Sibérie, routes,
peuples et progrès techniques
Bien avant les Khazars, la route sud-sibérienne peut
seule expliquer la richesse des tombes scythes. (Véronique schiltz) décrit vases et bijoux grecs, ambre baltique, intailles achéménides
et soies chinoises trouvés entre Don et Oural. Une route sibérienne de la
soie, par la future Mongolie, le Touva et le Don fonctionna du
~7e au ~2e siècle, les kourganes scythes et sarmates
le prouvent. Peu d'ouvrages en parlent, mais les villes grecques de la mer Noire
supposent un trafic. L'ambre des bijoux minoens, le renne sur un vase attique à
Corinthe, s'expliquent peut-être ainsi, comme aussi cette étrange mappemonde
(G. roux
308) babylonienne où sont décrits
les pays aux confins de la terre "et,
chose remarquable, le plus septentrional d'entre eux est appelé "pays où
l'on ne voit jamais le soleil" ce qui suggérerait que les Babyloniens
avaient entendu parler de la nuit arctique" Par qui ? Peut-être par
les Scythes, qui envahirent maintes fois l'Iran et arrivèrent aux portes de l'Egypte.
En effet, bien que redoutés, ils devinrent alliés des Assyriens. (ibidem 318):
ils "brisèrent une attaque des Mèdes
contre Ninive ... on se souvient des liens d'amitié que les Sargonides avaient
établis avec eux". L'or de Sibérie était bien connu de Scythes,
Sarmates et Bactriens. Cette route sibérienne a peut-être aussi enrichi Grecs
et Goths. Jordanes, cité par (gibbon)
et (boyer)
décrivent des contacts fréquents entre Scandinaves et Goths de la mer Noire.
Bulgares
Les Bulgares ont peut-être eu
des relations avec Vikings et Arabes. Pas amicales avec les Khazars, qui,
battant Koufrat, les scindèrent en Bulgares de la Volga et Pontiques.
Charlemagne, aidé par leur tzar Kroum, combattit les Avars, sans doute dans
l'espoir de rouvrir le Danube, jadis vital, mais inutile sans la route khazare.
L'empereur Nicéphore 1er combattit Kroum en 811, peu après la levée
du second siège de Constantinople par les Arabes. Tentait-il une jonction avec
les Khazars ou de rétablir la route du Danube ? Son crâne servit de coupe à
Kroum. Cet échec fut fatal aux trois empires: khazar, byzantin et carolingien,
car, plus tard, Byzance incita les Rous suédois à combattre les Bulgares, mais
les Bulgares convertis, lança probablement Bulgares et Rous contre les Khazars
coupables de judaïsme. Vains efforts: Ce n'est qu'en 1020 que les Byzantins,
battant les Bulgares occidentaux, purent rouvrir, quelque temps, le Danube. A
quoi bon, puisque la route khazare n'existait plus ? Seule
utilité: ce fut l'itinéraire des premières croisades, non sans
nouveaux heurts entre Bulgares et Croisés.
Varègues,
Rous, Vikings, Normands et autres Scandinaves
(needham
passim) : La boussole est décrite en Chine en 1086. Mais selon
Philippe descamps in "les Cahiers de Science & Vie" N°
73 (février 2003), p. 96 utilisation de
l'aiguille aimantée...dès le 3e s. avant notre ère. Les
Bouddhas du 5e s. à Helgö
sont aussi invraisemblables que des contacts suédois, directs ou non, avec ces
proto-boussoles... Hélas, le fer rouille, magnétisé ou non. Je fantasme, sans
doute, mais cela résoudrait bien des énigmes, car comment tenir un cap dans
les brumes du Nord ? Marchands-pirates, ils allaient d'Islande à Constantinople
sans complexes. Les trouvailles arabes, chinoises, hindoues et khazares d'Hedeby
et Birka furent peut-être acquises par salaire, troc ou échange mais souvent
à la pointe de l'épée. Au musée de Stockholm, on comprend que les Varègues
(Variagi en russe) n'auraient pu amasser leurs trésors sans commerce ou
pillage. Des esclaves des Rous, peut-être prisonniers de guerre, étaient menés
en Espagne, par Ratisbonne, Mayence et Verdun, où, dit-on, on les châtrait.
