JERUSALEM 

LA VILLE NOUVELLE: UNE CAPITALE MODERNE


" Si je t'oublie, Jérusalem,
Que ma droite m'oublie!
Que ma langue se colle à mon palais,
Si je ne me souviens pas de toi,
Si je n'élève pas Jérusalem
Au comble de ma joie! "
" A l'année prochaine à Jérusalem! "
Psaume 137.

Les Juifs ont pleuré, chanté, invoqué Jérusalem à travers les âges. Mais avant tout, ils ont prié pour qu'advienne le jour où ils pourront retourner dans leur ville sacrée. Au milieu du XIXe siècle pourtant, les premières vagues d'immigrants juifs prêts à commencer une nouvelle vie ne trouvèrent qu'une triste réplique de la capitale spirituelle idéalisée dont ils avaient si longtemps rêvé. Devenue un petit coin perdu de l'Empire ottoman pendant quatre cents ans (jusqu'en 1917), la ville avait été oubliée par le temps. A l'étroit derrière l'enceinte de ses grandes murailles, elle était sale, décrépie et insalubre. Même le fondateur du sionisme, Theodor Herzl, confessa son dégoût, lors d'un séjour de dix jours en Palestine, en 1898 : " Quand je me souviendrai de toi, ô Jérusalem, dans les jours à venir, ce ne sera pas avec joie. Les dépôts poussiéreux de deux mille ans d'inhumanité, d'intolérance et d'insalubrité couvrent tes ruelles puantes. Si jamais Jérusalem était la nôtre (...) je commencerais par la nettoyer. Je ferai (...) abattre les trous à rats crasseux, incendier tous les vestiges non sacrés et déplacer les bazars. Ensuite, gardant autant que possible le vieux style architectural, je construirais autour des lieux sacrés une ville nouvelle confortable. "

une ménorah décore un vitrail

Aujourd'hui, le visiteur ne peut que reconnaître le caractère prophétique des mots de Herzl. Capitale de l'Etat juif depuis le 13 décembre 1949, réunifiée depuis la guerre des Six Jours en 1967, Jérusalem est actuellement une ville aussi sophistiquée que la cité du XIxe siècle était provinciale. Une audacieuse architecture géométrique jaillit de chaque versant, de belles avenues débouchent sur des boulevards plantés d'arbres, de grands immeubles dominent les clochers d'églises et les élégants parcs. Mais la source d'une si profonde aspiration chez les Juifs et d'une si grande passion chez les chrétiens n'est pas moins révérée. Le visiteur chrétien sera frappé par le grand nombre d'églises et d'hospices, regroupant toutes les confessions possibles, qui ponctuent les rues et les collines de la ville. Mais la chose la plus impressionnante ici, c'est l'incroyable épanouissement de la spiritualité juive. Les yeshivot, les synagogues et les institutions culturelles foisonnent, chacune reflétant les particularités religieuses ou ethniques de ses pratiquants.

La Knesset scintille dans le crépuscule.

Le sabbat est toujours respecté: du vendredi après-midi au samedi soir, les commerces sont fermés et les services de bus interrompus, les rues se vident et le touriste non averti risque de se retrouver sans nourriture, ni moyen de transport. En tant que capitale de l'Etat d'Israël, Jérusalem -Yeroushalayim en hébreu représente un lieu spécial pour ses résidents.

