24 - chats, Gaulois et Jésus

Mes souvenirs... Quel fatras, or, vous l'avez remarqué, les plus douloureux sont ceux dont on ne parle guère. Suivons l'exemple et parlons de nos chats.

Tous nous furent donnés. Le premier, Pistou, dingue, peureux, pissant partout, de préférence dans les chaussures. On le confia, pour les vacances, à notre gentille boulangère de la rue Francœur, Madame Joret, qui l'amena en Normandie, dans sa caravane. A notre retour elle nous dit qu'elle s'était fort bien entendue avec lui, mais qu'un soir, il sortit et ne rentra plus jamais. On n'a pas pleuré, juste soupiré.

En 1968, au Vautron, on nous offrit une "Minnie" que je regrette encore. Arrivée pour la première fois de son bled à notre 6e étage de la rue Damrémont, elle alla, d'elle même, faire pipi dans la bonde de la baignoire. Qui le lui avait appris ?

Notre vaste appartement comportait un très long couloir, faisant un angle droit, conduisant de l'entrée à la chambre d'enfants du fond. Folle de gourmandise, lorsque de l'entrée elle entendait, dans leur chambre, les enfants froissant l'alu qui emballait leur chocolat, la gourmande cavalait si vite qu'elle prenait le virage du couloir en courant sur le mur ! Comme si la pesanteur n'existait plus pour elle. Un jour de fête, la voilà qui bondit à travers la maison, déchaînée. Du plancher - je jure l'avoir vu - Hop ! en haut de l'armoire (2 mètres environ) Pourquoi ? Ayant volé un baba au rhum, elle était pompette !

Mais quelle intelligence ! Comme elle aimait bien faire un tour sur le palier, lors des repas de famille, à partir du dessert, elle se postait à la porte d'entrée, attendant la sortie des invités pour se faufiler. Lorsqu'on roulait vers notre Vautron, elle restait sagement sous les pieds de la passagère avant. A un kilomètre de l'arrivée, sans se tromper, sans avoir mis le museau à la fenêtre, elle s'agitait et miaulait pour sortir. Au retour, même manège, sauf qu'en passant devant l'école dont mon épouse était directrice et où les gosses l'avaient amenée une seule fois, bien auparavant, elle se dressait. Pareil rue Damrémont, puis elle escaladait l'escalier pour s'arrêter du bon côté, mais un palier trop bas... Une fois, je peux le certifier, on roulait depuis longtemps sans l'avoir entendue. Je demande "Où est le chat ?" et aussitôt un petit miaulement !

Au Vautron, elle était heureuse, nous apportant taupes, mulots, musaraignes (à présent, la plupart des bestioles, grillons, sauterelles, libellules compris, ont été empoisonnées par la chimie agricole)

Au point qu'on l'enfermait de bon matin le jour du départ, car sinon, on passait un bon bout de temps à la supplier de sortir de sa cachette. Dire que des "savants" leur dénient intelligence et conscience ! Alors que je l'ai vue pleurer d'humiliation pour n'avoir pu retenir un besoin pressant. Presque mourante, sans jamais se tromper, lorsque mon ascenseur me débarquait sur le palier, rue Pelleport, elle se traînait à la porte pour m'accueillir. Son seul défaut, hormis sa gourmandise qui fut sa perte, c'est la griffe facile si on la dérangeait.

Hélas, un jour de 1981, juste après la victoire de Mitterrand, le véto nous dit qu'elle souffrait bien trop et nous proposa de l'euthanasier. Jamais je n'oublierai ses beaux yeux verts, qui semblaient prévoir le crime que nous préparions. On a tous pleuré comme je n'ai pleuré personne d'autre. Et on la regrette encore. Elle est enterrée au Vautron, où l'ont rejoint les minous briards sympas, "Noiraud" et "Zouzou" assassinés par de bonnes âmes du voisinage. Ces chats abandonnés venaient souvent manger nos restes, et j'en vis même un, le gros morfal Zouzou, dit "le lave-vaisselle" laisser un chaton affamé dévorer une succulente platée à peine entamée.