J'ai lu souvent que c'était par des Juifs, sans trouver nulle part la référence
et la date de cette affirmation. Mais la plupart devaient, par la célèbre
route des Varègues aux Grecs, partir vers la mer Noire, puis Bagdad. Les
prisonniers des Normands danois étaient sans doute menés par mer en Espagne. (boyer,
68) s'étonne, au sujet des Islandais: On
fera une remarque assez troublante: ces armes (NdA: y compris la cuirasse à
écailles, la broigne, brynja au nom
si gaulois) ainsi que le harnais des
chevaux, étriers notamment, attesteraient une forte influence magyare. Ce
qui implique des contacts avec ces vassaux des Khazars, de préférence amicaux.
Marchands ou guerriers, Magyars, Juifs ou Suédois, ont sûrement
transmis ces techniques militaires.
Sans doute aussi
charrue lourde, collier d'épaules, assolement, etc... par le même canal:
Sogdiane-Khazarie-Hongrie-Vikings ! Magyars et Vikings avaient même armement,
car ils collaboraient sans doute avec les Alains à la garde des routes khazares
et scandinaves. Les Rous ont longtemps lutté contre les Byzantins et sont
vaincus en 941. A peine quatre ans plus tard, en 945, ils signent un traité
"commercial" avec eux. Mon explication: Les Khazars avaient protesté
contre des mauvais traitements de Byzance envers les Juifs et Byzance riposta en
proposant aux Rous de se convertir, avec en prime la permission de détruire les
Khazars. Sviatoslaf prend Sarkel aux Khazars en 965. Ainsi
débuta le déclin de Byzance.
Khazars
(conte
110 à 114): "..haut niveau de
civilisation ..remarquable tolérance religieuse.".. "La
ville (Itil) fut anéantie en 965 par
Sviatoslaf", ce qui provoqua les invasions des nomades que les Khazars
avaient pu contenir. "Sviatoslaf
détruisit la forteresse (Sarkel) construite en 834 avec l'aide d'ingénieurs
byzantins ...elle avait assuré la sécurité de la route qui passait au grand
coude du Don... bâtie sur le gué que traversaient les caravanes. La paix
khazare permit l'expansion des échanges commerciaux le long de cette voie
nord-sud qu'il fallut près d'un siècle pour reconnaître, pour aménager, pour
garder aussi. Car il s'agissait d'un axe transcontinental sur plusieurs milliers
de kilomètres, fortins et avant-postes,passages à gué ou, au contraire,
portages où l'on devait tirer les bateaux presqu'à sec (voloki) Il fallait
alors maintenir sur place des régiments d'esclaves prêts à tirer les barques
lourdement chargées ...Sur le Dniepr,
les Khazars avaient développé un avant-poste particulièrement bien situé ...
qui devait par la suite devenir "la mère des villes russes", Kief."..
"une partie des "iranismes"
en terres slaves a sans doute été transmise par leur intermédiaire".(Tiens,
je les croyais Turcs, même iranisés) "La
trace des Alains qui descendaient des Sarmates iraniens est .. nettement
perceptible dans la culture khazare de Saltovo ... caractéristique d'une société
nomade en voie de sédentarisation, dotée d'une forte capacité syncrétique".
.."des Slaves, dont la culture propre
était encore au IXe s. beaucoup plus fruste"..."la
langue qui prévalait dans cette région était celle des nomades turco-bulgares" La route khazare allait de la Caspienne (Kazar
deniz,
bahr al Khazar, mer khazare, en turc et en arabe) à la Volga et
par un court portage, au Don, vers la mer d'Azof. Elle devait alors se diviser:
une part vers la Crimée et Byzance, par mer, l'autre vers l'Europe NO évitant
les Bulgares qui bloquaient le Danube. Elle remontait le Dniepr vers Kief, puis,
par le Pripet et la Vistule vers Cracovie, Prague et l'Elbe vers la Saxe. A
Bardowiek, précurseur de Hambourg, un portage menait à Lübeck et au port
danois d'Haithabu. Une autre branche allant par le Volkhof vers la Suède[1].