  A la découverte de la ville

Ville divisée par les crêtes ondoyantes et les vallons des collines judéennes tout autant que par ses profondes démarcations politiques, Jérusalem est unie tout en étant disparate, et il n'est pas toujours facile de s'y retrouver.
Le centre de la ville occidentale est pourtant compact et facile à explorer. Le cœur de ce secteur est délimité par le triangle formé par les rues de Jaffa, du Roi George- V et Ben- Yehouda. Au-delà, la rue de Jaffa continue vers le nord-ouest et la gare centrale des autobus à l'entrée de la ville, tandis que la rue du Roi -George- V dessine un arc vers le sud, devenant la rue Hayesod qui s'incurve à nouveau vers la vieille ville et le mont Sion.
De la ville occidentale, la porte de Jaffa est l'entrée principale dans la vieille ville. Elle joue le rôle de pivot dans la nouvelle organisation de la ville. Le site offre aujourd'hui de nombreux centres d'intérêt contemporains. Parmi eux, le musée de la Ville, à l'intérieur de la Citadelle, retrace 1 'histoire tumultueuse de la ville et expose des poupées costumées - représentant des personnalités de Jérusalem - et les vestiges organisés en strates de l'édifice lui-même. Une entrée séparée mène à l'exposition multimédia qui illustre les différentes ambiances de Jérusalem, grâce à un ensemble de projecteurs de diapositives. Les murs eux mêmes forment l'écran du spectacle son et lumière qui est présenté le soir en plusieurs langues, entre les mois d'avril et d'octobre. L'Office gouvernemental de tourisme, à l'intérieur de la porte, sert souvent de point de départ aux promenades touristiques dans Jérusalem.

La sinueuse rue Mamilla, qui s'écarte des murs de la vieille ville à gauche de la rue de Jaffa, fut, à une époque, la plus importante rue marchande de la ville juive. Aujourd 'hui, son atmosphère désolée témoigne de sa baisse de popularité depuis la division de la ville. Pendant son bref séjour à Jérusalem à la fin du siècle , dernier, Theodor Herzl avait occupé une chambre au 18, rue Mamilla, dans la maison Stern.

Jusqu'au XIXe siècle, les murailles de la vieille ville constituaient une protection efficace pour les Juifs de Jérusalem; audelà, l'aventurier solitaire risquait de se faire agresser par des musulmans ou des Bédouins intolérants. En face de la vieille ville, entre la porte de Jaffa et le mont Sion, se dresse le premier quartier juif qui a franchi ces limites. Nommée avec optimisme et espoir Mishkenot Sha'ananim, ou les " Demeures des Bienheureux ", cette longue structure en forme de blocs fut construite, en 1860, par le philanthrope anglais sir Moses Montefiore grâce au legs de Judah Touro, un Juif de la Nouvelle-Orléans.

Le moulin de Montefiore se dresse au-dessus de Yemin Moshe.

ans les quatre ans qui suivirent, Montefiore acheta une parcelle de terre avoisinante et agrandit le quartier, qu'il baptisa Yemin Moshe. Après la guerre de 1967, Yemin Moshe, restauré et rénové, accueillit une colonie d'artistes et reprit vie. Montefiore fit aussi construire le célèbre moulin en bordure du quartier en 1858, afin de moudre la farine des résidents du quartier. Pendant la guerre de 1948, le moulin fut transformé en poste d'observation. Entre cette enclave résidentielle et les murailles de la vieille ville se trouve la piscine du Sultan, un réservoir d'eau de pluie transformé en amphithéâtre, où se déroulent des concerts. Une fontaine mamelouke richement ornée, ou sabi!, repose sur le pont de la petite rue avoisinante. Un peu en aval de la porte de Jaffa, à moitié dissimulée dans la verdure, se trouve la Houtzot HaYotser, l'allée des arts et de l'artisanat.

 


Russes et Prussiens
La rue de Jaffa est l'entrée principale de Jérusalem. Elle fut pavée en 1898, juste avant la visite du kaiser prussien Guillaume II. Une brèche fut également percée dans la muraille entre la porte de Jaffa et la Citadelle, pour faciliter l'entrée du kaiser. Aujourd'hui, la rue de Jaffa, qui serpente de la porte de Jaffa jusqu'aux limites septentrionales de la ville, demeure l'axe principal de circulation dans la nouvelle ville. Laissant la vieille ville derrière elle, la rue pénètre dans le monde moderne en débouchant sur la place Zahal, appelée place Allenby jusqu'en 1948, et, depuis, rebaptisée en l'honneur des forces de défense israéliennes. Derrière elle, à droite, se dressent l'hospice français de Saint-Louis et l'hospice pontifical de Notre-Dame-de-France.

