Crestiiens li Gois, etc

Les villes étant imprenables, monastères et chaumières étaient les premiers visités et dévastés par Sarrasins, Danois ou Magyars. (gibbon LV, p.517) décrit les Hongrois "dragging women and children into captivity, and slaughtering the males above the age of l0 years" (entraînant femmes et enfants en captivité, tuant les mâles de plus de 10 ans). Les moines étaient leurs principales victimes, ces moines ignares, avares, fainéants et paillards. Ce n'est pas moi qui le dis, mais les plus grandes voix de l'Eglise, de Pierre le Vénérable à St Benoît d'Aniane. Parasites, accumulant des trésors stériles au point qu'on a dit que la chute de Byzance provint du manque de pillages qui auraient remis au travail ces inutiles et leur or. Dès le 6e s. l'Occident accueillit des moines réfugiés, fondant des monastères, tels Luxeuil, Passau, Fulda, Saint Gall, Würzburg. Exode accru par les Normands ratissant les Bretagnes.

(halphen 280): "Les incursions Scandinaves en Gde~Bretagne et surtout en Irlande ont même pour conséquence …jusque vers le milieu du 9e s. de provoquer l'afflux dans l'empire Franc d'une foule de moines "scots" d'Irlande et d'Ecosse. " Apportèrent-ils avec eux la future "Matière de Bretaigne" ? Qui eut grand succès chez Islandais et Juifs, pris d'une véritable mystique celte. Le Parzival de Wolfram von Eschenbach est censé relaté par un savant juif de Tudéle. Si le premier texte yiddish, un distique sur le makhzor (prières des jours de fête) de Worms, date de 1273, un manuscrit hébreu de 1279 (warnock 105) "behandelt sogar das ehebrecherische Lebensverhältnis zwischen des Ritter Lanzelot und der Königin Guenevere" (traite des amours adultères de Lancelot et Guenièvre) car la passion des Juifs pour la Matière de Bretagne indignait les rabbins. Les premiers romans yiddish, écrits vers 1500 par Elie Bakhur Lévita, boves bukh (livre de Bouves) et pariz un vin (Paris et Vienne), sont chevaleresques. Juifs et goys admiraient Théodoric de Vérone, ditrikh fun bern pour les uns, Dietrich von Bern pour les autres, héros des Nibelungen et des sagas islandaises. Les romans chevaleresques rappelaient-ils des aventures héroïques et récentes ? Avant le Tasse, nulle allusion aux Croisades. La vérité semble simple. Walter, dans l'introduction au Tristan et Iseut (Livre de poche 1989) Les érudits...ont trouvé un Gallois conteur... qualifié: fameux fabulateur par Giraud de Cambrie à la fin du 12e s... Ce Bréri, en fait Bledri ap Dadivor... noble gallois allié des Normands... grâce auquel la Matière de Bretagne a pu arriver sur le continent". Voire. Dès avant le 12e s. engouement général. (ricolfils 51): Arthur attesté (Artus & Arturus) en 1097 dans le Cartulaire de St-Victor à Marseille. En registres paroissiaux, des frères baptisés l'un Roland, l'autre Olivier, des Trystan et des Iseut, bien avant les premiers manuscrits. Berthelot in "Arthur et la Table ronde" (Découvertes Gallimard), p. 26: Artus dans une vie de St Colomban du 7e s. ! Cette brittomanie, née avant les Plantagenets, fut presqu'une idéologie, du moins un idéal de vie qui se propagea dans les sagas islandaises et en Islam. Du coup, je crus que Rashi, grâce à qui nous sont parvenus tant de vieux mots français, avait pu hébraïser des mots bretons comme gaouüz et c'hoarzuz (mensonger, risible) en guzme et khoyzek de sens identique. Hélas, je n'ai rien trouvé dans ses gloses.

Chrestien... volens aut nolens ? (de gré, ou de force ?)