Notre dernière chatte, Méli, nous fut presque imposée par le brave coiffeur de mon épouse. Chaton affolé, elle courut se réfugier, inaccessible, sous notre évier. Elle ne sortait que la nuit, pour manger. Que faire ? On devait quitter le 20e où ma femme ne s'est jamais plu (trop loin des belles boutiques des beaux quartiers ?) J'essaie de mettre du sel dans sa pâtée, pour l'inciter à sortir et boire. Rien à faire. I1 y avait un intervalle de 10 cm entre deux meubles par lequel elle passait pour entrer ou sortir de son refuge. Je roule des journaux pour faire un "bâton" capable d'obstruer le passage, fixe toute une machinerie de ficelles passant par les boutons de porte, des miroirs judicieusement placés pour surveiller de la pièce voisine, où je guette, un après-midi. Au bout d'une heure de silence, voilà mon chat qui émerge. Je tire la ficelle, mon rouleau bloque le passage, elle se laisse capturer sans résistance.

On put déménager sans laisser ce chaton squatter. Mais je me dis parfois qu'on aurait bien mieux fait: nos successeurs auraient eu un chat, et nous la liberté de partir où on veut sans chercher de gardien bénévole ou non pour la sale bestiole ! (je plaisante, la pauvre n'était guère encombrante)

Cette chatte si douce et si peu caressante avait une grande qualité: Si peu d'appétit qu'il lui suffisait des 3 rations journalières d'un chat "normal" pour une semaine. Hélas, il en résultait qu'insensible aux appâts habituels, elle était donc incorruptible. Enfin, si, elle eut un faible pour le poulet et jadis pour les crevettes.

Plus jeune, elle aimait aussi les croquettes. Or, il advint qu'en mai 82, on loua une villa à Toulon, à deux pas d'une gentille petite crique, au pied d'une colline couverte d'une vraie forêt (en pleine ville !) car en haut, il y a la luxueuse villa de l'amiral. A notre arrivée, on enferme le chat dans la salle de bains et on visite l'étrange demeure, villa devant, grotte derrière: cuisine et salle de bains étaient taillées dans le roc. La loueuse voulant montrer la salle de bains libéra notre captive qui s'enfuit dans la montagne. Et ne revint pas. Un jour passe, un autre... On put ainsi explorer les alentours, charmants, mais vides. (on a même récupéré un petit aloès jeté dans le bosquet. Il se porte bien, 23 ans après) Horrifiés, on la voyait, bébé chat perdu, errant dans la grand'ville, traversant des autoroutes, tentant de rejoindre Paris... Jacqueline eut l'idée de mettre des croquettes dehors, et, pour faciliter l'identification, une paire de mes chaussettes, bien sale, pour l'odeur.. Au mitan de la nuit, notre voisine m'entend qui m'exclame: "Te voilà, grosse vilaine". Qui, du coup, ne récidiva pas.

Devant la villa, un beau micocoulier donnait de l'ombre. La chatte y grimpait en deux bonds, pour y rêvasser de longues heures. Un matin, vers 7 heures, on couine dans l'arbre, mais deux "voix" différentes. Aussitôt, on imagine un chat rival, on accourt. Point du tout: Une superbe pie, caquetante, perchée deux branches plus haut. Cela devint un rite, matin et soir. La "pie de 7 heures" arrivait de la villa-amirale, long dialogue (rageur, amical ?) entre les deux animaux, achevé par l'envol de l'agasse.

Au Vautron, Méli était redoutée des hirondelles, qui la survolaient en couinant à chacune de ses sorties, jusqu'au jour où je leur protégeai l'accès à leurs nids, dans notre vieille étable.

Bon, autrement, rien de très spécial, sauf qu'au Vautron, on a une soupente inaccessible sans échelle. Mais la chatte bondit en deux sauts en haut du bahut-vaisselier, se coule dans le passage créé par les solives entre poutre et plancher, s'y faufile, se contorsionne puis se hisse dans son repaire où nul ne viendra la déranger. Le soir, même trajet, en sens inverse. Croyez-m'en, il ne faut pas être idiot pour se concocter un itinéraire si complexe et si éloigné de la ligne droite. A 19 ans bien passés, elle se livrait moins souvent à cette acrobatie. Mais qui pourrait en faire autant ? Son dernier exploit, affaiblie par la canicule de 2004, elle parvint à s'emparer d'une hirondelle imprudente. Un mois plus tard, elle mourut dans nos bras. Elle avait 22 ans. Elle a rejoint Minnie, Zouzou, Noiraud et Kiki, au fond du verger.