En remontant la rue de Jaffa au-delà du palais de justice, on trouve un petit jardin, Gan Auster, où des plaques en bronze décrivent l'accroissement de la population de Jérusalem. A gauche se dressent deux célèbres bâtiments: la poste centrale de la ville et, à côté, la banque anglo-palestinienne d'Erich Mendelsohn, aujourd'hui appelée la Banque Leumi. Bâti en 1938-1939, cet édifice représente une heureuse combinaison des styles levantin Bauhaus, avec ses grilles de fenêtre en forme de flambeau et son intérieur spacieux et aéré.


Le secteur russe comprend plusieurs pâtés de maisons à droite de la rue de Jaffa que le tsar Alexandre II acheta après la guerre de Crimée, afin de créer un refuge pour les milliers de pèlerins russes, souvent extrêmement pauvres et épuisés par le voyage en Terre sainte.

 


La rue de Jaffa attend la visite de Guillaume II en 1898


La rue de Jaffa aujourd' hui

L'ensemble, commencé en 1860, constitue le premier groupement résidentiel important à s'établir en dehors de la vieille ville. La plupart des bâtiments, dont la belle cathédrale de la Sainte Trinité surmontée d'un dôme vert et le consulat russe, furent achevés avant 1864. Devant la cathédrale vous remarquerez un pilier surnommé le doigt d'Qg, du nom du géant qui régnait sur Bashan, le vainqueur des fils d'Israël. Il s'agit plus certainement d'un pilier destiné au Temple d'Hérode. Le gouvernement israélien a racheté à l'URSS une grande partie de ce quartier, et les bâtiments abritent aujourd'hui des tribunaux, un commissariat de police et une partie de l'école de médecine Hadassah. Au fond, le musée des Martyrs, dédié à la résistance clandestine juive pendant la période du mandat, occupe ce qui était jadis une prison britannique.

Le centre de la ville
En continuant vers le square de Sion, la rue de Jaffa présente toutes les caractéristiques d'un centre urbain animé. A droite, d'agréables cafés sont dispersés parmi une variété de commerces: une librairie française, un bureau de tourisme municipal, des banques, etc. A deux pas de là, si vous remontez la rue de la Reine-Héleni, vous déboucherez sur le musée de l'Agriculture et les bureaux locaux de la Société pour la protection de la nature, celle-ci étant réputée pour la qualité de ses visites, proposées en hébreu ou en anglais. Non loin de là, se trouvent deux établissements où,'vous pourrez passer une agréable soirée: Home Plus et la Pie House. 

A gauche, se déploient les allées sinueuses de Naha1at Shiva, la deuxième banlieue résidentielle de Jérusalem. Fondée au début des années 1860, par Joseph Rivlin, cette enclave se développa rapidement et finit par regrouper une cinquantaine de familles avant la fin de cette même décennie. Aujourd'hui, les rues Rivlin et Salomon 'traversent ce quartier et abritent malgré leur étroitesse plusieurs des restaurants les plus fréquentés de la ville.

La place de Sion, qui est au centre de ce secteur, est toujours encombrée. Elle doit son nom au cinéma Sion, depuis longtemps disparu, qui fut un point de ralliement pour les jeunes sionistes des années 30. Aujourd'hui, une massive tour de verre se dresse sur ce site. Dans un pâté de maisons situé plus haut, sur la rue HaRav-Kook, à gauche, se trouve un des petits coins exceptionnels de Jérusalem: la maison Ticho, récemment restaurée. Résidence et bureau d'Abraham Ticho, l'ophtalmologiste humaniste de Jérusalem, au début du siècle, la maison fut ensuite occupée par l'artiste Anne Ticho. Ces deux personnages sont représentés dans l'élégant musée établi dans l'édifice. Le restaurant installé dans le jardin constitue peut-être le havre de paix le plus agréable de cette ville fervente.