Peut-être une raison à l'attrait des Juifs. La littérature médiévale est truffée de pieuses invocations: Dame du ciel, régente terrienne, emperière des infernaux palus, etc. Chrestien de Troyes n'y manque pas. Dieu s'y trouve au moins une fois par page. Mais si j'additionne Erec, Cligès, Lancelot, soit 38 000 vers, Christ, Vierge, crucifix, Notre-Dame, saints Abraham, David, Pierre, Paul ou Jacques ne s'y trouvent chacun qu'une ou deux fois ! Exemple, Erec & Enide, 6 950 vers: 54 Dex, Deu, Dé, 5 messes, 2 yglises, 2 crucefis. Saint-Esperite, Nostre-dame, deables, Asalon, Salomon: une fois chacun. Seul autre "saint": l'isle saint Sanson". Nul non-scriptural. Revenons à Chrestien. On donnait parfois ce prénom rare aux convertis. En pleine ère des Croisades, il n'évoque les Arabes que pour vanter leurs coursiers, leurs chiens et leur or. Unique allusion un peu péjorative: (L 2133/34) "Antre ceste gent sarradine / Qui peior que Sarrasin sont" (Parmi ces gens déloyaux (Sardes ?) qui sont pires que Sarrasins).

Maître à penser du "moyen-âge ogival", si Crécy, Azincourt sont dûs à un excès d'esprit chevaleresque, alors, Chrestien nous a valu bien des déboires. L'idéal qu'il propagea, guère chrétien, juif moins encore, fait de lui un créateur d'idéologie[1], comme Abraham, Moïse, Jésus, Freud et Marx.

Tiens, tous Juifs. D'eux, justement, deux mentions seulement: (P 545,46): "Jhesu Crit, la profete sainte / Cui juif firent honte mainte". Un prophète, le fils de Dieu ? Hérésie ! Ne reprocher que "mainte honte" aux Juifs est assez bénin, on ne fait honte qu'aux fautifs. L'autre allusion, dans le même Perceval: (P 6218/19): "Li faux Juif por lor envie / Qu'an devroit tuer comme chiens" est traduite: "Les juifs menteurs pleins d'envie". Je propose: "Les soi-disant Juifs, pleins d'envie", car, à cette époque, l'Eglise se proclamait "verus Israël", le vrai Israël. Pour un "vrai Juif", les faux, les envieux, c'étaient les autres, les chrétiens. Evidemment, seuls les "lecteurs sensibilisés" pouvaient comprendre des allusions, telles (P2904/05): "Que Dex al sain S. Abraan / La mete aviau les pures âmes" (Que Dieu la mette avec les âmes pures dans le sein d'Abraham) Notion biblique. Le Paradis, attesté pourtant dès 980 n'est mentionné nulle part. (P4068): "Que par mon seignor s. Davi / Que l'on aore et prie en Guales" (Que par mon seigneur St David, que l'on adore et prie en Galles (ou Galouth ?) Seul "bretonisme", car en breton David se dit Davi ou Divi. Mais pourquoi, lui qui cite si peu de saints appelle-t'il "Mon seigneur", David, roi des Juifs, qui espèrent toujours son retour ? Et si "Guales" (yiddish: golès) c'était "Galouth", l'Exil, la Diaspora ? Jeu de mots inaccessible à un goy. Le hasard m'a fait rencontrer des Juifs pieux et leur exposer ma thèse que leur rabbin trouva plausible. Certes, que Chrestien soit de Troyes, comme Rashi un siècle plus tôt, ne prouve rien. Mais il écrit (Ph 734): Ce conte Crestiiens li Gois, que des commentateurs traduisent: "le goy". Ce vers est exactement au milieu du poème "Philomena" (le rossignol, en grec) J'y vois le clin d'œil d'un converti de force, n'ayant que quelques souvenirs d'une religion qu'on voulut lui faire oublier. Il ne pouvait se dire "marrane": en ce temps-là, marrano c'était un pieux et chrétien cochon espagnol.

Autre clin d'œil: (P 8215/16): "Ce dont icil glorieus père/ qui de sa fille fist sa mère" En ma jeunesse, on appelait ça "se payer la gueule des gens". Car, au pied de la lettre, Myriam, fille de Yahweh, épouse de Yossef, fut engrossée par Dieu et accoucha de lui. Inceste jamais dénoncé. Que l'Eglise ait laissé passer ce blasphème plonge dans la perplexité mais Perceval ne fut publié qu'après la mort de Chrestien.