Arabes
esclavagistes
Quelles marchandises
intéressaient les Arabes ? Ambre, épées, fourrures, esclaves surtout. Leur
manque fit la fortune des "vils marchands juifs" d'esclaves, et ce fut
le principal butin des photogéniques Vikings scandinaves, dépeuplant l'Europe
pour fournir Bagdad et Cordoue. Avant le collier de cheval, il était plus
rentable de charger dos d'ânes et d'humains qu'une charrette. La chose allait
de soi: Au 5e s., l'empereur Majorien interdit, en vain, aux prêtres
de participer à des razzias d'esclaves, chers à l'achat et à entretenir, peu
actifs, mais indispensables vu le faible rendement des bêtes de somme et le coût
de la main-d'œuvre libre. Leur diminution en Europe, due à l'insécurité et
la misère, fut aggravée par les razzias des Normands. Leurs clients arabes se
rabattirent sur l'Afrique orientale, qu'ils dépeuplèrent massivement, anéantissant
les prospères et paisibles civilisations noires, dont ne subsistent que
d'infimes souvenirs. Génocide d'autant plus oublié que les malheureux,
convertis à l'Islam, n'en étaient pas moins châtrés:
L'Irak regorgeait de
villages noirs, mais les Irakiens, pas racistes du tout, ont toujours la peau
blanche.
Les marchands
juifs avaient-ils des concurrents? Mon unique source est
Ibn Khordabeh vers 846, dans son
Livre des routes et des royaumes: (dohaerd
254) : "Ces marchands juifs tirent du
royaume des Francs dont ils parlent la langue, des eunuques, des femmes
esclaves, des jeunes garçons et des tissus, des peaux d'ours, de martres,
d'autres fourrures et des épées; ils embarquent ces marchandises au pays des
Francs, sur les bords de la mer de l'Ouest (Méditerranée) vers le delta du
Nil, d'où elles sont transportées à dos de chameaux vers la mer Rouge, Médine
et la Mecque. Ces denrées atteignent ainsi la Chine. Ces mêmes marchands
importent du pays des Francs et à Constantinople des produits venant d'Extrême-Orient
...Ces marchands suivent parfois d'autres routes: iIs longent les côtes
d'Afrique depuis Tanger et appliquent à Antioche, ils visitent Damas et Bagdad.
Au retour, ils voguent de Constantinople vers le pays des Khazars. Ils
atteignent ensuite par route la mer Caspienne et s'y embarquent, ils continuent
le voyage à travers l'Asie centrale jusqu'en Chine." Notons ce bateau
de Constantinople aux Khazars, confirmant le blocus bulgare.
(keller
137) "Par
contre, les expéditions des pionniers juifs qui 4 siècles plus tôt (que Marco
Polo en 1245) parcouraient régulièrement la Chine et l'Inde ... reliant le cœur
de l'Europe à l'Extrême-Orient par 2 routes terrestres et 2 maritimes ... Le
marchand Eldad le Danite, en 880, mentionne des tribus juives en Chine ...
l'Arabe Sulayman (avant 900) rencontre dans toutes les villes de Chine des Juifs
parlant hébreu ... D'un certain Joseph d'Espagne, ...il introduisit dès le 8e
s. les chiffres indiens des pays du Gange en Andalousie". Il y a de
quoi rêver. elisseeff prouve
qu'ils allaient au Japon à l'époque de Nara au 8e s.
En Occident, le
travail des métaux, la fabrication de verre, chaux, mortiers et ciments ont
subi une forte éclipse, une raréfaction à la chute de l'empire romain,
expliquant en grande part la rareté des vestiges du haut-moyen-âge. Ce sont
peut-être des Juifs de Sogdiane, Khazarie, Hongrie qui les réintroduisent: La
plupart des innovations viennent d'Europe centrale, (Moravie) sur ce qui fut
sans doute une route khazaro-magyare.
Que devinrent
les Juifs de Khazarie ? Certains sont restés sur place.