Ce qui est sûr, c'est que les "bêtes" ne le sont pas tant que nous, qui aurons exterminé sous peu toute notre pauvre planète, sans même avoir eu le temps de comprendre ses mystères et ses merveilles. D'accord, on sait que les vieillards critiquent un monde qu'ils vont quitter. Parfois, ils ont même raison. Simplement, si un Dieu justicier voulait "épurer" notre ramassis de zombies, s'il devait éliminer fripouilles, sadiques, fanatiques, escrocs et autres tordus, il ne resterait plus grand monde, à part les nourrissons, et encore. Quand j'étais môme, je me fichais des petites vieilles qui prétendaient que leur toutou valait mieux que la plupart des gens. Plus ça va, plus je me dis qu'elles avaient tort, alors, mais qu'aujourd'hui, on n'est pas loin de la vérité. Allez, salut, je me couche avec un bon polar.

 

 

Galates et Juifs

Vers 1983, au cours d'un long voyage (organisé) dans une Turquie qui semblait vouloir se démocratiser, une question me tarabustait. J'ai passé bonne part de ma vie à Toulouse, fondée vers ~400 par une tribu gauloise venue du nord-Bavière, les Volques Tectosages (loups errants). Sans doute incités par les exploits d'Alexandre, ils partent, peu après sa mort, de Toulouse vers la Grèce, traversent le Bosphore à Galata, faubourg de la future Byzance, fondent Gallipoli et s'installent au centre de la Phrygie, capitale Ancyre (Ankara). Ex-Toulousain, je voulus savoir ce qu'ils sont devenus. Sur place, on ne savait rien. A Ephèse, un curé me dit: "Les Galates ? Ils étaient Juifs !" Ciel ! Des Celtes juifs ? Le Pen est capable d'en avaler son dentier. Retour à Paris, je consulte diverses bibliothèques. Au bout d'une heure, j'étais sûr d'avoir trouvé la réponse, sauf 2 ou 3 points douteux. Hélas, bien des études sont en boche. Tant qu'à faire, étudions aussi le yiddish, cette langue qu'on avait voulu me faire oublier.

Résultat, j'y suis encore. J'ai mis 15 ans pour y voir un peu clair. Même lorsque tous les "compétents" sont unanimes, lorsqu'on va aux sources, qu'on vérifie, on trouve très souvent un truc qui cloche.

 

En maths on peut être affirmatif. Pas en histoire. On ferait un livre des erreurs, mensonges, trucages (parfois involontaires, car tous piochant les uns sur les autres, certaines idioties se transmettent depuis des siècles) J'en ai fait moi aussi. Bien des trucs appris en classe sont purs mensonges. Un géographe que j'ignorais, Braudel, a commencé d'y voir plus clair. Mais il n'a guère de successeurs. Or mon étude démontre qu'il avait raison. Le résultat, c'est un petit bouquin qui n'intéresse personne. Grosso modo, nos Galates sont devenus juifs, comme des Adiabéniens (ex-Assyriens) Berbères et Khazars pour la même raison: Les routes commerciales, telle la route de la Soie. Je crois même, spécialistes en esclaves. Sur les routes de la Soie, les Juifs étaient, à mon idée, les organisateurs, les promoteurs. Arabes, Adiabéniens, Arméniens, Galates, Huns, Nabatéens, Palmyréniens ou Scythes, étaient associés ou employés: guides, escortes, ravitailleurs, gardes, aubergistes, etc... Ces routes allaient du Japon à l'Islande, de Norvège au Soudan, du Viet-Nam à Madagascar. De là venaient les trésors du temple de Jérusalem, de là vinrent presque tous les progrès (?) qui changèrent la face du monde: boussole, gouvernail, attelage en ligne, collier de cheval, charrue lourde, moulins à vent, luzerne, pêches, poires, melons, petits pois, papier, chiffres "arabes" (indiens), billets de banque, imprimerie... et j'en laisse.

Romains, Byzantins, Attila, Francs, Vikings, Mongols, Tamerlan, Conquistadores, tous voulurent la conquérir ou la concurrencer par guerres, invasions, génocides. Mais ça doit déplaire aux historiens goys, car les acteurs sont Juifs, et aux historiens juifs, car ces ancêtres furent souvent marchands d'esclaves. Comme quoi, presque personne sauf Henri Guillemin qui mourut peu après, parmi les historiens et spécialistes à qui j'ai envoyé mes trucs, ne se donna même la peine de me répondre. Les seuls qui le firent, et que je remercie, me dirent grosso modo: En ce qui concerne mon domaine (Scythes, Eglise, haut Moyen-âge, Goths, francique, peuple hébreu, Occitanie, yiddish, Flavius Josèphe, Benjamin de Tudèle..) je vous signale une petite erreur vénielle, autrement, rien à dire, quant au reste (l'essentiel ) je suis trop incompétent..

