Chinois en kilt et en synagogues

 

"Science et civilisation en Chine, une introduction " abrégé de (needham) confirme mes suppositions. Seul reproche: il y manque deux mots: Juifs & Gaulois, qui auraient pu aider à mieux comprendre…

- p. 42: "Avec la culture de Longshan, nous avons atteint l'an ~1600 et, très vite, dans le siècle suivant, se développe une culture accomplie de l'âge du Bronze, la dynastie Shang" Bronzes si beaux qu'ils "surpassent tout ce qui fut produit dans ce domaine par la suite" Les commerçant assyriens le connaissaient depuis le ~3e millénaire. La route fut donc longue, mais d'emblée, les résultats splendides. Qui étaient les professeurs ? Venus  du Louristan ou d'Alacahöyuk ? On se demande si ces fondeurs n'ont pas eu d'élèves Chinois.

- p. 46: "Le premier royaume de Qi, dans le Shandung (face à la Corée)…excellaient dans le travail du fer…. connu en Chine vers ~500…"Ainsi, le fer apparu 1000 ans plus tôt en Ourartou, connu des Gaulois de Hallstatt vers ~900 arrive 4 siècles plus tard aux portes de la Corée, soit par des navires, soit par une route sud-sibérienne. Qui étaient les diffuseurs ? Il y a des chances que des "diffuseurs professionnels" Assyriens, Phéniciens, Juifs ou Celtes y sont pour quelque chose. Hélas, les preuves n'abondent guère, mais pour arriver en Corée, une route scythe semble possible: Crimée, Don, Caspienne, Oural, Altaï, contournant le désert de Gobi par le nord. Certes très difficile, mais le Cosaque Yermak a conquis la Sibérie par ce chemin glacial, avec guère plus de moyens.

- p. 55: "La route de la Soie fut créée sous les Han" Mais la soie de la tombe du Hochdorf, non loin d'Heidelberg, fut tissée au moins 3 siècles plus tôt, cf "Les Celtes", p.87 (Stock 97).

- p. 58: Invention, sous les Han, du papier, des vernis, du gouvernail d'étambot "au moins dès le +1er siècle". Importation  de luzerne, vigne, oranges, citrons, litchis.

- p. 69: "achevé en 1086, un des premiers ouvrages à décrire le compas magnétique" 

- p. 79: Aristote émet la "théorie de l'échelle des âmes" (plantes: âme végétative, animaux: végétative et sensitive, homme: ces deux, plus l'âme rationnelle) "moins d'un siècle plus tard, Xun Qing enseignait la même idée..Il est très peu concevable que ce transfert ait pu s'effectuer aussi rapidement en des temps où les voyages étaient si difficiles" Aristote, mort en ~323, fut précepteur d'Alexandre, qui conquit des  villes comme Bactres et Maracanda (Samarkand) d'où le voyage vers la Chine durait peut-être moins d'un siècle. Est-ce un indice d'une route de la Soie antérieure  aux Han ? Je n'ose le prétendre, mais alors, comment est arrivé l'art du bronze ? Par mer ? Par magie ? N'oublions pas que les Grecs "exportaient" leurs philosophes, très estimés.

- p. 86: "L'importation en Chine de vigne, luzerne, ciboule, coriandre,  concombres, figuier, pamplemoussier, sésame et noyer, …d'Asie centrale et de Perse… de la Chine vinrent oranges, puis poires et pêches, …. Et plus tard, roses, pivoines, azalées, camélias ou chrysanthèmes" Dans cette page, on explique que certaines techniques furent inventées en Chine, alors que d'autres, comme la vis d'Archimède, n'y furent connues que tardivement.