(P8741): La cour  "lo roi Artu" s'en va en Orcanie. Les Orcades, pour les traducteurs. Ces îles battues des vents du pôle n'auraient guère pu nourrir que de moutons, mouettes et poissons le noble souverain et sa suite. Comment ne pas évoquer Arkanos, l'Hyrcanie, le royaume Khazar, qui résistera encore aux Mongols 70 ans après la mort de l'écrivain ? Raisonnement spécieux ? Chrétien lui-même nous tend la perche.

Le fabuleux royaume de Logres est-il l'Angleterre (Lloegr, en gallois) ? (P6095/96): "Que toz li reaimes de Logres/ Qui jadis fu la terre as ogres" Les "Ogres" au temps de Chrétien, c'étaient les Hongrois. Jamais vus en Angleterre, mais dont la "terre de jadis" c'était Arkanos, la Khazarie. Selon mon "petit Robert" ogre est apparu "v. 1300, dérivé de *orc, lat. Orcus, divinité infernale" Mais en 1300, Chrétien était allé rejoindre l'Etrusque Orcus depuis 120 ans[2]..

Toujours l'Orcanie. (rubrouck 141), envoyé de Louis IX à la cour mongole, passe au sud du lac Balkach, au pied de l'Altaï: "Dans la plaine en question, il y avait de grandes villes mais elles étaient en partie détruites. Ce pays a longtemps été appelé Organum. Il avait sa propre langue et sa propre écriture".

Chrétien aurait-il entendu parler de cet Organum (Arkanos ?), non détruit à son époque ?

Petits mystères étymologiques: (P 3260/70) "dates, figues, girofle, pomes grenetes, gingembrat alexandrin.. Après si burent de maint boivre, Pimant o n'ot ne miel ne poivre" le "petit Robert" date "dade" du 13e s. "grenade" du 15e et "piment" du 17e. Chrétien a l'insolence de démentir mes étymologistes.

Ou mes sources sont impures ! Si "dates" et "pomes grenetes" sont simple omission, par contre selon Greimas, "pimant", épice, boisson épicée, est attesté depuis 980, "gingembre" depuis 1100 !

Terminons, car "Tant grate chievre que mal gist" (E 2584) Villon en fit une ballade.

 

                                           Poutine anéantit les Khazars … et l'objectivité

I - Les "Dossiers d'Archéologie" N° 256 de Septembre 2000 traitent des échanges du Haut-Moyen-Age. P. 43, dans "Marchands de vin, marchands d'Orient" de Dominique Pieri:

Des "marchands orientaux", souvent Juifs mais surtout Syriens sont attestés en Gaule du 5e au 7e s. à Nantes, Blois, Orléans, Paris, Lyon, Trèves, Arles, Marseille, Narbonne, Toulouse et Bordeaux. "Dans le courant du VIIe s. on perd la trace de ces marchands orientaux." – pp. 44 à 47, Michael Mc Cormick  "Voyageurs, monnaie et esclaves": Effondrement de l'économie européenne dès avant l'Islam[3], au milieu du 6e s. qui put favoriser l'invasion arabe. Se basant sur les découvertes récentes de monnaies et tessons arabes, sur la relecture de 20 récits de "déplacements commerciaux" mais aussi de 400 autres "déplacements divers" (pèlerinages, diplomatie..) il constate un creux marqué au début du 8e s., nette reprise de 775 à 800, puis ralentissement: L'Occident (ou Byzance ?), pour se procurer les beaux dirhams arabes et la soie, avait trouvé trois produits à exporter: bois, fourrure et surtout jeunes gens. Avec trouvailles de colliers et chaînes d'esclaves. Pour aller d'Occident en Terre sainte, "vers 700, une seule route " (par Marseille, puis bateau en contournant Sicile et Grèce) Vers 800, 4 ou 5 routes, une par l'Espagne, deux par le Danube, mais surtout par Venise (la plus importante)

Dans l'autre sens, de Venise, on allait soit vers le Rhin, soit vers le Danube. A mon avis, ces relations fructueuses avec l'Islam devaient recourir à des "neutres", ni chrétiens, ni musulmans, donc Juifs ou Vikings: S'il existait des églises et synagogues en terre d'Islam, synagogues et mosquées étaient plutôt rares en face. Cette explication des commerces scandinave et juif semble adéquate.