Les cafés à Jérusalem sont particulièrement animés sur la rue Ben-Yehouda, une rue piétonnière qui part de la place de Sion et longe cinq pâtés de maisons. Le square regroupe toujours une forte concentration de musiciens, de jeunes couples et de prophètes de dernière heure.
La rue du Roi George V, l'axe principal nord-sud de la ville, ne manque pas non plus d'animation. Un autre bureau de l'Office gouvernemental de tourisme se trouve au 24, rue du Roi -George- V avec, en face, le bureau de l' American Express. Plus loin, à l'entrée du parc de l'Indépendance, se dressent trois colonnes d'acier aux lignes incurvées, œuvre du célèbre dadaïste Jean Arp. Vous découvrirez sur la rue Hillel, qui redescend vers la vieille ville à partir de l' office de tourisme, l'exquise synagogue vénitienne. Cet édifice finement décoré date de 1719 et fut transporté de Conegliano Veneto, près de Venise, à Jérusalem en 1952. Le Beit Agron, ou bâtiment de la presse, se trouve plus loin, en face du parc et d'un ancien réservoir d'eau de pluie, la piscine Mamilla.
Fondée en 1906, l'école des beaux arts Bézalel, de l'autre côté de l'office du tourisme, est la première école d'art et de création de Jérusalem.
Plus loin sur la rue du Roi-George- V, l'univers religieux prédomine. La plus grande synagogue d'Israël, la synagogue Yeshouroun, construite en 1936, est située en face du parc. Un peu plus bas, se dressent la grande synagogue de Jérusalem qui, avec son immense portail, aspire au titre de troisième Temple, et le Heikhal Shlomo, siège du rabbinat central d'Israël.
Entre les rues du Roi-George- V et Mamilla, la rue Gershon-Agron borde l'extrémité du parc de l'Indépendance. Cette avenue est le site du seul musée des Taxes au monde. La rue avoisinante du Roi-David dessert deux des plus célèbres édifices de Jérusalem. Le YMCA fut construit entre 1928 et 1933 par la société Shreve, Lamb et Harmon, qui à l'époque était également en train de dessiner l'Empire State Building. Sa tour, haute de 50 m, offre une vue exceptionnelle sur Jérusalem et ses environs et affiche, avec ses rotondes symétriques, une élégante harmonie de formes moyen-orientales modernes. Juste en face, l'hôtel King David fut construit par des Juifs égyptiens en 1930 et reflète le style grandiose de l'Ancien Monde. Plus récemment, l 'hôtel s'est fait connaître par les illustres visiteurs qui y ont séjourné, dont Jimmy Carter, Henry Kissinger et Anouar el Sadate, en 1977. En contrebas, les cubes géométriques du sculpteur Max Bill font face à la vieille ville et mènent à la Houtzot Ha Yotser.

 

Une synagogue contemporaine sur le campus du mont Scopus.

Au-delà de la rue du Roi-David, un parc spacieux abrite les tombes de la famille d'Hérode, où le monarque irascible fit enterrer sa femme, Myriam, et ses deux fils, après les avoir assassinés dans un accès de rage paranoïaque, croyant qu'ils fomentaient une révolte du peuple juif.
En face du mont Sion
La ville moderne, qui s'étend le long de la route entre le parc et le jardin de la Cloche-de-Ia-Liberté, à droite, s'ouvre , sur la cité antique. Sertie au milieu du versant de la vallée de Hinnom, comme
 un joyau brut, la cinémathèque est devenue le lieu de rencontre favori de la société laïque. Elle présente sur ses écrans une grande variété de films étrangers et vous pourrez admirer, de son café, une superbe vue sur le mont Sion.

Au-dessus du cinéma, l'église écossaise Saint-André administre un hospice respecté. C'est le site d'un mémorial dédié au roi écossais Robert Bruce qui demanda, au moment de sa mort, que son cœur repose à Jérusalem (le cœur fut dérobé lors de son passage en Espagne et n'atteignit jamais son but). Tournez le coin, et vous arriverez au théâtre Knân, dont les arcades créent une ambiance pittoresque pour les artistes de jazz ou de musique folklorique et abritent le Poire & Pomme, un restaurant très fréquenté. La gare, une rue plus loin, date de 1892 et ses trains desservent toujours quotidiennement Tel-Aviv et Haïfa.
Si cette région est aujourd'hui paisible, la vallée de Hinnom est, historiquement, le symbole de l'enfer. C'est là qu'étaient offerts des sacrifices humains aux dieux païens, à l'époque du roi Salomon.
Des boulevards plantés d'arbres et des_
résidences tranquilles se déploient sur près de 2 km2 à l'est de Hinnom. Le secteur immédiatement à l'est, appelé la colonie allemande, fut fondé en 1873 par les Templiers allemands. Au centre du quartier se trouvent plusieurs institutions importantes: la Fondation Van-Leer, l'Académie des arts et des sciences d'Israël, la résidence du président de la République et le nouveau Centre culturel de la ville. Cet ensemble comprend le ravissant théâtre de Jérusalem, siège de l'orchestre symphonique de Jérusalem. 