II y en a même trois pris en flagrant délit, l'un d'ignorance, les autres de mensonge sur trois points avérés (Palmyre, Hongrie, charrue) qui se gardèrent bien de me répondre. Même chez des libraires spécialisés, on ne trouve que sornettes ou études partielles (dans le temps ou l'espace) de ces commerces de l'âge du Bronze à la Renaissance, sans lesquels on ne peut RIEN piger aux conquêtes d'Alexandre et des Romains, aux grandes Invasions, aux Vikings, à Byzance, aux Russes, aux Arabes et aux Croisades (y compris Albigeois et Reconquista) ni à la découverte de l'Amérique; broutilles, n'est-ce pas ?

Je ne suis pas paranoïaque, mais il y a de quoi le devenir quand on voit un géant comme Braudel passer à côté du plus bel exemple de sa brillante théorie, et, dans un volumineux ouvrage, ambitieuse synthèse sur la Méditerranée, citer bien plus souvent les îles Lipari que les Juifs !!! Voilà pourquoi famille et amis me craignent et me fuient, car parlez de sport, de musique ou d'amour, inévitablement, je m'arrange pour y fourrer mes Judéo-Galates. Pitié !

Corrélations. Ce mot, pour moi, est la clé de tous nos malheurs. Car trop négligé. Que ferais-tu si tu trouvais un animal étrange sur la plage ? A qui s'adresser si des champignons monstrueux envahissent tes bûches bien rangées ? Qui écoutera tes plaintes ou suggestions ? Que dois-tu faire si quelqu'un ou quelque chose te paraît anormal ? Il m'est arrivé bien des fois de rencontrer de tels problèmes.

A chaque fois, le cauchemar, le tennis-téléphone, vous savez bien: "Voyez le service A"... "Non, demandez à B" ....et ainsi de suite. Essayez de trouver à qui signaler un enfant qui crie sans cesse. Démerdez-vous ! Personne en France ne semble avoir cherché à imiter ce que fit l'Angleterre en 1940, le Japon avec le MITI ou Internet aux USA: créer un organisme qui reçoive les informations, réponde, les trie, les envoie aux intéressés, analyse leurs réponses. Le Minitel l'aurait pu, mais il ne fut pas perfectionné.

Ainsi, appelé par une de nos plus grosses firmes informatiques, je remets des catalogues au "Service central de documentation". Trois mois plus tard, convoqué par un autre bureau, je m'aperçois qu'ils ignoraient tout d'une nouveauté qui aurait résolu leur problème. Lorsque je leur dis que la solution était derrière la porte en face, la réponse fut: "Ah ? On pouvait pas savoir !" L'Etat-Major français, en mai 40, était dans le même cas. Les renseignements arrivaient, mais le temps qu'on les lise, l'ennemi était déjà sur place. Il y eut une tentative, "SVP", censée fournir à ses abonnés toute documentation sur toute question posée. Mais c'était loin d'être le cas, sauf pour les trucs faciles.

A présent, avec les bases de données, jeu d'enfants.

Le pays qui saura le mieux s'en servir sera maître du monde. Le pire, c'est que les gens capables, on les a. Mais pas où il faudrait.

Revenons à nos Gaulois, Juifs ou pas. Quel rapport entre chats et Gaule ? Tout bêtement, cattos est un mot gaulois qui veut dire "guerrier" (un bourreau polaque, ukrainien, yiddish, slovaque ou biélorusse est un kat, alors qu'un kaz breton est soit un chat, soit un trouillard) En passant, amical souvenir à Chaton, ce poète latin né à Vérona, en Gaule cisalpine. Chaton, ça se dit "Catullos" en gaulois. Latinisé en Catullus, ça devient Catulle, qui introduisit le mot gaulois "basio", notre "baiser", en latin. Vous ne voyez pas le rapport ? C'est que nos ancêtres gaulois ont beaucoup voyagé, certainement jusqu'en Pologne (Cracovie / Carrodunum est "la forteresse des chars", la Galicie comme la Bohême, le pays des Boïens (bagarreurs) furent gauloises) D'ailleurs, un boyard russe ou boy (combat) montrent que ces termes guerriers furent sans doute appris par des soldats slaves commandés par des Celtes, ou les ayant fréquentés. Il est même vraisemblable que des Gaulois, associés à des Scythes, ont vécu jusqu'au 9ème siècle de l'ère actuelle dans le Tarim, aux portes de la Chine. Voui ! La soie, ignorée des Romains jusqu'en ~50, on en a trouvé dans la tombe gauloise de la Tène du Hochdorf - près Stuttgart - datée de ~450. Sans doute apportée par des marchands juifs, ou gaulois, ou judéo-gaulois, puisque ce commerce fut monopole juif d'Assourbanipal à Gengis-Khan.