- pp. 97 à 99: "Il est clair que ponts suspendus, brouette, soufflet à pistons, arbalète, forage profond, fonderie de fonte étaient connus parfois très longtemps avant de l'être en Occident. A l'inverse, la Chine a dû attendre des siècles avant de profiter de la vis, de la pompe à piston et du vilebrequin" Suit un long tableau où certains décalages atteignent 13 siècles (8 pour la bricole, mais nous verrons que cette invention a fait de déconcertants voyages) - Quant au moulin à vent, inventé au 8e siècle en Perse, mais horizontal, (ce qui permet d'absorber des vents venus de toutes les directions) il passe 500 ans plus tard en Chine. En Europe, les premières illustrations du 14e s. le montrent avec axe horizontal,  devant  pivoter selon  le vent. "Tout se passe, comme si on avait dit, retour de Croisade: "les Sarrazins attellent le vent" sans plus de précisions". (Nota) Les célèbres moulins à eau gallo-romains de Barbegal sont comme presque tous les moulins à eau, à axe horizontal. Ce pourrait être l'explication de ce choix, irrationnel pour le vent, mais logique pour un cours d'eau qui coule en "sens unique". Mais les moulins à eau tournaient-ils encore ? "Les échanges empruntèrent bien des voies, …marchands, ambassadeurs, prisonniers, déserteurs (j'ajouterais réfugiés …et amoureux) Mais ce que les recherches récentes ont montré, c'est l'intensité et le nombre de ces échanges, bien plus importants qu'on ne le supposait auparavant"

Hélas, ce livre auquel ont collaboré savants Chinois et occidentaux, ne connaît ni Juifs, ni Gaulois, ce qui est excusable pour ces derniers qu'on vient à peine de découvrir aux abords de la Chine, mais beaucoup moins pour les "mangeurs de viande sans nerfs", bien connus de longue date. Comme si on parlait de philo et maths sans Grecs ni Indous, ni Arabes. A propos de maths, un théorème démontré par les Grecs antiques le fut presque simultanèment en Chine, m'apprend mon frère André, mais, semble-t'il, par des méthodes différentes, plus modernes !

 

il faut récrire l'Histoire

"Libération" du 9/3/99. Mauvaise photo couleur: LE SECRET DES MOMIES CHINOISES "Découvertes en  1979 au NE de la Chine (plutôt au NO) des momies de 3000 ans viennent seulement de révéler leurs secrets. Habillées à la mode celte de l'époque (c'est du sergé, typiquement celte) assurent des chercheurs britanniques, elles démentent la vision d'un monde oriental coupé de l'occident. La Route de la soie a fonctionné dans les deux sens."  Par bonheur, mon frère Jacques me donna le "Courrier international" N° 446 du 20/5/99, reproduit plus haut. Si le tokharien, selon cet article, fut écrit vers +900, il serait le langage celte continental parlé le plus tard, hormis l'Armorique et le premier écrit. Avouez que nous autres, étymomanes (amoureux de la Vérité), n'aurions jamais osé ces hérésies. La civilisation gauloise si négligée, facteur-clé de la civilisation mondiale, apportant fer et bricole à la Chine, échangeant sans doute plantes, techniques et idées ? Ça expliquerait tant d'avancées dans la Gaule de la Tène: elle allait de Celtibérie en Celtoscythie ! Les ingénieux Gaulois, dont les traces vont d'Irlande aux portes de la Chine eurent professeurs grecs, étrusques, scythes, peut-être d'autres encore !  En passant par la Galatie, dont les contacts mésopotamiens certains et bactriens supposés s'expliquent mieux ainsi, puisque Bactres fut étape de la route de la Soie. Certes, un chercheur ne se base que sur données avérées. Pourtant, ces données, elles existaient, dans hubert, dans needham, dans grenier. Je n'ai rien pour ou contre les Celtes, mais pourquoi les ignorer (ou les prôner) systématiquement. Un "Les Gaulois" ISBN 2-251-41028-7 édité en 2005, après leur avoir dénié tout esprit commerçant, s'extasie sur leurs véhicules en oubliant la foison de stèles de nautes (non commerçants ?!)

