Harnais
Le harnachement a joué un
rôle crucial dans les guerres, le commerce, l'agriculture..
Le "beau moyen-âge" n'aurait pu exister sans ses progrès,, résultant
au moins autant de guerres que de
contacts commerciaux.
Eperons: (feugère * 175): Origine en Bohême (NdA: gauloise)
"au ~2e siècle au moins"
Selle rigide. (BG
IV,2)" ...attaquer ... n'importe quel corps de cavalerie dont les
chevaux sont sellés" dit César en parlant des Germains, mais il ne
parle pas de selles rigides. (feugère * 176 à 178) : "existe en Gaule avant le milieu
du ~1er s. mais nous en ignorons tout"... "la selle
gauloise possède plusieurs caractéristiques ...le bâti en bois qui en
constitue l'armature a pour fonction d'épargner l'arête dorsale.... le
cavalier est si solidement maintenu entre ces cornes qu'il peut très librement
utiliser épée et bouclier et se pencher en tous sens sans aucun risque d'être
désarçonné"
Voir page suivante (d) sa version romaine. A St-Germain-en-Laye, j'ai vu,
salle 16, vitrine 8, deux figurines gallo-romaines, trouvées à St-Pourçain et
Vichy (Allier), avec selle plate ou pommeau. Il m'a semblé que ces selles étaient
peut-être rigides. (dienes passim) en attribue l'invention aux Hongrois, or, à
l'Ermitage, à St-Petersburg, dans la "salle scythe", selle en bois du
~5e s. garnie de cuir, avec pommeau et troussequin, du kourgane scythe de
Pazirik dans l'Altaï. Mille ans plus tôt ! En 1998, au
Petit Palais, exposition sur les Francs, selle hunnique du +5e s.
avec armature en bois.
Fer à cheval: (lynn white 70): Première citation dans Tactica,
de Léon VI (886/911) Toute autre date est hypothétique. On
pense aux Hongrois, mais aucune allusion dans (Dienes)
nulle tombe hongroise n'en a livré. Chevaux (et bœufs) romains
et gallo-romains avaient (parfois ?) des hipposandales, dont l'emploi général
est douteux, mais dont on a retrouvé plusieurs exemplaires. (chevallier
passim) parle même de fers cloués, à l'époque romaine. Au 9e s.
les routes en triste état devaient
blesser les fragiles sabots des chevaux mal nourris.
Brancards: Le cippe d'Igel (près de Trêves) en montre, montant
jusqu'aux oreilles des chevaux enjougués, tirant un cisium ,
genre
de sulky à 2 roues et 2 places. Vus aussi à St-Germain, salle 8
Collier d'épaules: (sarrazin 148) "Attesté en Chine au VIe s.
transitant par l'Asie centrale et le domaine slave, (sic) il n'aurait
pas été utilisé en occident avant le Xe s." Ce livre sur l'économie médiévale omet
Khazars, Juifs et routes de la soie, mais cite les Slaves alors fort peu
influents. Casabonne
p.76,
in Dossiers d'Archéologie N°276 de Sept. 2002, montre un bas-relief achéménide
à Xanthos, reproduit infra (b): un char tiré par deux chevaux, attelés par
un collier d'épaules, peut-être un collier-bricole, m'a-t'on dit au Salon de
l'Agriculture.
Bricole ou collier ? Egyptiens, Grecs, Etrusques et Romains
attelaient très mal, lit-on.. Pourtant, sur la colonne trajane, les
catapultes sont visiblement tirées par des chevaux munis de collier, autant que
j'aie pu voir à la jumelle et sur les reproductions.
En tous cas, ça y ressemble.
- Ce "Dossiers N°276" p. 84, explique peut-être le
bas-relief de Xanthos, car on y voit la célèbre mosaïque de la maison du
Faune à Pompéi: "La bataille d'Issos", copiée au Ier
siècle sur un tableau d'Apelle, peut-être d'après un témoin oculaire, car il
faut admirer le souci de véracité du peintre, inaperçu, si ça se trouve, de
ses admirateurs grecs et romains. L'histoire du
monde aurait changé si l'un d'eux avait essayé ce moyen bon marché de
transport lourd, car les chevaux (c) tirent l'énorme char de Darius III
par un "collier-bricole", comme on me l'expliqua au journal "Harnachement".
(un collier "normal", mais non rigide et non rembourré)
- (porada 86): La célèbre coupe d'or d'Hasanlu (Azerbaïdjan) sans doute élamite
(~1900/ ~640) (oui !) montre un char tiré par deux ânes à bricoles basses, le cou
tendu vers l'avant.
- Svetlana Gorshenina et Claude Rapin dans "de Kaboul à Samarcande"
(Découvertes Gallimard 2001) montrent p. 86 une "plaque
en argent de Cybèle" (a) découverte à Aï-Khanoum, ex-Eucratidia,
ville 100% grecque au NE de l'Afghanistan, disparue en -145. Les lions du char de la déesse
ont des bricoles situées trop haut, qui devaient oppresser les pauvres bêtes.
- (needham passim) sous les Han ( ~206/+220), la Chine employait un
"harnais de poitrail", donc une bricole qui préfigure le collier d'épaules
qui multiplia par 5 la puissance des chevaux.
- Au Louvre,
sarcophage de Cornélius (environ +150) : un trait (ou licou) s'appuie
sur l'épaule.
- (doaherd 85): "Il semble qu'aux environs de 800 (bricole ou collier
?) était connue dans la région de Trèves".
- Coïncidence, (brown ill. XVIII)
montre un diptyque du 5e s. de la cathédrale de Trêves où deux
chevaux, avec sous-ventrière
et bricole basse "correcte", tirent un lourd chariot. Or, Trêves fut
un grand centre juif:
- (lowenthal 3): "The earliest documents that prove their presence on the
Rhine, terra cotta bottle stoppers dug from the Roman ruins in Treves, dating about
275 with sculptured manikins caricaturizing Jewish features"
(Les plus vieux documents
prouvant leur présence sur le Rhin (sic) sont des bouchons de terre cuite
datant de 275, à Trèves (sur la Moselle), caricaturant (méchamment) les
traits juifs.) Bref, la bricole, née peut-être
en Elam, apparaît en Gaule, en Lycie, en Perse achéménide, au Gandhara, en
Chine, amorce
romaine au 2e s. (juste à l'apogée du commerce palmyrènien avec
l'Asie) enfin au 5e s. à Trêves où passait sans doute une route de la soie, où l'on a trouvé la
plus ancienne trace anti-juive d'Allemagne et, non loin, à Igel, les premiers brancards
gallo-romains.
Où apparaîtra (croit-on) le collier d'épaules au 8e s. Ci-dessous,
les figures a, b, c, d, e et, page suivante, f et g, les
deux plus anciennes bricoles que je connaisse. Tout cela contredit
la plupart de mes lectures antérieures.