II - Les deux derniers articles pourraient être cités en exemple. On se demande si le stalinisme est vraiment mort ? Certains mots, certaines évidences, n'arrivent pas à passer. Plutôt qu'à une incurable allergie à la probité historique, on pense à des salaires d'archéologues dépendant de leur auto-censure.

- pp. 78 à 81, l'article "soie, fourrures, ambre" d'Anna Mastykova prétend que la route des Goths vers l'Ukraine était une vieille route de l'Ambre vers le Danube, par le Boug ou le Dnieper, dont la persistance jusqu'à 650 est prouvée par des tombes hunniques et alaines. Or, à partir du 6e s., la fourrure devint à la mode à Byzance, et une route des fourrures joint la future Russie du Nord à la Baltique: (boucles de ceinture de l'Oural dans des tombes du lac Ladoga). Les Svear, les Vikings, ont donc pu la connaître et en faire peu après une route des Varègues aux Arabes (par la Bulgarie de la Volga). L'auteur décrit une route de la soie du 5e siècle contournant la Caspienne par le nord, vers la Crimée et l'Abkhazie "Cette route est bien attestée par le byzantin Ménandre qui décrit l'échange d'ambassades entre Constantinople et le khaganat turc en Asie centrale vers 550 - 560"... "de nombreuses parures et armes de style cloisonné méditerranéen arrivaient chez les nomades de la steppe ou les Alains du Caucase"... "Une riche nécropole alaine à Moschevaya Balka a livré tissus de soie et drapeaux bouddhistes des 7- 8e siècles" (p.81) Ni Khazars, ni Juifs ne sont mentionnés, ce qui n'étonnera guère les lecteurs habitués à la célèbre "langue de bois KGBo-poutinienne", mais cette visite de Ménandre en Asie centrale montre que Byzance s'efforçait déjà de court-circuiter l'Iran sassanide et explique donc l'appel des Sogdiens aux Khazars, dès l'élimination des Huns Hephtalites. Or, cette visite se produit juste lorsque les Avars, chassés par les Turcs quittant l'Asie centrale, occupent la Pannonie. Sachant que les Khazars étaient une tribu turque, on peut se demander si ce n'est pas eux qui auraient reçu Ménandre. Fort probable, mais "non étayé", sauf qu'en 567, les Sogdiens envoient une ambassade à Byzance pour suggérer de reprendre le commerce par le nord de la mer Noire, qu'en 591 Maurice conquiert l'Arménie, qu'en 610, Héraclius appelle les Khazars à son aide, qui sont en Crimée en 620 et qui en 628, écrasent les Sassanides avec l'aide d'Héraclius, ce qui me fait fortement douter de l'article suivant. ..

III - Les Khazars et le commerce oriental ne fait qu'allusion aux Khazars, parle surtout des commerçants Rous', concède un transit "via le khaganat khazar". Donc, Suédois et Khazars collaboraient (jusqu'à leur conversion) Thomas S. Noonan (pp. 82 et +) nous apprend que les Khazars luttèrent de 750 à 850 environ contre les Ommeyades, que les Abbassides de Bagdad eurent des relations plus pacifiques[4] et cite Moshevaya Balka, dont il faut se demander s'il s'agit de tombes alaines ou khazares.. Il affirme que ce ne sont pas les Khazars qui prirent l'initiative du grand commerce, mais les Rus' fixés au nord de la Russie vers 750, à Staraïa Ladoga, qui se rendaient vers la Crimée ou Itil sur la basse-Volga.