Les "Juifs des montagnes", au Daghestan, ont survécu jusqu'à nos
jours. Un documentaire d'Arte m'a permis de les entendre prier "béni
sois-tu Seigneur, borukh ato adonoy" comme les Ashkénazim. (en Israël,
on dirait: barukh ata adonaï) La "lettre de Kief" (barnavi 119) montre qu'il en restait en Rous (Ukraine), et,
malgré l'absence de traces juives antérieures à 1200 en Pologne, l'existence
(barnavi
118) de pièces de monnaie aux inscriptions en hébreu, de 1177 à 1296. De même,
les voyages de Reb Petakhia montrent qu'il y eut un judaïsme
"clandestin" en Bohême, Hongrie, Pologne et Ruthénie (Biélorussie
et Ukraine), commerçant avec les mondes chrétien, musulman et byzantin.
Des Juifs de
l'est ont-ils pu s'installer dans le "bloc intolérant": Angleterre,
France, Allemagne, Italie ? (weinreich 375) trouve dans les memerbikher (mémoriaux) donnant les noms des massacrés par les
Croisés en 1096, des noms tels que Machir, Natronai (célébrités de
Poumbedita, dans la Mésopotamie parthe), à Rothenbourg, Mayence, Worms et
Cologne. Il imagine des "docteurs babyloniens en visite".
Soit, mais
pourquoi pas des réfugiés de Khazarie, bien plus vraisemblables ? A Worms ou
Ratisbonne, à la question "vohin ?"
(où allez-vous ? ils auraient répondu: keyn
ashkenaz (vers Ashkénaz [Allemagne] ) et à "fun vanen ?" (d'où venez-vous ?), "fun ashkenaz" (d'Ashkénaz [Arménie]).
Shloyme ben
Itskhok (Rashi
de Troyes, 1040/1105) appelle la langue des Allemands juifs, "leshon
ashkenaz" (EJ in Ashkenaz)
Première mention.
Donc, un certain
judéo-allemand existait, mais pourquoi l'appeler "langue d'Arménie"
? Des réfugiés de Khazarie, ayant accompagné les Hongrois ?
Il a pu considérer
que ces Juifs venus de l'Est méritaient ce nom, ou se le donnaient, puisque l'Ashkenaz
biblique était en réalité tout ce qui se trouvait au Caucase et au-delà. Sur
une carte, il aurait sans doute écrit "ASHKENAZ" entre Rhin
et Mésopotamie. L'antique Scythie.
En bref, la
Khazarie.
de Bardowick au Japon, en une époque bien troublée.
Pourquoi Charlemagne voulut-il convertir les Saxons ? Ce
faisant il s'attira l'hostilité des Slaves: Sorabes, Liutizes, Moraves et
Wiltzes qui bordaient l'Elbe, sauf les Obodrites. Laissant le champ libre aux
Danois. Pourtant, les trafics antiques furent réduits, mais conservés: (petit
138) souligne l'activité persistante de la route de l'Ambre par Aquilée,
Nauportus, Emona, Pœtovio, Savaria, Carnuntum, Cracovie. Qui existait toujours
après l'invasion hongroise, dit-il. (musset 104): vers 966, le grand
voyageur Ibrahim ibn Yakub (Arabe ?
Juif ?) voit naître la première Pologne (païenne) de Miezko, (il ne parle précisément
de Juifs qu'à Prague) et voit du poivre à Mayence. Vers 980
(dhondt,
passim) le Sefer hadinim (livre des
lois) de Juda Hacohen de Mayence évoque le commerce d'esclaves de Juifs de
Cracovie avec Russie et Moravie (alors hongroise). En 751, les Chinois, battus
sur la Talas, sont repoussés derrière la Grande Muraille. Peut-être une cause
des désordres xénophobes de 874 qui détruisent la brillante civilisation des
T'ang (618 / 907) (grousset*
208): "Pour remplir le trésor vidé
par la guerre civile, l'Etat, dans les années 781-783 avait confisqué
une partie des biens des marchands. Tch'ang-ngan, la capitale... point de
départ de la route,... se trouva dévastée" Ce qui aboutit, après
moult péripéties, à la révolution de 874. La dynastie fut sauvée (par un
vrai paladin, le Turc Li K'o-yong, en 883, qui fut victime de sa loyauté) mais
la route disparut à peu près pendant l'époque des cinq dynasties (907 / 960).