Vers 1970, dans la salle consacrée aux Indes du British Muséum, en plein centre, une superbe épée de la Tène. Je m'approche, intrigué et lis: Kelt, Madhya Pradesh. Au beau milieu de l'Inde ! Certes, une épée, en ce temps-là, n'était pas une marchandise, on la gagnait au combat, on l'emportait dans la tombe.

Le thème sumérien de Gilgamesh n'a rien de celtique, biblique ou évangélique. On le trouve, bien sûr, en Mésopotamie. Pourquoi devient-il motif de poignées d'épées de la Tène, pourquoi l'ai-je vu sur un chapiteau roman de Maillezais, sur le portail des églises romanes de Vouvant et Talmont ? (je suppose soit des vestiges gaulois inspirant un sculpteur, soit un descendant de vaincus irakiens de 732: les lions ailés à face humaine des chapiteaux de Chauvigny (Vienne) ont (ib. 71 & 504) des modèles gaulois et assyriens !  (needham pp. 37, 81)  apporte peut-être une réponse: p. 37: "Il faut noter qu'à ce stade (~2500) une véritable communauté de culture entre l'Asie du Nord et l'Amérique du Nord, un couteau rectangulaire ou en demi-lune, par exemple, fut utilisé par Esquimaux, Amérindiens, Chinois et en Sibérie, absent de l'Europe et du Proche-Orient...Archéologia na368 de Juin 2000 montre p. 37 un couteau andin en demi-lune mochica ancien, donc au Pérou au début de notre ère, orné d'un "dieu aux bâtons" qui étreint deux serpents au bout de ses bras étendus en vrai frère de Gilgamesh, p. 36, "El degollador" (l'égorgeur) dans un mascaron de la grande pyramide Huaca de la Luna, lui, ressemble à Méduse ! Quant au "prisonnier" de la couverture, si émouvant, hanté par sa mort imminente, qui eut l'idée de lui peindre moustaches et barbichette ? Il a plutôt une tête de Malais, ou d'Africain, que de Sioux ! Moi qui croyais les Amérindiens glabres. L'œuvre d'un faussaire ignorant ?

p. 81: "divinités à queue de sirène en Chine et en Gaule ... ou l'utilisation magique de l'armoise ... encens et charmes contre les démons au Mexique, dans l'Europe antique et médiévale et en Chine" Ciel ! Mélusine et l'absinthe seraient-elles gallo-chinoises ? Ça vaut les couteaux en demi-lune.  

p. 82, la figure 15 suscite bien des interrogations: elle représente une épée de Halstatt, donc celte, en fer, et sa quasi jumelle chinoise, en bronze ! Décidément, mes déductions étaient au-dessous de la réalité. Cette épée gauloise explique-t'elle ces sirènes, l'armoise et la bricole ? (bibby, passim) montre des animaux magdaléniens avec un trait allant du cœur à la bouche, trait qu'on retrouve sur d'anciens bronzes chinois Shang et sur des dessins amérindiens de la culture pueblo, si je me souviens bien. Pures coïncidences ? La conclusion, je vous laisse la faire vous-même. Des contacts eurent-ils lieu entre extrême-Orient et Amérique vers ~2500, avant l'âge du Bronze, à l'époque de la 1e dynastie d'Our, 700 ans après l'arrivée supposée des Sumériens, dont les liens avec la civilisation de l'Indus (Melukha) sont certains ? Ce mythe de Gilgamesh a-t'il fait le chemin de l'Euphrate à l'Indus, puis à l'Amérique... et la Gaule ? Avec armoise, couteaux-hachoirs, Méduse ? La réalité ridiculise des tas de fictions. Mais comment le vérifier ?

Comme j'aimerais savoir comment ces lions assyriens sont arrivés à Reinheim (Sarre) ou Grafenbühl (Bade-Wurtemberg) et sur les chapiteaux romans de l'église de Chauvigny, près de Poitiers !