Une tribu gauloise, les Volques (loups) vivait aux alentours de Ratisbonne (la borne du gué) sur le Danube bavarois. Une part fonda Nîmes, les Volques arécomiques, et une autre, les Volques tectosages (errants), alla fonder Toulouse, comme je l'ai déjà expliqué. Vers ~340, ces Toulousains repartirent d'abord vers Bourges, puis l'ancien pays volque (en allemand, Volk, peuple, provient probablement de ce mot, alors qu'en russe, volk est un loup, du gaulois ulcos) Descendant le Danube, ils fondent Singidunum (Belgrade), ravagent la Grèce, volent le trésor de Delphes, l'envoient à Toulouse. Et s'emparent d'Ancyre, la future Ankara. Où ils fondent la Galatie, qui survivra jusqu'à environ +400.

L'important est qu'en participant à la Route de la Soie, des Galates sont sans doute devenus Juifs, mais tendance Essénienne, c'est à dire ne croyant qu'en la Tora, la Loi, mais pas à ses commentaires, Mishna, Guemara, Talmud, etc.. Pourquoi cette conversion ? C'est qu'Ancyre était une étape obligée de cette route antique, animée, on l'a vu, par des marchands juifs (relais, guides, banques, etc..) En effet, les marchands descendant d'Arménie (Ashkenaz en hébreu) par le Halys (Kizil Irmak, Fleuve jaune) devaient passer forcément par Ancyre pour rejoindre le Sangarios (Sakarya) qui se jette dans la mer Noire non loin du Bosphore.

La Galatie devint romaine, puis byzantine. Or, les Byzantins haineux et intolérants ont persécuté hérétiques et Juifs. Vers 700, pogroms, exode de non-chrétiens ou hérétiques byzantins vers la Crimée. Parmi eux des karaïtes, que l'on considère comme descendants des Esséniens. Là, l'un d'eux, Isaac Sangari, convertit, dit-on, Bulan, khan des Khazars (tribu turque de la Caspienne) au Karaïsme. Si ce Sangari venait du Sangarios, il y a des chances qu'il avait ancêtres et cousins Galates. Or, de 700 environ jusqu'en 1020, la Route de la Soie, évitant les pays musulmans et chrétiens, passa par l'empire Khazar, qui se convertit au judaïsme "normal" vers 980. Pourquoi est-ce que je vous raconte ça ?

Les commerçants juifs de l'Empire khazar étaient appelés Rhadanites, et allaient, au témoignage d'un Arabe, Ibn Khurdabeh, du Maroc à la Chine, par la Khazarie. L'empire Khazar barra pendant 350 ans la route du Caucase aux Arabes. Il sauva au moins deux fois Byzance et la Chrétienté, on serait sans doute tous musulmans sans ce barrage. Mais les Bulgares lui barraient la liaison terrestre avec Byzance.

L'empire khazar fut détruit par les Rous, Vikings suédois, jadis vassaux sans doute des Khazars, ayant conquis les tribus slaves du coin. (Sans doute à l'instigation de Byzance, qui pensait sans doute ainsi écarter la menace Rous et emmerder les trop tolérants Khazars) Des alliés des Khazars, les Magyars, conduits par Arpad, chef d'une tribu karaïte, les Kabars, s'enfuirent et s'installèrent dans la jadis gauloise Pannonie, devenue Hongrie depuis. Même convertis au christianisme, ils refusèrent de persécuter les Juifs, malgré les ordres de l'Eglise. Jusqu'en 1300, seuls en Europe chrétienne sauf la Pologne, les Juifs de Hongrie vécurent comme des hommes normaux sous la dynastie des Arpadiens.

