LA BIBLE « AUTOBIOGRAPHIE SPIRITUELLE »

La Bible en constitue une, elle aussi. Avec toute sa gloire littéraire et son incomparable valeur morale, elle est « l'autobiographie spirituelle s du. juif pendant un millénaire de son histoire. Elle a jailli de son âme et reflète d'abord ses aspirations, ses espérances, ses rêves, sa foi. Par la grâce de Dieu, elle est maintenant devenue l'héritage de toute la famille humaine. On pardonnera peut-être au juif sa joie de voir le monde accepter son présent et sa satisfaction de constater les bienfaits, les consolations et la sagesse que la Bible a apportés et continue d'apporter au cœur, à la pensée et à l'âme de l'humanité.

LE SABBAT

II en est de même du Sabbat. Certes, les Babyloniens avaient un jour sur sept pendant lequel ils ne travaillaient pas. Mais ils s'abstenaient de travailler un peu pour les mêmes raisons que les superstitieux de nos jours craignent le « vendredi 13 », C'était un jour néfaste pendant lequel les dieux de Babylone étaient de mauvaise humeur, ce qui leur arrivait chaque semaine, pensait-on. C'est pourquoi on ne considérait pas comme sage ou prudent de s'aventurer en ce jour de malheur et de terreur.
En admettant que le juif ait emprunté le Sabbat aux Babyloniens — ce qui n'est pas certain du tout — qu'est-il devenu, pour lui, et par lui, pour l'humanité ? C'est le jour de repos après le travail, un symbole de liberté et. de dignité humaines. C'est un signe du pacte entre Israël et son Dieu, un souvenir de Dieu, Créateur et Modeleur de la vie. C'est un jour de renaissance pour l'âme. « Tu considéreras le Sabbat comme un délice s (30). C'est un jour d'adoration,
physiques consumées dans la bataille de la vie, un jour de réunions familiales et d'équilibre sentimental, spirituel et physique.
Qu'il soit le Sabbat du septième jour, comme le fixe la Bible, ou le Sabbat du premier jour d'origine paulinienne, ou le Sabbat du sixième jour de l'Islam — il est devenu un puissant agent social et spirituel dans la sanctification de la vie.

ISRAËL, PRETRE ET PROPHETE

II nous faut mentionner encore une contribution. C'est le peuple, le peuple qui donna naissance au judaïsme et qui, à son tour, a été soutenu et préserve par la foi à laquelle il est soumis et par laquelle il est consacré. Le juif de l'histoire est lui-même une contribution è la société moderne. Certes, on trouverait même parmi les chrétiens libéraux certains qui accueilleraient favorablement l'idée d'une disparition des juifs par la conversion et l'absorption, dans l'espoir de faire ainsi disparaître de la société moderne une source de friction et d'embarras. Il y a même quelques juifs. — parmi les moins informés — qui accepteraient une telle « solution » du problème juif. Mais la disparition d'une entité collective ancienne, bien définie, à l'idéal élevé, dans un monde qui ne reconnaîtrait pas l'intégrité du groupe disparu, n'est pas une solution. Le suicide n'est pas une solution. C'est une capitulation misérable qui, à la lumière de l'histoire, n'est pas justifiée, et, par Dieu, n'est pas admise.

Depuis des siècles, le juif a été appelé à être, pour l'Eternel, s une dynastie de pontifes et une nation sainte s (31). Certes, tous les juifs, pris individuellement, n'ont pas conscience de cette vocation. Vivre en pleine conscience, et en pensée, particulièrement à la lumière de la philosophie de l'histoire et de la connaissance des idéals, n'est pas le fait habituel de l'homme moyen. Les gens ne prennent pas le temps de philosopher ; ils ne s'arrêtent pas toujours pour ou mesurer leurs actes.

Mais des groupes, tels qu un peuple ou une église, ont conscience de leurs idéals ; ils vivent et servent par eux. Le juif a, lui aussi, vécu et servi en accord avec son ancienne vocation. Et puisque le juif croit en un Plan intelligent et en une Economie divine dans l'univers, il s'en tient à la ferme croyance qu'il y a une raison à la continuation de son existence.
Il y a longtemps que, par la bouche d'Osée, ce message parvint aux juifs :

« Et je te lierai à Moi pour toujours ;
Je te lierai à Moi par la droiture et la justice,
Par la tendresse et la bienveillance.
Et je te lierai à Moi par la fidélité ;
Et alors tu connaîtras l'Eternel » (32).

LE JUIF PROTESTANT ETERNEL

Le juif se considère toujours comme un prêtre consacré et un prophète pour les nations. Par son patrimoine et sa contribution, il appartient à cette confrérie de bienfaiteurs qui, suivant le mot de Milton, servent même quand ils ne font que demeurer et attendre. II ne se soucie pas de ce que disent de lui un Hitler, un Rosenberg, un Goebbels, un Streicher, un Goga, un Cuza, un Goughlin, un Mosley, et d'autres de leur acabit, II n'a que faire, il n'accepte pas l'estimation qu'ils font de lui. Le fait est et subsiste que le peuple juif est un symbole de valeurs éternelles : « une enseigne pour les nations » (33). La seule présence du peuple juif dans la société moderne est un appel divin à la vie idéale ! Le juif est le prophète Nathan, doué d'ubiquité, défiant les forces du péché qui pervertissent la justice, avec le « Cet homme, c'est toi s (34). « Le monde a besoin d'une minorité d'idéalistes * (35). En présence du juif, conscient de ses traditions et de son héritage, le monde- est obligé de penser à des idéals, à des prophètes, à la morale, — à Dieu ! Israël est le protestant des siècles. II est le héraut de la vérité suivant laquelle ce n'est pas seulement de pain que vit l'homme, mais de ce qui provient de Dieu, le héraut de la réalité de l'esprit.

CAHORS, IMP. A. CoUEsymr. — 86.526 (Dépôt légal : III-I954)

OUVRAGES PUBLIÉS PAR LA FONDATION SEFER ~_V OU AVEC SON CONCOURS
BLOCH (J.) : Chaare Tefflo. U meilleur lh*re de prières : tex-
i'e hébreu UVCL diiHOtcii-' >i$ hii"~.::<;:<L\î i;:i français et \iH
« guide du fidèle ».
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CHOUCEOLN (I. M.) : Le judaïsme : doctrine et préceptes,
un exposé très clair de la doctrine et des pratiqvcs du
judaïsme. CHOUCROIM (I. M.) : Les raisons du judaïsme (Faut-il se
convertir an christianisme ru demeurer juif?). DEOTSCH (A.) : Manuel d'instruction religieuse. J.e meilleur
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FLEG (E.) : L'actualité des psaumes. Conférence.
* FLEG (E.) : Le pro-blcme d'aujourd'hui.
JAÏS (M.) : Grammaire htbraïqut.
* KAPLAN (J.J : Réponse aux convertisseurs.
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jirîfs (Français et Etrangers). LictîiFSFTEiN (I.) : Que la lumière soit 1 .Méthode de lecture
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Les Contes de l'Arche <k Noé. Le livret de la famille juive.
MERZBACH (Ch.) : La circoncision, guide du péritonitste SOIL (H-) : Don Isaac Abravanel. Conférence. SCEWARZ (J.) : Entretiens avec un bar-mitsvah. VENTURA (M.) : L'hébreu par la joie. Méthode de lecture
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WEILL (A.) : Histoire sainte illustrée.
* Epuisé.
La Fondation Sefer, société civile constituée à la mémoire
de M. et Mme Nathan h Udcuslein, a pour objet de favoriser
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