Ces Rous' "traversaient en bateau la Caspienne vers Jurjan puis en chameau vers al-Muhammadiyyah en Iran et Bagdad". Ni Rous', ni Khazars, ni Turcs ne sont, selon moi, les initiateurs, mais Sogdiens et Byzantins[5], depuis au moins 628. On trouve non seulement leurs monnaies, même (Mc Cormick 47) le sceau d'un "haut fonctionnaire en mission à Venise et chez l'empereur carolingien vers 841, découvert à Haithabu" Selon cet article, les dirhams d'argent apparaissent vers 780 en pays baltes, grand développement jusqu'en 850, puis déclin après 870. Selon l'auteur, ce serait dû au déclin de la frappe arabe. Après 890 "des conflits entre Khazars et certains nomades des steppes peut (sic) avoir interrompu le commerce oriental" Curieusement, les troubles des Tang ne sont pas plus évoqués que les manœuvres byzantines et l'attitude des Rous. Unique allusion au judaïsme: "les sources islamiques parlent des cours spéciales où juges musulmans, juifs, chrétiens et païens réglaient les conflits commerciaux " La fin de ce commerce oriental serait due à l'ouverture de nouvelles mines d'argent en Asie centrale qui profitèrent aux régions de Samanide et de Transoxiane qui devinrent alors fournisseurs du nord de l'Europe via Bulgar, contournant la Khazarie, minant son économie et poussant ses voisins (Rus' ?) à l'attaquer. Et provoquant son effondrement vers 965 (?). Je veux bien, mais si le commerce khazar déclinait, les Rous n'avaient guère intérêt à le ruiner davantage, je crois plutôt que les incitations byzantines ont joué un assez grand rôle. "En plus de ce commerce avec les pays islamiques et les Rus', les Khazars entretenaient d'actives relations avec le Khwarazm, le Caucase et Byzance. Le commerce byzantin, par exemple, conduisaient (sic) les marchands à traverser la mer Noire entre Constantinople et Tamatarcha sur la presqu'île de Kertch et à développer d'intenses relations commerciales en Crimée impliquant les parties khazare et byzantine de la péninsule" L'article en question laisse un peu sur sa faim. Si ces archéologues avaient pu écrire sans arrière-pensées ce qu'ils savaient réellement, leur travail aurait été moins nébuleux.

 

                                                        questions diverses

 

I - J'envoie mon essai à Maurice Sartre, spécialiste du proche-orient hellénistique et romain, qui répond que ce n'est pas de l'Histoire, mais des hypothèses hasardeuses (les marchands se gardaient de laisser trace de leurs trajets et de leurs transactions). Après avoir écarté toute idée de marchands Juifs avant Alexandre, il affirme: "Tout ce que l'on sait des Juifs jusqu'à l'époque hellénistique, c'est qu'ils sont essentiellement paysans", ce qui contredit Girshmann qui voit à Babylone des banquiers et commerçants juifs à l'époque achéménide, mais aussi la Bible: 2 Ch, 1,16 & 17: "Les chevaux de Salomon provenaient de Musru (Misraïm, l'Egypte ?) et de Coa; les trafiquants du roi les prenaient en Coa à prix d'argent... il s'en exportait de même par leur intermédiaire pour tous les rois des Hittites et pour les rois d'Aram" et 2Ch, 9, 13: "L'or qui arrivait à Salomon s'élevait à 660 talents, abstraction faite de ce que les marchands et les négociants apportaient, et tous les rois d'Arabie... " Même si Salomon est un mythe, les forges d'Etsion Gueber, qui n'auraient pu fonctionner sans commerce, datent bien de cette période. Tobie, qui "achète en Médie pour Salmanasar" l'Assyrien (Tb 1,14) est un "commerçant du roi", comme tous les marchands contemporains. Autre affirmation: "Jusqu'à maintenant nous ne connaissons de commerce de la soie chinoise vers l'Occident que par l'intermédiaire de la Syrie.." D'accord, mais où passait la route vers la Syrie ? Selon Karine Fleury-Alcaraz in Archéologia n° 367 de Mai 2000, p. 20: "de Coptos (un peu au nord de Karnak, sur le Nil) partaient plusieurs pistes ...vers le port de Qoseir (Myos Hormos) ...et vers celui de Bérénice" (sur la mer Rouge) l'époque romaine ...ces postes militaires étaient jalons de routes" des navigateurs entre Egypte et Inde depuis le 2e s. au départ de Coptos.