Malgré les théories "officielles" je suis sûr que la plupart de mes ancêtres, ceux que le grand savant français juif de l'an Mil, Rashi de Troyes, appelait "Ashkenazim" (Arméniens) étaient à l'origine établis dans l'empire khazar, et se réfugièrent en Pologne et Hongrie quand il disparut.

Une preuve: l'Eglise hongroise, vers 1300, interdit aux chrétiennes d'épouser des Khazars ! Ces Juifs de Khazarie ont sans doute commercé avec les Juifs gallo-romains germanisés de la vallée du Rhin et de Ratisbonne.

 

Ibn Khordabeh dit d'eux: "ils parlent la langue des Farangui" (Francs) il est donc probable que beaucoup parlaient francique dès cette époque (860). Or, les Hongrois, surtout dans les couvents allemands, capturèrent des filles qu'ils vendaient comme esclaves aux Arabes. La plus vieille trace juive de l'époque ce sont les tarifs douaniers de Passau et Raffelstetten, vers 904 pour les marchands juifs d'esclaves allant en Hongrie (Tiens, s'il y avait douane, donc des chrétiens participant au trafic, c'était du commerce, pas du vol)

Comment ne pas supposer que d'ex-nonnes allemandes ont épousé des commerçants Rhadanites et ont appris leur langue à leurs gosses ? Le grand linguiste Vendryes expliquait que les "Judéo-Allemands" saluent leur épouse en hébreu, qui leur répondent en "judéo-allemand". C'est peut-être le reflet d'un temps où les hommes parlaient hébréo-araméen, que leurs épouses ignoraient. Si des maris hébréo-araméenophones avaient épousé des filles du même métal, ils n'avaient pas de raisons de changer, alors que des mamans germanophones, en quelle langue bercent-elles leur lardon ? Mais je n'ai eu aucun succès avec mes hypothèses hérétiques.

Vous vous en doutez, comme je n'ai rien inventé, il m'a fallu lire des centaines de livres savants, et pas mal de vieux trucs: Guerre des Juifs, Antiquités Judaïques, Evangiles, Bible... Un étrange sentiment me troubla, en lisant les Evangiles. Ecrits sous le joug romain, après 3 ou 4 sanglantes insurrections juives, ils ne mentionnent jamais Rome. Sauf une fois: Les chefs juifs redoutent une terrible répression si Jésus continue à remuer le peuple ! Je ne vous conseille pas mon Un Siècle de Rhadanites, où, citations à l'appui, j'expose mes petites découvertes, il est plus dur à lire qu'une BD.

Le judaïsme est exigeant: Circoncision, abstention du porc, repos du sabbat ne facilitent pas les choses, alors que l'essentiel du judaïsme, c'est "Il n'y a qu'un seul Dieu", "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" (Lv 19,18) Et "Sois bon envers l'étranger, n'oublies pas que tu as été étranger dans le pays d'Egypte". Jésus a peut-être compris qu'on ne pouvait expulser les Romains par la force. S'il ne pouvait le dire explicitement, il suffit de lire attentivement pour voir que Saint-Paul, à qui on attribue l'idée de propager un judaïsme "humanisé" chez les goym, n'a fait que reprendre l'astuce de Jésus: convertissons les Romains au judaïsme, et ils nous foutront enfin la paix. Relisez le "Sermon sur la Montagne". Mais avec vigilance, car les contradictions abondent dans les Evangiles. Hélas, si cette "politique de Jésus" finit par triompher, c'est en abandonnant presque tout ce qui faisait la supériorité de celui qui a dit: Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père, et que celui qui n'a jamais péché lui jette la première pierre, condamnant d'avance Croisades, Inquisition et les dérives haineuses de ses indignes successeurs. Si vous êtes courageux, il doit encore rester quelques exemplaires, que j'ai renoncé à présenter à un éditeur.

Nos Rhadanites-Arméniens-Allemands se sont établis depuis au moins 2600 ans sur les bords du Rhin et du Danube, bien avant qu'il y ait des Germains ou des chrétiens. On ne peut pas dire qu'ils y furent toujours bien traités. Puisqu'il semble impossible d'accorder Juifs et Palestiniens, et que les Juifs ont moins vécu en Palestine que sur Rhin et Danube, je propose une autre solution, très modérée, basée sur l'histoire et la logique, pas sur des mythes: Regardez la Palestine, cette terre exiguë où deux peuples s'affrontent avec de légitimes arguments. Fondés surtout sur des textes religieux, ou leur interprétation.