 

 

Juifs de Chine

"être Juif en Chine", de perront confirme quelques-unes de mes déductions, pas toutes: Il est certain que des commerçants ont transporté en Occident et Moyen-Orient des produits de Chine. Hélas, sans laisser de traces "signées", pp. 68,"En fait, les premières traces d'une présence juive en terre de Chine, datent de la dynastie des Tang (618 -907) ... Deux découvertes archéologiques ., le fragment d'une lettre supposée dater de 718 et rédigée en judéo-perse sur du papier, matière qui n'est alors fabriquée qu'en Chine, découverte par Aurel Stein à Dundan-Uilig (Turkestan chinois) ...En second lieu, une page de prière, en hébreu... dans la grotte des Mille-Bouddhas, à Dunhuang (province de Gansu) daterait du 8e s." p. 73 "Il est à peu près certain que d'autres communautés se soient établies ça et là, mais au 17e s. quand les Jésuites découvrent celle de Kaifeng, elles ont déjà disparu et aucune trace n 'en a subsisté"

Jacob d'Ancône

Marco Polo serait mort vers 1324. David Selbourne affirme avoir lu et traduit un manuscrit écrit par un marchand juif italien, [Jacob d'Ancône] qui aurait, vers 1270, navigué vers la ville de Zaitun (Quanzhou, Kouang-Tchéou ?) Il fait revivre, une "Cité des lumières" avec tant de détails qu'on pense à une fiction, d'autant que le propriétaire du manuscrit ne veut plus le montrer à quiconque, bloquant toute vérification. Ayant lu quelques ouvrages sur les Juifs de Chine comme sur la navigation médiévale, dont un ignoré de Selbourne, mentionnant les mêmes détails, je n'en ai nulle part trouvé de choquants ou incongrus. J'avais vraiment la conviction de lire un compte-rendu authentique. Jacob a-t'il existé et rédigé ce livre ? Il donne une foule de renseignements commerciaux, historiques, ethnologiques et politiques très vraisemblables, faisant revivre cette route maritime de la Soie qui existait depuis l'antiquité. J'ai cru aux descriptions, mais tiqué sur l'aspect trop "21e siècle" des mentalités des Chinois épicuriens, libres-penseurs, athées, jouisseurs, des Chinoises "MLF", anti-machistes, que Jacob décrit. Je suis persuadé qu'il ne peut s'agir d'un canular génial, mais alors, ça veut dire que nos "théories modernes" ne sont pas si neuves que ça..

Mr Selbourne fut très critiqué par les experts occidentaux. (En revanche, les savants chinois confirment l'exactitude de maints détails topographiques, événements, coutumes, procédés, patois locaux, même de certains personnages cités par ce génial marchand-géographe-ethnologue). Il distingue les Juifs venus depuis peu: p.170: "Ils sont 2 000 et ont une maison de prière dont ils affirment qu'elle a plus de 300 ans" des "vétérans" (pp. 171, 172): "Il est de nombreux juifs au pays de Sinim... venus au temps d'Abraham, Isaac et Jacob., et ils vivent depuis si longtemps au pays des Sinimiani qu'ils en ont pris le visage, les coutumes et les noms... Ils disent leurs prières en une langue .. composée de la langue de Sinim et de certains mots de la nôtre... tout comme leur Torah ...écrite en mancino ... Ils n'en sont pas moins Juifs, car le Chema est compris d'eux dans notre langue, leur prépuce est coupé avant le 5ème jour et ils observent les lois de la pureté dans leurs aliments"