Enfin, il m'écrit: "Quant à l'ecclésiastique qui vous a dit que les Galates étaient juifs, je voudrais bien savoir d'où il tire son "savoir" ! C'est une ânerie pure et simple et je n'ai jamais lu aucun auteur sérieux évoquer cela....Comment et où seraient-ils devenus juifs ?" J'ai bondi sur ma Bible, St-Paul, Gal 4,21: "Dites-moi, vous qui voulez vous remettre sous la Loi " (la Tora, bien sûr) Gal 5,2: "si vous vous faîtes circoncire, le Christ ne vous servira de rien" (en ce temps-là, seuls Egyptiens et Juifs pratiquaient la circoncision, considérée ailleurs comme abominable. Elle sera prohibée par la suite par plusieurs empereurs) et Gal 4,28: "Pour vous, frères, vous êtes comme Isaac, les enfants de la promesse" Flèche du Parthe, je fournis mon explication de la réticence des Galates; Gal 6, 6: "Que le catéchisé fasse part de tous ses biens à qui le catéchise"  Il ne faut pas demander ça à un commerçant, Juif ou non !

Quant à savoir où les Galates seraient devenus Juifs, Flavius josèphe (AJ, XII, 3, 456) explique qu'Antiochus le Grand avait "importé" des colons-soldats Juifs pour "surveiller" les Galates fraîchement  arrivés, comme je l'explique ch. 6.

La science historique française néglige, à mon idée, des données évidentes: Grand commerce, Galates et bien d'autres thèmes parfois omis s'ils dérangent les schémas, comme le commerce gaulois avec la Chine, dont il existe plus que des indices (épées halstatt en Chine, tombes celtes du Tarim, tissu sergé celte du Takamaklan, soie de la tombe du Hochdorf, sans même parler du tokharien encore écrit alors qu'aucun autre parler celte ne subsistait sur le continent, sauf (oral) en Armor.) Des données doivent se cacher dans certaines sagas. Historien amateur, j'ai toujours évité romans, fictions et wishful thinking, tout cela pour me faire traiter de fantaisiste. Alors que chaque article, chaque livre nouveau sur ces sujets confirment mes suppositions et surtout ne les contredisent pratiquement jamais (sauf pour le vase de Gundestrup, mais ça,  nul ne pouvait le déduire)

II - Nouveau sujet d'indignation: le n° 266 de "Dossiers d'archéologie" l'or des rois Scythes de septembre 2001, rassemble de fort intéressants articles d'archéologues ukrainiens, de la préhistoire au Moyen-âge. Je passe sur Juifs et Khazars, totalement absents, mais le comble, on y traite (en deux lignes) de la civilisation de Tcherniakhiv comme s'il s'agissait d'une culture slave. Le mot "Goth" n'existe nulle part en ces 86 pages ! Pas plus que les Celtes dont on sait qu'ils ont pourtant laissé maintes traces. Ces exclus n'étaient pourtant pas trostskystes, pour se voir gommés avec désinvolture ! On y parle pourtant des Grecs de la mer Noire et d'Hérodote sans les dire Slaves ! Prions pour qu'ils ne soient pas épurés ethniquement à leur tour.

III – "Les tabous de l'Histoire" de (Marc Ferro) (Nil éditions, 2002) consacre son chapitre 4 : "Les Juifs, tous des sémites" à cette question, soulignant que bien qu'il soit notoire que la plupart des Juifs Nord-Africains étaient d'origine purement  berbère, que bonne part  des Falashas et des Ashkénazes n'ont pas que des ancêtres venus de Sion, la plupart des auteurs ignorent ou calomnient tous ceux qui comme Koestler, Judant ou Dunlop ont exposé naïvement le résultat de leurs études. Les chrétiens redoutant sans doute que la malédiction frappant les descendants des "juifs déicides" tomberait à côté de la plaque pour ces descendants de Tartares, Grecs, Turcomans, Berbères, Ostrogoths, Chinois ou Vikings dont les aïeux se contentaient humblement de trucider qui bon leur semblait. Les Juifs, eux,  devaient se dire que tous ces gens-là n'avaient guère de droits légitimes sur le sol sacré de leurs non-ancêtres. Bien sûr, même problème pour les antisémites, parfois eux-mêmes plus sémites (Arabes) que ces gens-là ! Quant aux Poutiniens, rappeler que leurs ancêtres obéirent à des Juifs..Pouah !

