étaient traités sur un pied d'égalité avec les anabaptistes et autres
sectes protestantes"
33: Certes, la Transylvanie était presque aussi
tolérante que la Hollande,..
(Notons que ce Hongrois oublie
l'excommunication d'André II, et le concile de Pressburg qui en 1309,
interdit d'épouser des Khazars, [il est vrai, inexistants selon lui] )
promenades
ou "croisades ?
Il est temps de se poser des questions. A peine
arrivés en Pannonie, les Ogres terrorisent l'Europe 60 ans. Expansionnisme ?
Folie ? Vengeance ? Manque de bétail et de femmes ?
א
- Un peuple réfugié, fraîchement arrivé en un coin fertile et désert
irait-il guerroyer au loin, au risque d'être envahi en son absence, comme cela
venait juste de lui arriver, à son grand dam ?
ב - Pour faire des conquêtes, change-t'on de
direction tous les ans ?
ג - Butin fantôme, femmes, bétail et
sabretaches sont-ils un motif impérieux ? Obéissaient-ils à un plan réfléchi,
qui les guidait ? Qui les renseignait ?
ד - Pourquoi nul archéologue n'a t'il trouvé
trace de leur butin et de leurs exactions ? Qui ment ?
ה - Les incursions de Hongrois et Normands
laissent un monde mieux organisé, fortifié; agriculture et transports se
perfectionnent. Nouveaux royaumes: Angleterre, Autriche, Danemark, France,
Hongrie, Pologne, Rous, Saint-Empire, Sicile. Etrange bilan de tant de ravages !
ו - Pourquoi Anglais, Allemands & Français brûlent-ils
Juifs et Talmuds, tandis qu'Autriche, Pologne et Hongrie leur accordent
des Chartes ?
ז - Où trouver la liste des "justes"
qui, tels Abélard, André II de Hongrie, Coloman, Chrétien de Troyes, Villon,
les Jagellon, Rabelais, Racine, Châteaubriand, Hugo, Leconte de Lisle ou Zola
ne dirent pas trop de mal des Juifs, ou les défendirent ? Un petit opuscule
suffirait-il, ou un in-quarto ?
> ח Dernier mystère,
pourquoi Régis boyer, grand spécialiste
des Vikings, s'étonne-t'il des très grandes ressemblances entre les armes
d'Islandais vikings et de Hongrois ? Serait-ce qu'au 8e siècle,
Magyars et Vikings travaillaient pour les mêmes patrons, par exemple à garder
les routes khazares ? Voilà qui expliquerait le surgissement des uns et des
autres: Ils avaient appris ensemble. Est-ce là que les Vikings purent découvrir
des boussoles chinoises, leur permettant la navigation hauturière ?
Lorsque Fulbert prononça ses sermons, l'Eglise
était mal en point: Afrique et Moyen-Orient perdus, ravages païens, schisme.
Seul lien avec le monde extérieur: les Juifs. Normands, Sarrasins, Hongrois et
Khazars furent vaincus ou convertis; l'Islam se divisa et piétina. Etranges
barbares, ces Ogres presque seuls à ne pas figurer au palmarès des pogromistes
jusqu'à 1307 ! Bien que chrétiens, les conciles de Szabolcs (1092) et
Pressburg (1309) la Bulle d'Or (1222) comme la lettre de Robert de Grain (1229)
ne sont qu'un long gémissement: "Arrêtez de considérer les Juifs comme
des êtres humains, de les épouser, de les anoblir !"