Notons que si Jacob décrit un voyage de 1270, ses "Juifs venus depuis peu" ont construit leur "beys ha mikdosh" (synagogue) vers la fin de l'empire Khazar et le début des Fatimides, lorsqu'existaient une route juive terrestre de la soie et une route maritime arabe. Or, la gueniza du Caire a révélé des Juifs d'Alexandrie commerçant alors vers l'Italie comme vers l'Orient. Je doute des Juifs venus "au temps d'Abraham", mais crois que ce fut possible dès le temps de Salomon et plus encore après la chute d'Israël. Après ces routes "phénicienne", puis "assyrienne", il y eut une route achéménide, puis séleucide, puis parthe, nabatéenne et palmyrénienne. Les Sassanides durent interrompre de nombreux circuits, ce qui explique pourquoi Jacob distingue les "de fraîche date", arrivés depuis 300 ans, sans doute Radhanites bloqués là par la chute des Khazars, et les "mancini", bloqués sans doute par la chute de Palmyre en 272.

Au Musée Cernuschi, statuette N° 7636, datée des Wei du Nord (386-534), période où les Palmyréniens n'existaient plus, les Radhanites pas encore et où les Sassanides étaient presque seuls "partenaires occidentaux" de la Route de la Soie. Cette terre cuite très réaliste représente un chameau de Bactriane monté par un barbu d'allure "occidentale". Grec, Persan ou Juif, sa présence en Chine est plus qu'insolite et prouve que nous ignorons bien des données. A moins que ce marchand fût alors chose si rare qu'on voulut l'immortaliser. La terre cuite N° 8971 représente sans doute elle aussi un "Barbare" très judaïque, mais date des Tang, période où l'on place Khazars et Radhanites. On n'a pas le droit de généraliser à partir d'un seul indice, fort vague, mais peut-être que malgré le blocus des Sassanides et des Huns Hephtalites, des marchands-chameliers arrivaient en Chine ! Par quels chemins et à quel prix ? Dans son combat pour faire reconnaître l'authenticité de sa traduction, Selbourne me semblait manquer d'arguments-massue. Humble vermisseau, je crus lui fournir un argument irréfutable.

Le récit de Jacob mentionne, p. 290 une controverse avec un Chinois, Ociuscien (He Zhushen en pinyin, Ho-Chou-Chen "à la française" ?) qui explique "L'humble, quoique fort peu instruit des juifs, ... au temps de notre roi Migti, les disciples de Moïse, que nous appelâmes alors tachincho (Ta-t'sin: Rome, selon Grousset) puis ciuhu (Tchou-hou) vinrent dans notre pays depuis Siiui mais certains disent qu'ils sont venus même au temps des Ciou" (Zhu, Tcheou ~1122 - ~255) Tachincho (Ta-kin-ko), selon Jacob, veut dire "qui enlève les nerfs" prescription alimentaire de la Tora. selbourne commente: "Etant donné les dates de la dynastie Zhou, il est peu vraisemblable sans être totalement exclu, que la présence d'une colonie juive remonte à une telle antiquité". Qui donc fit connaître le fer aux Chinois, et quand ? Or, dans mon "A modne mameloshn", page 12, je parle d'un livre du R.P. J. dehergne, Juifs de Chine qui raconte les aventures du jésuite Ricci, arrivant à K'ai-Feng (ex-capitale des Song du Nord jusqu'en 1125) en 1609. Il y trouve des Juifs priant dans une synagogue reproduisant le plan du Temple de Jérusalem, prononçant l'hébreu très déformé, mais à la "manière ashkénaze", (c'est à dire komets alef = O et non A): Vaïkelo pour Vaïkra en hébreu "correct", Vayikro en "hébreu ashkénaze") Ces Juifs dataient selon l'ère Séleucide, 1933 pour 1621) et lui dirent être venus de Hsi-Yu (Sion ?) vers +70, sous les Han (~206/+220), (ce que contestent les experts qui les font arriver vers l'an 1000) Ils ignoraient la destruction du "second" (en vérité 3ème) temple et ne connaissaient qu'un seul Jésus, fils de Sirach, (inconnu du Tanakh, mais figurant dans la Septante), vénéraient Esther, mais possédaient, outre un Tanakh avec les Maccabées[1], un Talmud que Ricci ne parvint pas à leur acheter, malgré leur extrême misère. (Or le Talmud babli, achevé en 499, contient des allusions à la destruction du "second" Temple. Rappelons aussi qu'Antioche fut capitale Séleucide) Pour un spécialiste, ces données doivent être contradictoires. Inutile de souligner à quel point le Siiui de Jacob ressemble au Hsi-Yu de Ricci. Quant à son Migti, d'après selbourne, c'est Ming-Di (Ming-Ti) qui régna de + 58 à +75..