Jocelyne Fresnais-Vaudelle écrit, p. 71, dans les "Cahiers de Science
& Vie N° 73" cités en début de chapitre: "La technique du lance-flammes était parvenue en Chine, depuis Byzance,
vers l'an 900, via les routes d'Asie centrale et d'Asie du Sud-Est...mélange de
poix, pétrole distillé, soufre et salpêtre" Si c'est exact, Léon VI
de Byzance, élève de Photios "le Khazar"
(et les Khazars ?) voulaient-ils aider les T'ang, pour sauver la Route ? Ce qui
semble certain, c’est le rôle des Khazars et des marchands, probablement
Juifs, dans cette véritable alliance. Si ç'avait été efficace, la Chine nous
aurait dû, elle aussi, une fière chandelle.
Dès 904, l'anarchie s'installe pour 50 ans en Chine. En 932, Romain
Lecapène persécute les Juifs dont beaucoup fuient en Khazarie, au grand dépit
des Byzantins. Qui feront tout, dès lors, pour affaiblir leurs sauveurs. Y
compris, on l'a vu, en pactisant avec Rous et Bulgares, leurs ex-ennemis païens.
Le déclin des Khazars commence vers ces dates. C'est aussi à cette époque que
des innovations (ou réintroductions) arrivent en Europe centrale. Comment ne
pas penser à des artisans et spécialistes fuyant guerres et
pogroms, cherchant des débouchés ? La Route fut rétablie, au sud par
les Song de 960 à 1127, au nord par les Kin. Mais un siècle trop tard, éclipse
fatale aux Khazars. En s'alliant à Byzance, les Rous voulaient sans doute
exploiter la Route à profit commun. Ils échouèrent car elle n'existait plus
(mais s'ils avaient réussi, ils auraient cherché à évincer les Grecs).
révolutions techniques ?
Le rôle de ces
routes fut si négligeable que bien des auteurs les oublient totalement: Par
elles sont sans doute arrivées ces inventions et ces plantes qui firent de
l'Occident la plus grande puissance du monde: collier de cheval, charrue lourde,
gouvernail d'étambot, boussole, attelage en ligne, légumineuses... Les Khazars
sont eux-mêmes à peine ou pas mentionnés: Non seulement ils permirent l'arrivée
de ces techniques et produits d'Inde et de Chine, mais, après avoir sauvé
Constantinople des Sassanides et des Arabes, ils leur barrèrent plusieurs siècles
la route du Caucase, aux Turcs celle d'Ukraine et aux Scandinaves celle de la
mer Noire.
D'où venaient
poivre et cannelle qu'Ibrahim ibn Yakub vit à Mayence vers 966 ? Par quels
chemins ? La première activité industrielle d'Europe médiévale, (GJ, passim)
c'est la Saunière des Juifs, sur la Saale francique, vers 975. Peu après, les
mines de Bohême et du Harz alimentent l'industrie des aiguilles et épingles de
Nuremberg. Entre Passau, Ratisbonne et Mayence apparaîtront les premiers burgs,
les premiers Minnesänger; les colliers de cheval sont signalés à Trèves..
(jacomy
147) : "Les barbares, provenant des régions
danubiennes de l'actuelle Roumanie ont introduit en Occident des le 8e
s. des races de chevaux plus résistantes" ... "Le
collier d'épaules aurait pu être introduit d'Asie centrale ou emprunté aux
Germains par les Slaves vers les VII-IXe siècles ...