Le Musée islamique se trouve à proximité. Le modeste Museum d'histoire naturelle se dissimule dans la verdure d'une petite rue avoisinante.

Le quartier de Rehavia, juste de l'autre côté de la rue Azza, est l'un des plus beaux de Jérusalem. Parmi les immeubles résidentiels se trouve une ancienne grotte funéraire, baptisée tombe de Jason, qui est ornée d'inscriptions romaines. Elle fut découverte par hasard en 1956. Plusieurs dirigeants sionistes, Levi Eshkol, Ephraïm Katzir, Golda Meir, Menachem U ssishkin et Eliezar Sukenik, habitaient ou fréquentaient le quartier.


Une enclave religieuse
Plus d'un quart de la population de Jérusalem est ultra-orthodoxe, ou haredi.
La plus célèbre des communautés orthodoxes s'appelle Mea She'arim, " les cent portes ". La tradition rapporte que l'on accédait effectivement dans ce bastion par une centaine de portes: les Juifs orthodoxes voulant à tout prix s'isoler du monde moderne et de ses tentations construisirent leur propre quartier en 1874 et s'enfermèrent dans une véritable forteresse.

Un Juif orthodoxe et sa jeune protégée se promènent dans le quartier de Mea Shearim

Les Juifs orthodoxes qui vivent à Mea She' arim portent le costume traditionnel - les peot (barbe et papillotes), des toques de fourrure, d'épais habits noirs pour les hommes et des châles pour les femmes. Des pancartes avertissent les visiteurs que le port d'habits " indécents" est inconvenant et n'est pas toléré.
Le quartier Bokharian, au nord-ouest, date des années 1890 et regroupe les descendants de Juifs d'Asie centrale. La communauté, auparavant assez prospère, périclite depuis l'annexion soviétique de son territoire d'origine - le Boukhara. Vous pourrez voir au zoo biblique, de l'autre côté de la route, les animaux mentionnés dans la Bible.


Yehuda Glantz guey shoin davenen
envoyé par Pfff

Non loin de là, à Sanhedryia, reposent les tombeaux des Juges, ou catacombes du Sanhédrin (le Sanhédrin fut l'assemblée des juges de la plus haute cour de l'antique Israël). L'autoroute qui passe près des cryptes vous conduira hors de la ville même, jusqu'au village de Nebi Shemu'el, où une mosquée marque la sépulture présumée du grand prophète Samuel. Les unités résidentielles bizarres en forme d'hexagone de Ramot, et les autres constellations d'immeubles tout autour, marquent la nouvelle frontière résidentielle de Jérusalem.
Jérusalem orientale

en visite au musée de Jérusalem


La " ligne verte ", qui divisait la ville en secteurs israélien et jordanien, commençaient à l'est de la porte Neuve et décrivait un parcours sinueux à travers le nord de la vieille ville. Si le no man's land qui isolait les deux zones a été banni, la séparation demeure: la ville orientale est toujours un territoire arabe aux rues ponctuées de mosquées, où résonnent les sons de la langue et de la musique arabes. Les chrétiens constituent pourtant un grand pourcentage de la population.