Jacob mentionne, p. 172 ces "Juifs de Ricci" qui confirment admirablement son authenticité: "Ils disent qu'au pays de Sinim, il est plusieurs dizaines de juifs de Sinim, comme à Sinchalan, Penlian, Chinscie et Suciu... Ainsi, dans la maison d'étude de Chaifen (K'ai-Feng) se trouvent les livres perdus des Maccabées et du fils de Sirach. ..". selbourne m'a écrit qu'il ignorait ce livre (très confidentiel) de dehergne (Je lui en ai envoyé des extraits) L'ouvrage de perront que j'ai relu, ne mentionne pas tous ces détails. On peut toujours imaginer qu'il s'agit là d'une ruse machiavélique, mais à quoi aurait-elle servi ? Ce livre conforte ma thèse: Les Juifs des routes de la Soie et autres ont joué un rôle important, bien trop négligé, dans l'histoire.

Dans son aimable réponse, selbourne  m'a reproché (à juste titre) mon style confus, abscons et télégraphique, mais confirmé que certains termes de Jacob ont été identifiés au dialecte médiéval local par les philologues chinois. Si c'est l'œuvre d'un faussaire, il est non seulement génial, mais confirme de façon éclatante ce que j'expose ici dans ce livre inédit qui n'a été lu que par une poignée de lecteurs et n'en a intéressé aucun ! Merci, Jacob ! En tout état de cause, les termes commerciaux et les descriptions de Jacob, sur le trajet et à Zaitun méritent une étude approfondie et doivent bouleverser bien des certitudes, y compris ce qu'en dit barnavi, que je cite dans ma petite chronologie.

 

 

 

Note 7/1/2001: L'exposition sur les fouilles du Taklamakan montrait des tissus "sergés", qu'on a trouvés aussi dans les fouilles du Tarim et de Hallstatt, et des momies couchées sur le dos, genoux fléchis, que l'on considère comme tokhariennes, bien qu'un doute subsiste. Mais dans Archéologia n° 372 de Novembre 2000, un article de Valérie Delattre montre que cette position (et d'autres aussi "sacrilèges") se retrouvent dans un cimetière carolingien de Meaux (S.-et-M.) dans un quartier de pauvres tanneurs, (la cérémonie funéraire) "porte les stigmates sinon d'un réel paganisme, du moins d'une religion populaire aux croyances fortement ancrées". Décidément, là, comme entre les serges à carreaux halstattiennes d'Elizabeth Barber et celles de la Kéryia, il me semble flairer des traditions celtiques qui semblent fort dérangeantes ! Quel malheur de ne pouvoir faire un tour au temps où des Judéo-Arabes Palmyréniens vêtus à la gauloise apprenaient à des Halstattiens d'Extrême-Orient à tracer des grecques hellénistiques sur des images bouddhiques !

Note 12/11/2004:  Puisqu'il semble que bien des portulans médiévaux furent volés à des Juifs,  puis copiés, leur examen attentif pourrait nous renseigner sur l'étendue de leurs connaissances géographiques.  

 

 

 



[1] Selon mélèze, déjà cité, la Bible des Septante fut récusée après les pogroms de Trajan, vers +117 Donc si les Juifs de Kai-Feng   ignoraient cette décision et dataient "à  la Séleucide" c'est preuve décisive d'ancienneté

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