Pis, le roi Coloman, pourtant pieux, ose empêcher
les dévôts égorgeurs et détrousseurs de Pierre l'Ermite et
Gautier-sans-Avoir de gagner le Ciel sur des monceaux de cadavres. Il ira même
jusqu'à surveiller le noble Godefroy, future idole des historiens zélés,
comme un vulgaire gangster ! Si Torquemada l'avait pu, il aurait brûlé
St-Etienne, ce "nuevo cristiano". En 1232, alors que le pieux St-Louis
cambriole les Juifs, l'archevêque Robert de Grain excommunie le roi tolérant (Mokkai
79)
Au risque d'être lynché, je suppose que les
Magyars, conseillés par les Khazars, ont délibérément frappé les monastères
pour délivrer des enfants Juifs arrachés à leurs parents: une "croisade"
pro-juive. Ça expliquerait pourquoi Byzance, au mépris de ses intérêts
politiques et commerciaux, fit tout pour détruire l'empire Khazar, et y parvint,
à son grand dam. Et la rage des Croisés. Dans le chœur des tortionnaires, la Hongrie
n'a pas la meilleure place. Elle a eu, elle aussi, ses Ambroise,
Bernardin, Capistrano, Cyrille, Drumont, Khmielnitski, Maurras, Pétain,
Rindfleisch et Torquemada,
mais minables. C'est au XXe siècle qu'elle semble s'être le plus déshonorée
en adoptant la première législation anti-juive, bien avant les nazis. Voyons
de plus près les itinéraires de ces cavaliers:
Bordeaux, où les Juifs furent ensuite accusés d'avoir
livré la ville aux Normands; Nantes, où on leur reprocha de s'habiller et
parler comme des chrétiens; Lyon et Bourgogne où avait fulminé Agobard, car ils
convertissaient par leur exemple; l'Auvergne,
où Grégoire de Tours se délecte, racontant une "ratonnade" de Juifs
d'Issoire opposés aux conversions forcées.
A Barcelone, la communauté avait un contact
avec les Musulmans. A Otrante aussi, près d'Oria où vivait la famille Kalonymos. On a vu
les monastères: Fulda, Würzburg, Passau, Saint-Gall[1]
Comme si des expéditions de secours ou de représailles, toujours très bien
informées, selon les historiens, avaient été montées non pour conquérir et
s'enrichir, mais sauver des victimes et punir des criminels. Des anti-croisades,
en sens inverse. Qui étaient les "mâles massacrés", sinon ces
moines redoutés même des bons chrétiens ? Et les nonnes, si souvent jetées
de force en ces geôles dont on ne sortait plus, où même les évêques étaient
interdits de visite ? Ces "captives" étaient-elles plutôt des
prisonnières libérées ? Je me demande si la plupart ne sont pas devenues de
bonnes yiddishe mamen. Bien sûr, dans le meilleur des cas, notre vie en
Europe chrétienne, fut-elle hongroise, n'avait rien d'idyllique. Mais elle fut
moins pénible en Hongrie, surtout arpadienne, et en Pologne.
Pirenne accusa l'Islam d'avoir, coupant le
commerce, affaibli les Carolingiens, on rétorqua que les pirates danois en sont
bien plus responsables, mais surtout la thésaurisation et la monnaie de mauvais
aloi émise par les monastères, car le commerce avec l'Islam se poursuivit, grâce,
surtout aux Juifs, (de là doit dater cette réputation de richesse, qui fait du
moindre shnorer (mendiant) juif un Rotschild dans le ciboulot des
connards !)
Hélas, il semble que ni Aurélien, ni les
Byzantins, ni les moines n'aient lu (braudel
98) : "Il est exact .... que les relations entre ces économies-là
[Chine, Japon, Insulinde, Islam] sont superficielles, qu'elles ne concernent
que quelques marchandises de luxe - poivre, épices, soie en particulier - échangées
contre des espèces monétaires et que le tout compte peu au regard des masses
économiques en présence.
Sans
doute, mais ces échanges resserrés et soi-disant superficiels sont ceux que
se réserve, de chaque_côté, le grand capital et cela non plus n'est pas,
ne peut être un hasard." braudel
distinguait 3 économies:
- la plus importante et la moins connue: l'auto-suffisance,
à profit nul.