J'en profite pour quelques citations: p. 128 "d'après les statistiques de 1897, la plupart des Juifs d'Ukraine parlaient yiddish, sur les 12 894 Karaïtes, 9666 parlaient turc, 363 yiddish et 2352 russe"

p. 129 "les bylines, ces chansons russes des 9 & 10e siècles parlent souvent de "terres juives" et aussi de "héros juifs". On nomme des cités comme Zemlya Jidovskaïa" (Terre juive)

p. 130: "….la conversion du roi Bulan en 861 et Byzance ayant eu un empereur khazar, Léon IV, qui en 775 a épousé l'impératrice de Byzance." (Il y eut des impératrices khazares, j'en ai parlé)

Marc Ferro se gausse des historiens soviétiques qui d'une édition à l'autre faisaient disparaître les Khazars de leurs ouvrages. Là où je m'insurge, c'est lorsqu'il affirme, p. 132 "que le yiddish ne comprend aucun mot allemand en provenance de l'ouest du pays" son informateur devait ignorer l'alsacien et le lorrain, dont j'ai retrouvé tant de mots bien plus proches du yiddish que de l'allemand (qui est essentiellement Thuringien, or, cette région est au nord-est de l'Alsace) N'empêche, j'ai longtemps cru que si les éditeurs refusaient mon "tapuscrit" et les historiens le snobaient, c'est parce que mes compilations provenaient de "sources impures, non cachères", ça me console de me savoir victime d'une machiavélique conspiration du silence, ça au moins, ça a de l'allure.

L'Historien maudit, seul contre la horde déchaînée des boycotteurs !

IV – Le poète Gallo-romain Catulle (petit chat gaulois) a introduit le basio (baiser) gaulois en latin car né en Gaule Cisalpine, à Vérone ex-Etrusque) Il possédait, ai-je lu, un "yacht", le Fayot[6] (phaseolis) qui avait vogué sur l'Adriatique, ancré sur le lac de Garde.



[1] Cervantes, qui ridiculisa ces romans, raconte (2e partie, ch. 45) un jugement de Sancho dans lequel un lecteur séfarade reconnut une aggada talmudique ! Un goy sin mancha, (sans tache) l'auteur de don Quijote de la Mancha ? Selon Arrabal, preuves à l'appui, un pur marrane, comme Chrétien de Troyes !

 

[2] Pourtant, Catulle, (Chaton en gaulois) né à Vérone l'étrusque, dans son élégie sur la mort d'un moineau, s'écrie: "at uobis male sit, malæ tenebræ Orci, quæ omnia bella deuoratis" (Soyez maudites, méchantes ténèbres d'Orcus, qui dévorez toute chose belle). Pour Ricolfils, Ogre viendrait du gaulois ocras, hirsute, mon dictionnaire gaélique dit ocras, acras, faim. Breton, lituanien, polonais, allemand, russe et serbo-croate ont chacun "leur" mot, aucun voisin d'ogre. En yiddish, c'est volkelak, proche de l'ukrainien: vovkulak (loup-garou) A vous de choisir.

[3] mais lorsque Byzance luttait contre les Ostrogoths !

[4] Koestler l'avait déjà noté dans "la 13e tribu"

[5] la lutte contre  les Ostrogoths (535 -553) a certainement perturbé les économies scandinave et byzantine

[6] Moi qui croyais les haricots venus d'Amérique, il semble que les Grecs en connaissaient une espèce, qui donna sans doute son nom (fagioli en italien) à nos fayots

HEBREUX