(l'assolement
triennal) pourrait avoir
été importé d'Europe centrale où il était connu au 9e s.,
de même que la charrue à versoir". Affirmations, suppositions ou
mensonges ? Tout ce qu'on sait, c'est qu'on n'en sait rien. Et ces histoires
d'emprunts par les Slaves aux Germains ressemblent plus à des
"affirmations non étayées" que mes hypothèses. Moi, je crois à des
emprunts aux Khazars. (favier) in "assolement : 1ère
attestation en France, 1248, Ile de France;
in "charrue": XIe s. Flandre; (la tapisserie de Bayeux
montre herse et charrue à roues) in
"collier": "quelques exemples dès l'époque
carolingienne". Ces techniques ont pu surgir avec les Magyars. D'autres ont
pu venir des Khazars aux Hongrois
ou Vikings (par exemple la charrue à roues) Pour le fer à cheval, il y a de
fortes présomptions, mais peu de traces. Les mots "sabre",
"hussard" et "hongrage" viennent de Hongrie. En dehors de
ces apports directs, il put y en avoir suscités par les marchands, artisans et
techniciens. Détails que tout cela, détail aussi, la tolérance des Khazars et
Magyars, inconnue presque partout ailleurs. S'ils n'avaient été là, nos érudits
historiens écriraient sans doute en arabe, en turc ou en runes, mais y
aurait-il des historiens ? (hunke)
montre que les Arabes ont joué un rôle majeur, mais surtout après le XIe siècle.
Jusqu'à l'an 1100, les Juifs des routes de la Soie et d'Espagne ont dû introduire en Europe des nouveautés. En sens inverse, la
route de la soie a dû en exporter en Orient.
Qu'achetaient
les Chinois ? Bronze, fer, chevaux sont venus de l'ouest. Epices, épées
franques, or, ivoire, corail, jade. Acrobates syriennes et objets en verre
furent à la mode, ainsi que la soie (chinoise) teinte en pourpre à Tyr et réexportée
(boulnois
113) : Verriers, tisserands en soie et byssus, orfèvres et teinturiers juifs étaient
renommés au 3e siècle, ainsi que les tapis galates. (kriegel,
passim): Le corail rouge, indispensable aux boutons de mandarin, n'existerait
qu'en mer Méditerranée, (comme les éponges).
Les seuls ouvriers capables de le travailler et le polir étaient Juifs
Le charroi de
Nymes, chanson de geste du 12e s. montre Guilhelm au cort
nés (nez coupé, court, ou "corb nés", courbe ?) déguisé en
marchand, cachant ses chevaliers dans des tonneaux. Il vend (ch. 46 à 48)
syglatons (soie à fils d'or) cendal (drap de soie) toile, hauberts, heaumes,
pieux, épées, soufre, argent, mercure, alun, poivre, safran, cuirs, martres et
dit aller de Cantorbière (Canterbury) à Lombardie, Calabre, Puille, Sezile,
Alemaigne, Romenie, Tosquane, Hongrie, Galice. Sur ses vieux jours, il ira au
Crac (Krak des chevaliers en Syrie) et el regne de Venice.
cartographes et longue-vues
-
Au Moyen-Age, cartes et portulans étaient juifs et arabes. On eut (et on a)
bien du mal à l'apprendre, car Espagnols et Portugais les volèrent et les
vendirent à des Allemands qui les publièrent sous leur nom. Henri le
Navigateur comme Christophe Colomb utilisaient portulans et interprètes juifs.
-
Le Talmud fut "clos" au 5e s. Dans les aggadoth
du Talmud de Babylone, p.269: « On nous enseigne que rabban Gamaliel (vers le 2e s)
avait un tube à travers lequel il pouvait voir à une distance de 2 000 coudées
(env.
1 km) aussi bien sur terre que sur mer. Grâce à un tel tube, on peut
évaluer la profondeur d'une vallée. Si l'on veut connaître la hauteur
d'un palmier, on doit mesurer sa propre hauteur, la longueur de son ombre, ainsi
que celle du palmier » (ordre Mo'ed - Erouvin Ch IV,
34<43b>) Est-ce un hasard si ces longues-vues, copiées par un
Italien pour devenir "lunettes de Galilée", soient nées en Hollande,
où se réfugièrent tant de Juifs et marranes portugais et espagnols ? Nos
super-téléscopes viendraient-ils de la route de la Soie ?
A propos, quel était donc le métier de Spinoza ? Polisseur de lentilles.
[1] explication prosaïque du casque aplati du cavalier de Nagyszentmiklos: l'orfèvre avait placé la tête trop près du bord, et l'a raccourcie comme il fit aux pattes du cheval