- le marché, à profit moyen, pour lequel
abondent les documents,
- et la plus "juteuse" le capitalisme,
trop souvent ignoré ou confondu au marché.
La prospérité des centres de ses "économie-mondes":
Antioche, Alexandrie, Carthage, Amalfi, Venise, Anvers, etc.. provenait d'abord
des trafics capitalistes: épices, parfums, cosmétiques, bijoux, soie: produits
rares et de faible volume. Hélas, il m'arrive
de douter que Braudel ait été, sinon lu, du moins compris. Alors que mes
recherches d'ignorant m'ont appris que ces "villes-centres" furent clés
de voûte, pierres angulaires: si on les détruit,
la guerre, le marasme et la famine arrivent. Sectionnez
un câble électrique de 1000 kilomètres en un seul endroit: plus rien. Pareil
pour route ou pipe-line. Tout barrage: guerre, révolte, l'anéantit, provoque
une crise générale. Jusqu'à ce qu'on trouve
un autre trajet ou qu'on répare. Arabes, Arméniens, Chinois, Etrusques,
Galates, Huns, Mongols, Parthes,
Romains, Sarmates, Scythes comme Turcs, avaient intérêt à sa sécurité. Donc,
la paix signifiait prospérité; toute guerre sur le trajet, le déclin. Les
rois frustrés allaient alors quérir chez le voisin, à main armée, les
richesses évaporées. Combien d'historiens en font-ils cas ?
Il semble bien que la plupart des empereurs (et nous aussi) fussent
restés aux invocations d'Hésiode ou de Virgile O, fortunatos nimium, sua si
bona norint, agricola[2]...
L'Eglise partagea la même illusion et n'en haït que plus les Juifs devenus
(par sa loi) symboles du lucre et de l'avidité.
Des Assyriens à Tamerlan, la Route fonctionna.
Par à-coups. Dont reste la trace. Tous, fournisseurs, clients, ravitailleurs, etc.. y
avaient leur rôle, mais les centres de décision étaient, comme dans
toute entreprise, l'apanage des capitalistes, ceux qui risquaient leur or.
Huns, Mongols, Vikings et autres
"fléaux de Dieu" furent d'abord privés de ressources par les Trajan,
Aurélien, Justinien, Charlemagne et autres "bras de Dieu". Les
guerres contre Arménie, Etrurie, Gaule, Khazars, Nabatéens, Palmyre, Parthes, Puniques
ou Saxons visaient, pur hasard, des peuples commerçants. La vieille histoire de
la poule aux œufs d'or. Même
les Croisades furent une déception économique, (sauf pour Venise): la chute
des Song du nord en 1127 coupa la route.
Suscita-t'elle l'invasion mongole en Chine comme au moyen Orient ?
N'en déplaise à l'un des meilleurs historiens
français qui m'accuse de voir l'anti-judaïsme et l'anti-mercantilisme derrière
chaque triste épisode de l'aventure européenne, je me pose des questions bêtes:
- Y a-t'il un lien entre la destruction de
Palmyre et les "Grandes Invasions" ?
- Entre les pyromanes en Italie ostrogothe,
l'arrivée des Lombards et l'agressivité des Scandinaves ?
- Entre Goths d'Italie, Norique et Crimée et
la naissance du yiddish ?
- Entre la Bible gotique de Wulfila et sa mère
Galate ? Lui apprit-elle à écrire ?
- Entre le génocide des Saxons et les
invasions normandes ?
- Entre l'arrivée des Khazars en Arménie et
le "feu grégeois" qui libéra Constantinople ?
- Entre la présence de Vikings sur la route
khazare et leur découverte de l'Amérique ?
- Entre le "beau moyen-âge" et la
fin de l'empire khazar ?
- Entre incursions hungaro-normandes et
naissance du féodalisme ?
- Entre la destruction de l'empire khazar et
les Croisades ?