le célèbre intérieur du sanctuaire du Livre

L'avant-poste Tourjeman, près de l'ancienne frontière et de la rue ChailHandassa, servait de poste frontalier israélien et abrite maintenant un fascinant musée qui présente l'histoire de la partition de la ville. Le site de la porte de Mandelbaum ne se trouve pas loin. La porte a été démantelée, mais entre 1948 et 1967, elle représentait le seul point de passage entre l'Est et l'Ouest. Derrière le secteur russe, la rue des Prophètes, ou HaNevaïm, conduit jusqu'à la porte de Damas. Son parcours est parsemé d'institutions religieuses, dont l'église copte éthiopienne.
La porte de Damas, l'entrée la plus grandiose de la vieille ville, est située au centre du secteur arabe. Le musée du Square romain, situé au-dessous de la porte de Danps, décrit la période romaine de la ville. Egalement à proximité, sous les antiques murailles de la vieille ville, se trouvent les carrières de Salomon, une ancienne mine creusée sous les ruelles qui mènent au mont Moriah.
Non loin de la gare des autobus de Jérusalem Est se trouve le musée Rockefeller, ou musée archéologique de la Palestine. Ces murs portent encore les traces des combats de la guerre de 1967.
Les deux principales artères de la ville orientale, les rues Nablus et Salh-ed-Din longent la vieille ville et débouchent sur une zone de circulation intense. Les restaurants les plus connus de ce quartier sont: le Sea Dolphin sur la rue Rashid, et le Philadelphia, le Dallas et le Café Europa sur la rue Az-Zara. Le jardin de la Tombe, le Golgotha des protestants, se trouve tout près de la rue Nablus.
Le Golgotha mis à part, toute la ville orientale peut être comparée à une vaste nécropole et foisonne de grottes et de cryptes funéraires. Vous découvrirez parmi elles la grotte de Jérémie, où le prophète aurait composé ses lamentations sur Jérusalem, et la tombe de Simon le Juste, grand prêtre juif du Ille siècle av. J-C. La grotte la plus impressionnante, le tombeau des Rois, est celle oùrepose la reine Hélène de Mésopotamie, convertie au judaïsme, en 54 av. J-c.
Cette partie de la ville orientale, appelée Sheikh Jarrah, comprend la colonie américaine, une luxueuse villa arabe faisant partie d'une auberge où séjournèrent jadis des voyageurs tels que Mark Twain et Herman Melville.

pleine lune sur la ville


Jérusalem occidentale et méridionale
Isolé et se dressant au sommet d'une crête au nord de la ville, le mont Scopus occupe une place privilégiée dans 1 'histoire de Jérusalem. Il doit surtout sa renommée à l'université hébraïque, inaugurée en 1925. Pendant la guerre d'indépendance en 1948, l'université fut séparée du. reste de la ville juive, après le massacre de chercheurs et d'une partie du personnel de 1 'hôpital de la Hadassah. Réintégrée à la ville depuis 1967, l'université a bénéficié d'un spectaculaire projet de modernisation. Parmi les sites les plus impressionnants de l'université, citons l'amphithéâtre classique, où se déroulent des concerts et des conférences. Le pylône moderne et le cimetière britannique de la Première Guerre mondiale méritent également d'être signalés.
Jérusalem Sud possède sa propre sentinelle. Il s'agit de la colline du Mauvais Conseil. Ce belvédère est le site présumé où Judas Iscariote aurait reçu ses trente pièces d'argent. La forêt de la Paix et la nouvelle promenade Haas côtoient l'autoroute qui traverse ce secteur en direction de Talpiot. La rue Yad-Harutzim regroupe de nombreux studios d'artistes. Le kibboutz Ramat-Rachel marque l'extrémité de la ville.

La capitale
Le grand espace à l'ouest de la ville centrale rassemble les points de repère les plus importants de la nouvelle ville. Ces formes contemporaines planent au-dessus du monastère de la Croix du XIe siècle, qui est situé juste au-dessous de Rehavia. L'église marque l'endroit où l'on abattit l'arbre pour  la Croix de Jésus.
Le musée d'Israël fait partie de ces institutions qui sont tellement cotées qu'il est difficile de les critiquer. Inauguré en 1965, le musée est composé de structures cubiques qui lui ont permis de s'étendre au cours des années. Aujourd'hui, la collection du musée intègre l'ethnographie, l'histoire, la numismatique et l'art moderne; elle comprend également des reconstitutions de pièces d'époque et le jardin d'art Billy-Rose, créé par Isamu Noguchi. Les manuscrits de la mer Morte (dont un exemplaire du Livre d'Isaïe, le plus vieux manuscrit biblique) et quinze lettres écrites par le général juif Simon Bar Kokhba sont exposés dans une salle remarquable et émouvante, située dans le sanctuaire du Livre.
La Knesset, le bâtiment du Parlement israélien, fut inaugurée en 1966 et symbolise le système démocratique de la nation. N'oubliez pas d'apporter votre passeport, si vous voulez visiter l' intérieur. La menorah devant la Knesset fut offerte par le Parlement britannique et elle illustre des scènes de l'histoire juive.