Nul ne conteste que les Juifs, avant 1939, étaient surtout Ashkenazim, parlant un dialecte germanique, créé par leurs aïeux sur les bords du Rhin et du Danube. Ni que la principale persécution des Juifs, fut leur génocide par Hitler, chancelier élu du peuple allemand. Qui frappa surtout des Ashkenazim. Ni que l'origine principale des persécutions anti-juives fut l'Eglise, surtout catholique, responsable des massacres des Croisades, des bûchers de l'Inquisition, silencieuse pendant l'extermination. Ni que les Musulmans n'ont pas laissé un souvenir de douceur exemplaire et de tolérance vis-à-vis des Yahoudi, qu'ils surent eux aussi, humilier et pogromiser. Reste à trouver une solution équitable.

- Archéologues et historiens ont prouvé que des Juifs étaient présents sur les rives du Rhin et du Danube, sûrement à l'époque romaine, mais probablement dès l'époque de la Tène (tombe du Hochdorf)

- Aucun Germain ne vivait alors sur ces terres gauloises. A Mayence, Spire, Ratisbonne, Worms, Vienne, (Autriche) dans toutes ces villes gauloises on trouva des preuves d'antiques implantations juives.

Là, les "de fraîche date" sont Allemands et chrétiens.

Les occupants actuels des rives gauche du Rhin et droite du Danube (Suisse et Autriche incluses) devraient donc, spontanément, rendre ces terres volées à leurs antiques possesseurs.

Et à leurs descendants, ainsi qu'à toutes les victimes de leur barbarie nazie: Tziganes, Slaves, Juifs en priorité. Quitte à obtenir des nouveaux légitimes propriétaires l'autorisation d'y résider en tant que dhimmis.

- Les torts millénaires de l'Eglise envers hérétiques, païens, cathares, vaudois et juifs ne peuvent être évalués, ils sont immenses. Une infime compensation serait d'offrir aux enfants de leurs victimes églises, monastères, cathédrales, vaticans, patriarcats, etc... Les occupants actuels y étant admis comme locataires. Pour un peu les purifier des crimes du pape qui mit Hitler au pouvoir et l'aida au massacre, le Vatican serait la nouvelle Jérusalem. Leur histoire fourmille de mensonges et d'absurdités, de crimes et de persécutions, pourtant, je leur pardonne, à cause de la seule phrase: "Que celui qui n'a jamais péché lui jette la première pierre" Aucune autre religion à ma connaissance n'est allée aussi haut. Mais pardon n'exclut pas réparation.

- En ce qui concerne le territoire d'Israël, aucun uléma, aucun ayatollah, aucun docteur de l'Islam n'a le droit d'ignorer ou faire semblant d'ignorer les souffrances et humiliations, les spoliations et les exactions infligées pendant des siècles aux Juifs et aux autres dhimmis par de nombreux musulmans, qui jamais n'en furent blâmés, malgré les injonctions très claires du Coran. Mahomet le proclame maintes fois, il prêche le "vrai" judaïsme et le "vrai" christianisme. Mais ce qu'il en retient fait souvent froid dans le dos. Là aussi, il semble qu'en infime compensation de ces iniquités, l'Islam s'honorerait en accueillant et hébergeant les Palestiniens expulsés, par exemple en leur rétrocédant les biens et maisons volés aux Juifs chassés des pays arabes. Il pourrait en profiter pour tenter d'introduire un vrai Islam, tolérant comme celui des Soufites, plutôt que l'obscurantisme superstitieux actuel.

Quant à la Palestine, rendons-la à qui la veut, sous la simple condition que démocratie, droits de l'homme, des femmes et des minorités, tolérance religieuse y seront exigés de TOUS ses habitants, et vous verrez que le problème s'évanouira comme fumée.

Je défie quiconque de prouver que mes assertions sont erronées.

Eh bien j'ai envoyé cette suggestion à un grand journal qui ne l'a même pas publiée !!!

note: du webmaster Henri, auteur de ces lignes, est resté abonné longtemp au Monde, c'est dire s'il est aveugle, il n'a quitté le PC qu'en 1956 c'est dire s'il est lent et il croit encore que ses enfants de plus de 50 ans sont des saints.

fin de 24 - chats, Gaulois et Jésus