- Comme entre l'antijudaïsme royal et la fin
des Foires de Champagne, du "beau Moyen-Age" …et de l'indépendance
financière du royaume, de Philippe le Bel à Louis XVI ?
- Ni entre les saloperies anti-juives d'Espagne
et Portugal aux 14 et 15ème siècles et leur recherche fébrile
d'une route de la Soie non-juive par les mers d'Occident ?
Mais rappelons à ceux qui m'interrogent:
"A quoi ça sert, l'Histoire ?" que si les Romains se mordirent les
doigts de les avoir fourrés en Judée, les Trajans de leur pogrom, (qui date la
fin de l'expansion romaine) les Byzantins d'avoir lancé Bulgares et Suédois
contre leur meilleur allié et partenaire Khazar, et les Capétiens d'avoir préféré
les usuriers italiens aux banquiers juifs, etc… il est facile de trouver des
exemples très récents:
- Russes du Tzar et Polaques forçant les Juifs
à l'exil
- Les "démocraties" faisant les yeux
doux à Hitler.
- Les Anglais aidant Franco à étrangler
l'Espagne républicaine
- Les USA installant des dictateurs pour protéger
leurs "bananiers"
- Giscard servant d'essuie-pieds à Brejnev et
Khomeyni
- Les USA aidant et armant les talibans contre
les Russes
Et je dois en oublier…. L'art de se tirer une
balle dans le pied ne date donc pas de la
veille
En tous cas, mes hypothèses m'ont fait souvent
trouver un sens à ce fatras hétéroclite d'informations douteuses qu'on
appelle "Histoire", un fil conducteur qui n'explique pas tout, loin de
là, mais bien plus que ce qui me fut enseigné.
Honorons d'autant plus ceux qui suivirent le
Sermon sur la Montagne plutôt que les Capistrano. Plus
nombreux qu'on le croit, si j'en juge d'après mon expérience: Il était plus
prudent, en 1942, de détourner
la tête que la risquer à aider des proscrits. Deux ou trois cents copains,
leurs parents, nos profs, tous nos voisins
d'immeuble, nous savaient Juifs communistes, gaullistes, étrangers, résistants.
Un seul mouchard, on était foutus. Or,
plusieurs risquèrent leur peau pour nous protéger.
D'autres Juifs n'eurent pas ma chance, trop souvent
victimes de fonctionnaires félons: flics, gendarmes, juges et assimilés, préférant
leur retraite à leur honneur et leur patrie.
Prière à Messieurs les Historiens-payés-par-nous-contribuables
d'abandonner un instant les passionnantes amours du baron de Crac et de la
marquise de Carabas, ou les bijoux des maîtresses des rois de France pour questionner les témoins survivants de la Grande Honte
Française: Pourquoi aucune action de la Résistance
pour sauver des Juifs ? (Les seules qui furent individuelles et spontanées) Il y a
du boulot, le temps presse. (S'il leur reste des loisirs, qu'ils vérifient si
les théories de braudel expliquent
tant d'énigmes de l'Histoire ou si les crises ont un rapport avec l'activité
des routes)
Pour rédiger ces pages, il m'a fallu apprendre
des rudiments d'yiddish, hébreu, russe, allemand, breton,
occitan, arabe, turc, latin, compulser des centaines de livres.
Je remercie tous ceux qui m'ont aidé,
critiqué, renseigné, et dédie cette longue enquête à toutes les victimes de
la haine et des préjugés, de la bêtise et de la cruauté.
Je rajoute, en juin 2005, une pensée spéciale
pour André, génie méconnu, combattant héroïque, le plus gentil et le plus
incompris des frères, mort guéri à 82 ans.
mars 2006
[1]
A St-Gall, où fut et resta
sanctionné le capitaine Gruninger qui avait sauvé des Juifs, les
traditions perdurent.
Honneur à lui ! Et honte aux Juifs qu'il sauva, dont aucun ne lui
vint en aide, ni même ne lui dit merci, ensuite