Un sanctuaire biblique
En décrivant une courbe du sud vers l'ouest, on pourra partir à la découverte de deux sites exceptionnels: une remarquable maquette de la ville au temps du roi Salomon, au Holyland Hotel, et le " monstre" à Kiryat Ha Yovel, un terrain de jeux en forme de visage créé par l'artiste Niki de Saint-Phalle.
Aussi intemporel que les collines elles mêmes, et tapi dans une vallée à l'ouest de la vielle ville, Ein Kerem est un village biblique qui mérite bien qu'on lui consacre un après-midi. Le village abrite plusieurs sites renommés, dont l'église franciscaine de la Visitation, conçue en 1956 par l'architecte Antonio Barluzzi. C'est là qu'Élisabeth aurait caché son fils Jean, alors recherché par les soldats d 'Hérode. Vous pourrez également voir la source du Vignoble (appelée aussi la fontaine de Notre-Dame-Marie), qui donna son nom au village.
L'église Saint-Jean-Baptiste, construite en 1674 sur des ruines byzantines, occuperait le site de la maison des parents de Jean-Baptiste; ce dernier serait né dans la grotte située sous les escaliers derrière l'église. Dans l'hôpital de la Hadassah, juste au-dessus du village, les fameux vitraux de Marc Chagall représentent les douze tribus d'Israël.
A quelques kilomètres au sud d'Ein Kerem, se trouvent deux sites modernes: le mémorial Kennedy et le belvédère.

 


construction au nord de Jérusalem.

Le souvenir
Jérusalem ne manque pas de mémoriaux. Les plus émouvants d'entre eux se dressent sur la crête occidentale de la ville, puissants témoignages de deux événements qui ont irréversiblement modifié le cours de 1'histoire juive au xxe siècle: l'Holocauste et la création d'Israël.
Yad Vashem, " mémorial éternel ", a été dédié à la mémoire des six millions de Juifs, victimes de l'Holocauste entre 1933 et 1945. Se voulant témoin de l'incompréhensible, Yad Vashem est porteur d'une indescriptible horreur et d'une angoisse sans précédent. La crypte-sanctuaire, Ohel Yizkor, ou hall du Souvenir, repose sur des' pierres arrondies; à l'intérieur, une flamme éternelle brûle, au milieu des blocs sur lesquels sont gravés les noms des vingt et un camps de la mort: Auschwitz, Buchenwald, Dachau, Bergen-Belsen, Treblinka... Vous pourrez également voir le mât nu du pilier de l'Héroïsme, un musée d'Art des œuvres créées par les détenus de camps de concentration, des archives importantes, le hall des Noms, où sont conservés les dossiers de plus de deux millions de victimes. L'exposition permanente " Warning and Witness " "< Avertissement et Témoin") rappelle les horreurs de l'époque. L'avenue des Justes des Nations, qui conduit au mémorial, est plantée des six mille arbres célébrant les individus non juifs qui sauvèrent des Juifs au péril de leur propre vie pendant le régime nazi.

Le mont Herzl honore le journaliste viennois qui fonda le mouvement sioniste dans les années 1897-1904. Ses restes furent transportés à Jérusalem en 1949, et sa tombe de granit noir est entourée de jardins et marque le sommet du mont. Zeev Jabotinsky et d'autres visionnaires sionistes sont également enterrés ici. 

 

 

Un musée consacré à Theodor Herzl est situé à l'entrée du mont. Sur le versant nord de la crête, le cimetière militaire abrite les tombes des soldats israéliens morts pour la défense de l'État juif.

La douleur d'un peuple persécuté, à Yad Vashem.

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